Du brutal slam death, ça faisait longtemps! Vous vous souvenez d'Abominable Putridity, ce groupe russe qui avait créé le buzz en 2008 lors de la sortie de son premier full-length
In The End Of Human Existence? Au Death Feast de la même année en Allemagne, tout le monde portait son coupe-vent Abominable Putridity! Quatre ans après ce carnage complètement bas du front mais ô combien jouissif, le quatuor est de retour. Avec davantage de discrétion cette fois puisque la situation n'est plus la même. Le slam death ne fait plus autant recette, rattrapé par le succès du death old-school et du brutal death technique plus à la mode. Autre changement, qui concerne directement le groupe, le chanteur Vladimir a quitté le navire. Big Chocolate (Disfiguring The Goddess, Burning The Masses, Malodorous...) devait prendre sa place mais c'est finalement le légendaire Matti Way (Disgorge, Cinerary, Pathology, etc.) qui le remplace pour ce deuxième album baptisé
The Anomalies Of Artificial Origin et sorti fin février chez Brutal Bands. Abominable Putridity essaierait-il de marcher sur les pas de Defeated Sanity qui avait lui aussi engagé un américain réputé, A.J. Magana (ex-Disgorge), sur son
Chapters Of Repugnance?
Les choses commençaient bien avec une belle pochette à la Resident Evil signée Pär Olofsson. Malheureusement, ce sera une des rares satisfactions de ce nouvel album très décevant. Parce qu'il n'y a pas que le label et le frontman qui ont changé chez Abominable Putridity. Sentant le vent tourner et voulant montrer qu'ils sont devenus de meilleurs musiciens, les Moscovites ont décidé d'élever leur niveau de jeu. En résulte deux évolutions notables. D'abord, la vitesse moyenne est revue à la hausse avec davantage de blastouille. Pas un mal vu la monotonie mid-tempo dont souffrait
In The End Of Human Existence. Un effort louable qui tombe cependant à plat à cause de la pauvreté affligeante du riffing et du son de batterie ultra synthétique qui fait plus penser à une machine qu'à un être humain. Ensuite, le combo a inclus quelques passages/riffs plus "techniques". Rien d'impressionnant mais c'est une bonne idée que de vouloir rendre ses compositions plus ambitieuses. Pas de bol, l'effet est nul là-aussi. La faute à nouveau à des riffs inintéressants malgré plus de complexité. Écoutez l'intro de "The Anomalies Of Artificial Origin": Abominable Putridity se prend pour Beneath The Massacre! Sans le talent...
Toutes les tentatives d'évolution du quatuor sovétique se soldent ainsi par des échecs. Même la prestation de Matti Way, pourtant une valeur sûre d'habitude, se révèle bien en-dessous de ses anciennes performances. Il se fait même manger par Angel Ochoa (Cephalotripsy, Condemned) dont le growl glaireux jouissif s'invite sur "A Burial For The Abandoned", un des seuls morceaux satisfaisants. Autres guests, Corey Athos (Disgorge, ex-Flesh Consumed) sur "A Massacre In The North" et "The Last Communion", et A.J. Magana (tiens donc!) sur "Letting Them Fall...", histoire de nous rappeler, même si c'est évident, que les membres d'Abominable Putridity sont des fans absolus de brutal death US. Et la formation en joue encore du brutal death US. Toujours à fortes tendances slammisantes d'ailleurs. Le groupe va plus vite et est plus à l'aise techniquement mais la base reste la même avec une musique grasse et groovie influencée par Devourment nouvelle époque. Fans de slam parts n'ayez crainte donc, il y en a encore un bon paquet et certaines sont même boostées par de bons petits bass drops des familles. Le problème, c'est que si l'enchaînement de slam parts sur
In The End Of Human Existence avait quelque chose d'hypnotisant, ici l'effet se fait beaucoup moins ressentir, non seulement à cause de leur aspect ultra générique déjà entendu des milliers de fois mais aussi de la production qui fait sonner le tout de façon trop artificielle, renvoyant au titre de l'album qui porte du coup très bien son nom. Ça groove et ça tache comme avant, on prend tout de même un peu de plaisir, mais fini le côté putride dégoulinant qui faisait tout le charme de l'opus précédent. La production plastique de
The Anomalies Of Artificial Origin ne dégage rien...
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas! Difficile de ressortir quoique ce soit de cet album à oublier au plus vite et qu'on pourra résumer par deux titres corrects ("A Burial For The Abandoned", "The Anomalies Of Artificial Origin"), quelques riffs un poil plus intéressants ("A Massacre In The North" à 1'55, "The Last Communion" à 0'53...) et un peu de bon gras. Les Russes se foutent même de la gueule du monde en clôturant leur album à 25 minutes. Plutôt une bonne chose quand on voit la bouse mais sur le principe, je ne cautionne pas. On a connu des sorties Brutal Bands plus inspirées. Abominable Putridity a voulu évoluer en accélérant les choses et en apportant un peu plus de technicité. En gros, les Moscovites ont mis du Disgorge dans leur Devourment. On sent aussi une petite influence Syphilic et pas que pour la batterie qui sonne comme une boîte à rythmes. Ça part donc d'un bon sentiment et c'est même le conseil que je leur avait donné sur ma chronique de
In The End Of Human Existence. Bien tenté mais c'est raté! On en vient à regretter l'époque où le groupe tapait dans le caveman slam death bête et méchant mais complètement assumé et qu'il n'essayait pas de nous faire croire qu'il était intelligent...
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