Intercalé entre l'excellent « TISRITSOD » -
si vous cherchez désespérément la signification de ce sigle barbare, de trois choses l'une : soit vous n'êtes pas fan d'ILLDISPOSED, soit vous n'avez jamais vu « Last Action Hero ,» soit vous n'avez jamais lu Shakespeare. Dans tous les cas de figure,comment diable avez-vous échoué ici ? – et un
« Kokaiinum » vaguement plaisant mais enregistré à la va vite, « Retro » est comme l'indique son titre une invitation à se pencher sur les groupes de la génération précédente ayant influencé le combo de death danois. Un melting pot de reprises donc, soit le genre d'exercice auxquels se plient généralement les groupes en manque d'inspiration désireux de meubler l'espace entre deux sorties plus ambitieuses. A peu près aussi passionnants que les témoignages live sans l'image, les cover albums sont souvent source de déception pour le fan désireux de retrouver l'intensité habituelle des compositions de ses groupes favoris et je ne garde pas un très bon souvenir de « Coverkill » (OVERKILL, 1999), « Garage Inc. » (METALLICA, 1998), « Metal Jukebox » (HELLOWEEN, 1999) ou encore « Sons Of Satan Praise The Lord » (ENTOMBED, 2002), sans parler des « Graveyard Classics » dont SIX FEET UNDER s'est malheureusement fait une spécialité.
Comme bon nombre de ses devanciers en la matière, ILLDISPOSED tape lui aussi dans le travestissement de genres moins extrêmes à la sauce death metal et sans surprise, les titres les plus rock du lot sont ici à peine passables, que ce soit le « Nightmare » de VENOM ou le « Killed By Death » de MOTÖRHEAD, deux groupes que j'ai toujours très modérément apprécié à la base. En portant leur choix sur un titre assez obscur de la bande à Angus Young (« Beating Around The Bush »), les hommes du nord s'en sortent bien mieux et le contraste entre le registre ultra guttural de Bo Summer et la structure
classic hard rock fonctionne à plein régime, comme la relecture surprenante et étonnament subtile –
pour ILLDISPOSED, s'entend – du « Rapture » de PARADISE LOST, quasiment touchée par la grâce lors des passages les plus mélodiques et mélancoliques (un passage lead particulièrement poignant à 3 :37) d'un titre qui fait regretter la période doom death des anglais. Pour le reste, et c'est la grande force de ce disque, ILLDISPOSED reste dans un registre clairement extrême assez, voire très proche de son registre habituel, le groove pachydermique qui reste la marque de fabrique des danois faisant toute la différence sur l'excellente « Cromlech » de DARKTHRONE, traversée d'éclairs de sauvagerie death thrash de toute beauté, ambiance lourde et occulte à l'appui. Pesanteur assurée également sur « None Shall Defy » de INFERNAL MAJESTY, garante de la même efficacité avant que le groupe ne déçoive quelque peu sur une interprétation du « Reek Of Putrefaction » de CARCASS un peu trop sage et proprette à mon goût. Trop lente, trop proche de l'originale malgré le côté rouleau compresseur de l'ensemble? Il y a de ça mais la recette fonctionne tellement bien sur le reste de la galette que l'on n'en voudra pas aux géniteurs de « Submit » d'avoir tenté la même approche avec le gore grind visceral de Bill Steer et Jeff Walker.
Car pour le reste, c'est carton plein avec des remakes rivalisant souvent avec les versions d'origine comme en témoignent le redoutable lifting opéré sur « Gasping For Air » (AUTOPSY) ou « Out Of The Body » (PESTILENCE), sur laquelle Bo Summer imite Martin Van Drunen à la perfection. Mais que dire de l'orgasmique « Open Casket » (DEATH) qui donne furieusement envie de se repasser « Leprosy » en boucle, le guitariste lead Tore Pimp Mogensen se livrant à un véritable festival de solis en rejetant Rick Rozz dans l'ombre (pour ne pas dire Chuck, de peur que notre Yahourt national ne me traîne devant les tribunaux), le tarif étant le même sur une « Intoxicated » monstrueusement jouissive à ce niveau. Le death old school, un terrain de jeu idéal pour le caisson de basses Bo Summer, dégainant à nouveau ses vomissement hauts perchés à l'heure de faire son John Tardy sur une reprise de OBITUARY à faire des ricochets avec ses cervicales, le summum de l'efficacité étant définitivement atteint à 0 :39 lorsqu'un couinement lead caractéristique d'Allen West se voit remplacé par un authentique henissement de canasson. Légendaire ! J'en ai encore mal aux côtes quatre ans après la première écoute et ce grand moment d'hilarité death métallique justifie à lui seul l'acquisition d'un album de reprises plus homogène et nettement plus efficace qu'à l'accoutumée.
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