On attendait la suite du prometteur EP
Knee Deep In Disease, la voilà. Intitulé
Casketless, le 1er full-length des Américains de Parasitic Extirpation confirme leur potentiel tout en proposant une évolution intéressante. Et c'est encore Sevared Records qui s'occupe de cette sortie, livrée en juin dernier.
On oubliera vite la pochette affreuse et le logo générique à mort pour se concentrer sur la musique. Parce qu'à défaut d'être vraiment original, Parasitic Extirpation a quelques outils dans son cercueil pour se démarquer de la masse grouillante de groupes de brutal death US aux relents slam. Encore plus sur cet album que sur l'EP précédent d'ailleurs même si trois anciens morceaux y sont repris. Le quintette a en effet mis un peu de côté la partie slam au profit d'un brutal death plus technique, varié et chaotique. Attention,
Casketless reste bien groovy et catchy et les séquences lourdes et grasses affiliées slam ont encore leur mot à dire ("Beating Heart Cadaver" à 3'08, "Suspended Cognition" à 2'16, "Casketless" à 2'32, "Icon Of Torment" à 2'23...). C'est juste que le combo de Nouvelle-Angleterre, un peu à la manière d'un Malignancy en moins fou-fou, mixe les lipides avec des mets plus raffinés. Plus complexes du moins, car on ne peut pas dire que le groupe fasse dans la dentelle avec blastouille, vitesse moyenne élevée (sans atteindre des sommets toutefois) et chant growlé convaincant mais pas trop guttural (on pourrait presque comprendre les paroles!), secondé parfois par du shriek. Les riffs se font ainsi plus élaborés et s'accompagnent souvent d'une ambiance sombre et chaotique (harmoniques sifflées en pagaille). La mélodie a également droit de cité et le groupe ne se gêne pas pour inclure des solos, ce qui aura la bonne idée de nous rappeler Gortuary. Les guitaristes de Parasitic Extirpation ont certes moins de feeling dans ce domaine que leurs compatriotes, les solos se faisant ici plus désordonnés, mais ça fait toujours plaisir de voir un groupe de brutal death US s'essayer aux loisirs solitaires. La vraie bonne surprise sera plutôt en fait l'excellent intrumental "Ocular Mutation" et sa guitare acoustique, son ambiance sombre et très mélodique avec de belles harmonies et un solo aérien fort sympathique, des choses qu'on n'a pas l'habitude d'entendre sur un album de brutal death. Le quintette nous avait déjà fait le coup de sortir des sentiers battus sur son EP avec "Etude In B Minor" et on est bien content qu'il ait remis ça. Autre moment étonnant, ce break à 1'59 sur "Casketless" qui flirte avec le black metal, un peu comme Cattle Decapitation sur
Karma.Bloody.Karma. Dommage que ce soit si court!
Rien d'extraordinaire en soi, Parasitic Extirpation n'évite pas les maladresses et les passages banals, mais l'ensemble reste convaincant et efficace, l'objectif principal de la formation. Ce pourquoi les compositions tournent toujours autour de 2-3 minutes pour un total de vingt-huit minutes un peu trop expéditives toutefois. Bon niveau technique, balance équilibrée entre brutalité et groove, qualité de riffs appréciable même s'ils sont parfois trop génériques (surtout sur les mid-tempi), efficacité indéniable,
Casketless n'est finalement handicapé que par un seul gros défaut, la production. Le son manque cruellement de puissance et l'ensemble sonne beaucoup trop synthétique. A tel point que la batterie en plastique pourrait être une boîte à rythme, on ne verrait pas la différence! Une remarque qui, de toute façon, vaut pour 80% de la scène moderne! On reprochera aussi au batteur de ne jouer pratiquement que des semi-blasts un peu mous. Plus de vitesse ne ferait pas de mal. Là aussi un grief qui concerne la majorité de ce genre de groupes. Parasitic Extirpation a cependant d'autres arguments à faire valoir et fait montre d'assez de talent pour qu'on ne mette pas le combo dans le même panier à linge sale. Si les Américains ont encore une belle marge de progression,
Casketless fait malgré tout partie des bonnes sorties de l'année précédente et on surveillera à nouveau la suite des événements même si le groupe vient de perdre son chanteur, pourtant un de ses meilleurs atouts. Un conseil les gars pour le prochain opus: achetez-vous une vraie production digne de ce nom, passez à la vitesse supérieure niveau blast-beats, développez ce qui vous démarque des autres (solos et mélodies notamment) et vous allez faire encore plus mal!
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