Curse Of The Requiem Mass, premier EP d'Ataraxy paru en 2010 c'était montré particulièrement convaincant, prenant le meilleur de ce que la scène Scandinave a pu apporter pour produire un Death Metal certes classique mais néanmoins emprunt d'une forte personnalité. Mais malgré des qualités évidentes, je dois bien reconnaitre que je ne m'attendais pas à prendre une telle claque à l'écoute de ce premier album intitulé
Revelations Of The Ethereal paru il y a tout juste quelques semaines sur le label espagnol Memento Mori.
Ainsi, pour ce premier essai longue durée, Ataraxy c'est une fois de plus alloué les services du jeune illustrateur Raúl González (Horrendous, Morbus Chron...) pour réaliser cette très chouette pochette sinistre et torturée qui colle parfaitement à la musique des Espagnols. Ce premier album compte ainsi huit nouveaux titres et marque surtout un grand pas en avant pour Ataraxy ainsi qu'un léger bouleversement puisque Javi, jusque là uniquement occupé à chanter, se charge désormais également de la seconde guitare.
Commençons tout de suite par le gros point fort de cet album: ses ambiances. Si déjà la pochette nous laisse imaginer un univers étrange et lointain, la musique réussit à littéralement nous y transporter. Nul besoin de faire étalage d'une quelconque technique ou même d'un soupçon d'originalité pour être ici convaincant. Ataraxy nous propose un voyage dans les profondeurs de l'abyme grâce à une qualité de riffs et d'harmoniques dont ferait bien de s'inspirer quelques groupes ayant clairement choisit de miser sur le mauvais cheval. Déjà, la très chouette introduction "Immersion In Chaos" suffit à nous hérisser le poil. Ses sonorités vaporeuses et synthétiques en appellent tout de suite à notre imaginaire de geek gavés de science-fiction, d'heroic-fantasy et de Death Metal. Mais cela n'est qu'une mise en bouche avant la démonstration de tout le talent dont fait preuve ici Ataraxy à commencer par les premières minutes complètement hypnotiques de l'excellent "Necrotic Shadow Of Decay" marqué par un mid tempo aliénant, des riffs sinistres ainsi que des leads mélancoliques et froids à vous donner la chair de poule (1:25). Ce premier titre donne une bonne mesure de la qualité des morceaux suivants qui développent un à un le même type d'ambiance putride et épique, toujours en grande partie grâce à ces leads frissonants ("Ominous Putrefied Ground" à 1:08, "Ceremonial Flames" à 2:28, "Ethereal Slumber" et ses riffs d'obédiences Black Metal, "Demons Of The Storm" à 2:49, "Under Veiled Skies" à 1:03, 1:33, 2:04... et enfin "Unreachable Spheres" qui mêle ses leads à quelques nappes de clavier très discrètes (également présentes sur "Demons Of The Storm").
Mais ce n'est pas tout, ces ambiances ne seraient finalement que peu de chose sans cette construction rythmique dynamique qui mêle passages mid tempo et parties beaucoup plus soutenues. Une construction plutôt classique mais non moins efficace qui permet ainsi à Ataraxy de conserver l'intérêt de l'auditeur sur la longueur sans jamais qu'il ne se lasse un seul instant, et cela malgré des titres qui se sont sensiblement allongés par rapport à ceux de
Curse Of The Requiem Mass (entre 4 et 8 minutes en moyenne). Et de la lourdeur, Ataraxy en a à revendre ("Necrotic Shadow Of Decay" et ses deux premières/dernières minutes envoutantes, "Ceremonial Flames" qui fait fièrement étalage de ses accointantes Death/Doom, le très aérien et mystique "Ethereal Slumber", le funeste "Unreachable Spheres"). Ataraxy se plait à plomber l'atmosphère de ses riffs lancinants et de ce growl puissant. Mais cette lourdeur est tout de suite contre balancée par des parties beaucoup plus péchues ("Necrotic Shadow Of Decay" à 2:47, "Ominous Putrefied Ground" à 1:34, "Demons Of The Storm" à 1:41...) sur lesquelles tout s'accèlère le temps de quelques blasts/semi-blasts, pour le plus grand plaisir de notre nuque.
Si ce premier album s'appuie très fortement sur des éléments introduits lors du précédent EP, Ataraxy réussit néanmoins à sublimer sa recette pour un résultat qui dépasse sincèrement les espérances que j'avais pu placer en ce groupe. Avec
Revelations Of The Ethereal, les Espagnols décident d'aller se frotter ouvertement avec la crème de la scène Scandinave et Américaine, laissant peu de place à l'inexactitude et à l'amateurisme. Même si la deuxième moitié de l'album est peut-être un poils en deçà des cinq premiers titres, cet album n'en demeure pas moins une franche réussite en matière de Death Metal Old School. Un disque qui devrait figurer en bonne place du classement annuel.
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