Présenté comme la tranquille ballade automnale contrebalançant les excès estivaux d’un
« Deconstruction» brûlant la chandelle par les deux bouts, ce « Ghost » aux vertus apaisantes boucle surtout un cycle saisonnier entamé par les soubresauts hivernaux de
« Ki » et la montée de sève partagée par Devin et sa muse passagère Anneke Van Giesbergen sur un
« Addicted » qui restera comme le plus abouti de la quadrilogie initiée par DEVIN TOWNSEND. Un ex-frappadingue de la six-cordes aspirant désormais à tout autre chose, comme en témoigne sa volonté de n’enregistrer que des albums dans la lignée de « Ghost » dans les mois/années qui viennent. Bien sûr, connaissant l’instabilité chronique du bonhomme, on n’est pas obligé de le croire sur parole et c’est heureux, surtout compte tenu de l’indigence des quatre extraits de « Ghost II » disponibles en téléchargement gratuit pour qui s’est rendu acquéreur du duo « Deconstruction/Ghost ».
Une prolongation ambiant douloureuse même pas digne de chutes de studio faisant suite à un premier volet qui pourra laisser perplexe, quand bien même Devin tient jusqu’au bout son pari de livrer un album calme sans une once d'agressivité, même contenue. Au contraire d’un
« Ki » se frayant un chemin à la machette entre deux clairières bienfaitrices, « Ghost » tient plus du sentier balisé pour seniors en attente du dernier souffle que de la via ferrata pour guides de haute montagne, avec pour fil rouge cette flûte de pan récurrente qui fera dire qu’après les récentes dérives de OPETH, on tient là un second candidat au ratage avec instrument à vent. Partagé entre de longues plages instrumentales incitant, aux choix, à la méditation, à la sieste ou à l’écoute du dernier KRISIUN et des titres plus ou moins folk ou electro, « Ghost » m’évoque la parenthèse ASCENSION OF THE WATCHERS d’un Burton C. Bell en rupture momentanée de gueulantes chez FEAR FACTORY. A ceci près qu’excepté sur la très agréable « Blackberry » (ou Devin partage le chant avec Katrina Natale), DEVIN TOWNSEND n’évite que trop rarement l’écueil de la naïveté qui pend au nez de tous ceux qui s’aventurent dans des champs baignés par l’aurore où virevoltent quelques anges déchus cherchant en vain la paix intérieure. Las, la tête en friche, Devin ne parvient que trop rarement à capter l'attention de promeneurs finissant par se perdre dans les méandres d'une fin de programme franchement soporifique. Et si la déception est encore de mise après la déconvenue
« Deconstruction » c’est que quelque part, j’étais intimement persuadé qu’il allait le réussir haut la main son grand album calme alors qu’au final, même si « Ghost » n’a rien de désagréable pour qui n’est pas rétif à DEEP FOREST, il manque vraiment quelque chose d’essentiel pour que le voyage vaille qu’on enfile ses chaussures de marche. Le contenu déjà, trop homogène, qui verrouille le cadre musical dans lequel on est amené à évoluer, un peu comme si on nous vendait un film d’aventures avec quatre pauvres décors à se mettre sous la dent. L’ouverture vers des contrées moyen-orientales de « Feather » restant lettre morte, on guettera en vain quelques fulgurances instrumentales façon
« Ki » avant de se résoudre à l’évidence : « Ghost » déroule sa visite guidée sans que le moindre accident de parcours ne nous hisse du vaguement agréable au hautement mémorable. Une plus grande place laissée au chant féminin et des racines folk plus profondes, plus authentiques restent des orientations possibles (souhaitables?).
De là à diffuser « Ghost » dans tous les centres de thalassothérapie qui se respectent, il n’y a qu’un spa qu’on franchira allègrement, rien d’essentiel ne justifiant le détour hors limites métalliques proposé ici par le Canadien. Dommage, vraiment, que l’ambitieux projet visant à isoler les différentes facettes de l’artiste s’achève sur un fort goût d’inachevé car les deux premiers efforts de 2009 entretenaient l’espoir de retrouver un DEVIN TOWNSEND au sommet après une décennie à évacuer les chef d’œuvres de sa prime jeunesse, de
« Terria » à « City » en passant par le formidable « Ocean Machine ».
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo