Ce premier full-length de Maveth constituait une des mes grosses attentes de 2012. Non seulement parce que les Finlandais m'avaient mis une bonne claque sur leur EP et démo rassemblés sur la compilation
Breath Of An Abomination, mais aussi parce qu'il devait sortir sur un des labels en forme du moment, mes chouchous de Dark Descent Records. Un duo de choc qui devait tout écraser sur son passage. Premier signe d'une réussite inéluctable, cette pochette magnifique à la fois classe, ténébreuse et occulte.
Mais des fois, des grands évènements attendus n'ont pas l'effet escompté. C'est le cas de ce
Coils Of The Black Earth qui vient s'ajouter aux nombreuses déceptions de 2012. Pourtant, il m'a donné du fil à retordre le bougre! Il faut dire que Maveth n'a jamais été du genre à pondre des morceaux expéditifs de 3 minutes. Il en rajoute une couche sur son album (deux titres à plus de 7 minutes) qui atteint presque l'heure! Beaucoup trop long, surtout pour un album de death! J'avais déjà pointé du doigt la longueur excessive de l'opus de Valgrind pourtant très bon, ce défaut pèse ici encore davantage.
Tout le monde le sait, le temps passe moins vite quand on s'emmerde. Et la plupart du temps,
Coils Of The Black Earth m'ennuie. Un comble de la part d'un groupe qui avait su s'inspirer d'Immolation et Incantation pour marier brutalité et ambiance à merveille sur ses précédentes réalisations. Mais le cap du full-length a changé la donne. J'ai cru voir le bout du tunnel plusieurs fois, pensant que tout le potentiel de ce gros pavé allait enfin se révéler à moi, mais non, le soufflé retombe trop rapidement. Un des points forts des Finlandais, c'était ces riffs aux mélodies ténébreuses et accrocheuses (rha ce "A Ritual Of Flame To Flesh"!) qui rendaient les longs morceaux efficaces et intéressants. Ce genre de riffs, vous pouvez les oublier ici. Certes le niveau reste supérieur à bien des groupes actuels et on croisera quelques passages excellents accueillis d'un hochement de tête approbateur (le riff dark de "The Devourer Within The Gulf" à 3'47, l'accélération terrible à 0'23 sur "Dragon Of The Continuum" accompagné d'un riff jouissivement sinistre, "Hymn To Azael" à 3'55 sur une petite mélodie noire enivrante, "Sating Erictho" à 1'17, les dissonances de "To Seed The Succubi" ou son riff fuligineux à 3'04 blasté quelques secondes après, le tremolo lugubre de "Terminus I - The Burning Offal Of Hinnom" à 0'56, celui menaçant au début de la suite finale "Terminus II - Hinnom Everlasting", etc.). Mais trop souvent, le jeu de guitare de Christbutcher et Mikko Karvinen manque d'accroche.
L'autre point décevant de
Coils Of The Black Earth, c'est son rythme. Ville Markkanen blaste et accélère de temps en temps mais c'est sur du mid-tempo que le quatuor a choisi d'évoluer la plupart du temps. En clair, c'est trop mou! Et ce malgré le paquet mis sur la production surpuissante à la batterie bien lourde mixée en avant. Niveau son, la formation en a fait un peu trop d'ailleurs et aurait mieux fait d'écrire de meilleurs riffs. Mid-tempos et riffs peu inspirés font rarement bon ménage, qui plus est pendant une heure....
Voilà ce qui m'a fait le plus mal avec ce premier Maveth longue durée. Moins grave mais tout de même à noter également, le son de guitare typé suédois alors que la formation s'inspire plutôt du death evil américain même si moins que sur la démo et l'EP au profit de quelques touches de DM du grand Nord. Du coup, Maveth a parfois tendance à se rapprocher d'un autre groupe de Christbutcher (et de deux autres de ses collègues), les excellents Cryptborn, sans les riffs mémorables. En parlant de l'Américain, ex-Dethroned/Excommunion émigré en Finlande, son growl puissant, profond et intelligible reste lui une valeur sûre. On regrettera juste un manque de variation dommageable sur une telle durée.
Finalement, que retenir de
Coils Of The Black Earth? Ce que Maveth a le plus travaillé: l'ambiance. Les dark, sombre, fuligineux, ténébreux, sinistre, noir et autre lugubre (j'arrive à court de synonymes!) ont dû vous mettre sur la voie. Rien à redire en effet sur l'atmosphère d'un opus obscur comme les abysses, étouffant et brûlant comme une chambre magmatique. Harmonies, dissonances (la preuve à partir de 1'25 sur "To Seed The Succubi" que l'absence de rapidité n'est pas toujours un problème), leads, influences black metal, growls ultra graves, tout est bon pour faire de
Coils Of The Black Earth la bande-son officielle de vos séances de spéléologie à la recherche de démons oubliés.
Est-ce que ça fonctionne malgré le manque de vitesse, de brutalité et de riffs efficaces? Parfois oui comme sur "Dragon Of The Continuum", "Sating Erictho", et "Terminus I - The Burning Offal Of Hinnom", les pistes les plus prenantes. Plus souvent non. J'ai eu beau insister, ne voulant pas croire que ce que je voyais comme un des groupes de death les plus prometteurs du circuit était en train de me décevoir, mais
Coils Of The Black Earth me laisse mitigé avec cette aura sombre soignée gâchée par une faiblesse rythmique, une inspiration riffesque moindre et une durée exagérée. En death evil pour 2012, mon choix se portera donc plutôt sur Gorephilia et Drawn And Quartered qui ont eux réussi à conjuguer les deux aspects.
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