Toujours associé à Nasum du fait de son membre fondateur Ander Jakobson (alors que le style pratiqué par Coldworker ne possède que quelques relents grind), tous les adeptes du groupe défunt attendaient une musique du même « standing ». Pourtant les deux albums de Coldworker n’auront pas franchement marqué l’auditoire en manque. Efficace sur le court terme, leur agression sonore s’oubliera aussi tôt. Cette fois les Suédois au line-up stable ne renouvelleront pas leur contrat chez Relapse Records et signeront chez nos Français de Listenable Records. Pour cette troisième offrande
The Doomsayer’s Call (quatre ans après
Rotting Paradise et trois ans après le split au côté de Deathbound), l’enregistrement sera encore divisé en quatre studios (Soundlab, Ülgnor Studios, A Noble Home et le Coldworker Studios) pour chaque instrument, le père Dan Swanö est de nouveau appelé pour le mixage et le mastering (la bande et Dan vivent à Örebro). Impossible cela dit de ne pas faire abstraction de l’artwork assez original du fameux Pär Olofsson (hommage à Fritz Lang ? Inhabituel de sa part), pas forcément en adéquation avec une musique death metal (personnellement je n’accroche pas).
Rotting Paradise avait perdu en quelque sorte sa dénomination grind, les quelques émanations furieuses de
The Contamined Void étaient perceptibles sur des accélérations dantesques parsemées ou certains titres dans un format relativement condensé (2 minutes). La musique de Coldworker s’imprégnait dorénavant d’avantage de cette nouvelle scène death metal suédoise alliant metal US et européen (vieux et récent). Des morceaux plus longs et un tempo beaucoup moins éprouvant en somme.
The Doomsayer’s Call reprend ce schéma. D’ailleurs comme ouverture d’album, je pense avoir rarement entendu une chose aussi bancale et mollassonne pour le genre pratiqué… Grosse frayeur : un titre mid-tempo d’une pauvreté à toute épreuve. La suite serait du même acabit ? « The Reprobate » vient donner un uppercut à l’auditeur. Les Suédois jouent encore sur ces alternances entre passages aérés et bourrinage intensif. Le jeu groovy et brutal d’Ander est toujours là pour remettre les points sur les « i ». Quelques passages d’une violence orgasmique rappelant parfois l'armada grind (Rotten Sound, Kill The Client, Phobia) voire leurs camarades de Vomitory (dans la case « death suédois qui envoie du pâté »), à faire rougir un
The Contamined Void : « The Reprobate », « The Glass Envelope » et le hit destructeur « Violent Society » en tête ! Malgré un coffre tout à fait honorable, on regrettera tout de même l’absence de modulation au chant de Joel. Les compositions paraissent moins « banales » que sur
Rotting Paradise, quelques effets de surprise assez inattendus, que ce soit un passage hymne au headbang « Pessimist », le break de « Vacuum Fields », les riffs accrocheurs de « Becoming The Stench » ou quelques soli de la vieille école de Tampa. Malgré un effort de composition certain, comme son aîné, il sera malheureusement difficile de s’enfiler ces 45 minutes. Le sourire béat des premiers morceaux laisse ainsi place à l’ennui. Des titres en dent scie (« Flesh World », « Monochrome Existence », « The Walls Of Eryx ») qui essoufflent inéluctablement la galette. Bis repetita, soyons lucides, Coldworker excelle dans le death/grind bulldozer (13 titres comme « Violent Society » et je signe de suite), les virées dans un death metal plus « subtil » rendent compte de compositions à rallonge aux riffs trop maintes fois entendus. La linéarité du chant n’aidera pas. Difficile de retenir réellement quoi que ce soit et avec de tels CV’s parmi les membres, on ne peut que rester sur sa faim.
Ce n’est pas avec ce troisième opus
The Doomsayer’s Call que Coldworker réussira à marquer les esprits. Comme son aîné
Rotting Paradise, une musique ancrée dans un death metal assez fade qui ne prend tout son sens que dans ses escapades d’ultra violence (un vrai bonheur dans ce cas). Certes les titres paraissent bien plus recherchés qu’à l’accoutumé mais il sera encore difficile de ne pas décrocher en cours de route. Espérons ne pas attendre quatre années supplémentaires pour un album qui ne se limite qu’au strict nécessaire.
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