Rotting Repugnancy - Path Of The Diminished
Chronique
Rotting Repugnancy Path Of The Diminished
Et c'est encore d'un groupe inconnu au bataillon dont je suis tombée éperdument amoureuse. Ce coup de cœur résulte tout naturellement de leur présence, en tant que première partie, sur la tournée européenne d’Obituary, en ce début d'année 2015. J'avais débaroulé dans l'Electric Ballroom de Londres en plein milieu de leur set, et la magie de leurs riffs fins et délicats avait fait son effet. De retour en France, j’ai dévoré leur premier et dernier album en date, Path Of The Diminished (2014).
Jeune formation créée en 2012, Rotting Repugnancy s’inscrit de manière assez évidente dans l’univers Brutal Death. Il est difficile de les rapprocher de groupes déjà existants, mais si vraiment on m’y force : niveau instrumental, on est proche d’un Immolation en plus old school, d’un Krisiun en moins mélodique, ou d’un Deicide période mi-90’s.
Après seulement un EP (Divine Heresy (2012)), et l’album susmentionné, les anglais se sont étonnement retrouvés à l’affiche d’une tournée très attendue. Faut-il y voir là de la chance, du piston, ou tout simplement, un premier album excellent ? Chacun se fera son idée.
(C’est la 3ème solution.)
Si leur prestation scénique m’avait complètement hypnotisé, je dois avouer que l’album représente une légère déception. Ce sentiment provient fort probablement de la production de l’album assez plate et terne. On se retrouve dans le tiède : un chant flou en arrière-plan, une jolie boîte à rythme, une balance ultra-linéaire. Comparé à la branlée qu’on se prend en live (quand le son est bien fait), ça fait tout drôle.
Et c’est bien dommage tout ça, car un mixage réussi aurait mis en valeur le chant étonnant de Iain, le frontman. On se retrouve ici au-delà du terme « guttural », dans une fréquence plus proche de la vibration que du son. Dans « And Angels Fell », elle est quasi-imperceptible, noyée dans les autres instruments ; dans « See The Blasphemy », ça grunt parfois façon grind ; dans « The Furnace », on retrouve une voix bien plus Death. Bref, une fantastique variété, que dis-je, une expérimentation riche au sein même du Brutal Death.
Cette diversité se retrouve à tous les niveaux : le rythme de la batterie varie fréquemment avec une préférence pour un mid-tempo qui me remplit de joie (« See The Blasphemy), mais aussi, une extrême richesse des riffs de guitare, des plus groovy (« Destined For Oblivion »), aux plus Thrash (« Burned Beyond Recognition »), en passant par les plus brutaux (« Reign Of Suffering »).
Si j’arrête quelques secondes (mais pas plus, hein) de m’aveugler, il y a quelques points noirs qui troublent vaguement mon appréciation de cet album. On retrouve notamment une prédominance de la cymbale, et, disons-le, trop de cymbale tue la cymbale. On ressent également cette sensation, à la fin de l’album, d’avoir écouté un seul et même morceau de 31 minutes (sans doute à cause du fait que les titres se terminent en eau-de-boudin, et commencent sur les chapeaux de roue).
« Éperdument amoureuse », « coup de cœur », « magie », « fins et délicats », « sentiment »,… C’est à s’y méprendre, mais malgré ce vocabulaire de jeune fille en fleur, nous parlons bien d’un groupe de gros Death brutal. Dans la crainte d’effrayer le prétendu deatheux viril et rustre, et d'empêcher sa probable écoute de l'album, rééquilibrons les choses : massacre barbare, viscères purulentes et sacrifice d’enfants. On se sent mieux, hein ?
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