Devilyn - XI
Chronique
Devilyn XI
L'heure est à la brutalité, au death polonais. Avez-vous constaté cette montée des groupes de death polonais ces temps-ci? Outre les noms tels que Vader, Behemoth ou encore Decapitated, qui résonnent de part le monde, la scène polonaise a de quoi offrir pour qui a soif de brutalité et de son finement étudié. L'étiquette "Death polonais", pour ma part, me laisse toujours tenter une écoute. Trauma, Hate, Cinis, Masachist, Lost Soul, voici déjà quelques noms qui méritent qu'on leur porte attention. Mais aujourd'hui je ne viens pas vous parler de ceux-ci, mais d'un groupe qui a petit à petit trouver sa voie et sa personnalité.
Devilyn, fondé en 1996, a déjà derrière lui quelques albums: Anger (1996), Reborn in Pain (1998) et Artefact (2001). Les débuts sont assez hésitants puisque le groupe, loin de révolutionner le genre, applique la méthode classique du death metal, inspiré de légendes depuis éteintes telles que Morbid Angel. Rien de transcendant donc.
Mais voici qu'en 2005 ils produisent "XI", qui a bien plus à offrir que les pâles créations antérieures. D'abord au niveau du son, et c'est grâce à ce son qu'ils sortent aisément du lot. La production est au service de la puissance, un concept qui colle à cet album. J'ai particulièrement apprécié le fait que l'on entende ces glissés sur les cordes entre les accords à la guitare. Cela donne un son rageur, permettant aux riffs affutés de vous trancher les tympans de façon agréable. Et la batterie...grosse caisse triggée mais comme il faut, comme savent le faire les polaks, sans que cela ne sonne carton. Simplement, pour plus de puissance. Des blasts à en perdre les articulations, une technicité et une précision dans le jeu à en dégoûter bon nombre. Mention spéciale à l'utilisation des cloches ("The list" en est un parfait exemple!). La basse, quant à elle, se fait timide. Dommage. Et puis un chant guttural qui intervient aux endroits propices, sans encombrer les compositions, hargneux à souhait.
Plus puissant, plus brutal, plus couillu, plus technique et surtout plus inspiré, Devilyn revient, avec "XI", en force. Souvent lancé à un rythme de moissoneuse ravageant tout sur son passage, avec des montées en puissance incroyables (écoutez le savoir faire des polonais sur "The seven virtues divine"), Devilyn sait calmer le jeu par moment ("Charming maidens with no skin"), notamment à l'aide de grosses rythmiques comme sur "Faith", appuyé par ce solo bien étudié à 2 minutes 15, ou à l'aide de mélodies comme sur "Searching for the beauty". Cela leur permet de ne pas assomer l'auditoire, même si avec un contenu aussi bref (26 minutes) on reprendrait bien un peu de blast dans les feuilles.
Au bout de 10 ans d'activités, Devilyn s'impose dans ce milieu où leurs confrères ont établit une "touche polonaise", et s'en sort avec brio, grâce à ce savoir-faire acquis petit à petit. Difficile de sortir du lot, tellement la scène polonaise regorge de perles, mais pari réussi pour Devilyn qui laisse enfin parler sa personnalité!
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