Nekromantheon - Rise, Vulcan Spectre
Chronique
Nekromantheon Rise, Vulcan Spectre
2011 avait été une année assez moyenne en matière de thrash sauvée notamment à la faveur de sympathiques découvertes (Injury, Harm, Essence...) car il ne fallait pas compter sur les grands noms pour remonter le niveau (cf les balles à blanc d'Anthrax et Machine Head). Grâce au franc tireur Nekromantheon 2012 démarre sur un tout autre niveau avec un « Rise, Vulcan Spectre » qui pourrait bien d'emblée se placer parmi les prétendants au podium de fin d'année. S'ils partagent avec leurs collègues de Darkthrone leur ville d'origine (Kolbotn), musicalement peu de choses rapprochent les deux combos, Nekromantheon officiant dans un thrash metal guerrier trempé d'influences 80-90's (Slayer et Kreator en tête), méchamment agressif, jouissivement abrasif et baigné de références thématiques aux divinités grecques.
Et s'il n'y avait qu'une influence à retenir entre toutes ce serait sans aucun conteste celle du Slayer pré-90 tant quasi tout dans la musique des norvégiens doit aux maîtres de Los Angeles. Décharge de riffs tranchants (les premières secondes de « Cast Down To The Void » ou « Embrace The Oracle » sont à s'y méprendre), mitraillage rythmique en règle, soli torturés au vibrato, nul doute que notre trio a fait ses classes aux instructions des « Show No Mercy », « Hell Awaits » ou autres « Reign In Blood ». Maintenant comme toujours il y a l'inspiration et l'imitation; Nekromantheon aurait bien du mal à cacher ses influences toutefois il évite le plagiat pur et simple (certains titres s'éloignent quelque peu de ces racines apparentes, « Rise, Vulcan Spectre », « Twelve Depths Of Hades »). Mais au delà de ça, si l'inspiration est bien compréhensible et inévitable, encore faut-il que la manière soit à la hauteur du modèle au risque de passer pour une pauvre bande de mickeys. Et à ce jeu là le power trio tient la dragée haute à bon nombre de formations revendiquant les mêmes influences tant la qualité du riffing vire à l'ivresse auditive. Difficile de mettre un titre un avant du reste tant chaque compo s'articule autour d'une batterie de riffs et de breaks tous plus incisifs et efficaces les uns que les autres . En clair ça bastonne sévère pendant une bonne grosse demie-heure et il ne reste plus beaucoup de place pour la finesse même si le groupe parvient à placer deux ou trois refrains bien accrocheurs à reprendre sous la douche (« Cast Down To The Void », « Rise, Vulcan Spectre »). L'album, s'il peut s'avérer un peu trop linéaire sur la durée, a en tout cas le mérite de ne souffrir d'aucun temps mort, les huit cartouches étant tirées en rafale à bout portant et ce, en partie, grâce à un marteleur de fûts qui ne relâche que très rarement la gâchette préférant éviter toute agonie traînante. Ce sera donc sur un tchouka tchouka survolté que seront menés la grande majorité des offensives norvégiennes, les quelques breaks plus posés permettant aux plus vaillants d'éviter les balles perdues (« Coven Of The Minotaur » à 1'49 ou encore « Twelve Depths Of Hades » à 1'55). Menée par l'éclaireur Arild Myren Torp dont les seules vociférations écorchées suffiront à tétaniser les lignes du front adverse, l'expédition punitive prend même une tournure malsaine à la lueur de quelques relents plus evil qui ne seraient pas sans rappeler les jeunes heures d'un Sepultura encore belliqueux (le refrain de « Cast Down To The Void », « Rise, Vulcan Spectre »).
Heureusement Nekromantheon a choisi le partie de la guerre éclair sans faire traîner en longueur ce qui n'en avait pas besoin. Sans fioritures donc, affreusement savoureux et possédant ce côté addictif qui pousse très fortement à recharger immédiatement la bête, « Rise, Vulcan Spectre » est un album que nul fan de thrash un minimum viril ne devrait laisser passer. Peut-être plus marqué encore de l'aura de ses aînés que son prédécesseur « Divinity Of Death » (l'ombre de Slayer est omniprésente, celle de Kreator jamais bien loin et le spectre brésilien guète), cette nouvelle attaque lui reste néanmoins supérieure tant les assauts six-cordistes impérieux frappent leur cible avec une précision chirurgicale. Comme un goût de déjà entendu, mais quand le goût est aussi bon pourquoi faire la fine oreille?
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | Le Moustre 14/02/2012 17:21 | | Bon, ben après 3 écoutes, ça fleure bon les 80's, mais bien furieuses !
Bon album :et puis 8 titres, c'est nickel comme format.
C'est sauvage (merci le "chant"), et défoulant; quelque part, j'ai cru entendre du Baloff un poil plus death. Compos efficaces, bref, bon achat. |
citer | LE MOUSTRE 03/02/2012 20:57 | | Commandé il y a quelques jours.... Attendons, mais le titre sur le Myspace donne envie !
On se croirait un peu revenu à l'époque de "Schizophrenia" de qui_vs_savez |
citer | Un bon album de thrash, bien virulent et qui sent bon le Sepultura période Beneath The Remains, Slayer ou encore Kreator. |
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3 COMMENTAIRE(S)
14/02/2012 17:21
Bon album :et puis 8 titres, c'est nickel comme format.
C'est sauvage (merci le "chant"), et défoulant; quelque part, j'ai cru entendre du Baloff un poil plus death. Compos efficaces, bref, bon achat.
03/02/2012 20:57
On se croirait un peu revenu à l'époque de "Schizophrenia" de qui_vs_savez
03/02/2012 13:03