Xaos Oblivion - Nature's Ancient Wisdom
Chronique
Xaos Oblivion Nature's Ancient Wisdom
La Pologne est définitivement l’autre pays du black metal ! C’est surtout un beau vivier qui nous y attend et que beaucoup trop limitent à BEHEMOTH. Il n’est pas le seul de sa génération à avoir entrainé le démon dans son pays jugé si prude, et l’on peut citer GRAVELAND, ARKONA, BESATT ou INFERNUM parmi les anciens qui en ont fait frissoner plus d’un. Et il y a la relève, ces MGLA, FURIA ou WSCHOD, très convaincants, et aussi XAOS OBLIVION, un groupe qui tient son nom de son géniteur, être ultra inspiré et apparemment libre de se consacrer à sa passion puisqu’il a monté plusieurs projets pour lesquels il s’investit totalement. Il est ainsi devenu le vocaliste d’ABUSIVENESS, groupe formé il y a 20 ans, mais apparaît aussi dans OPEN HELL, DEMONIC SLAUGHTER et SYTRIS. Bien occupé le bougre ! Mais son bébé à lui tout seul, XAOS OBLIVION est celui qui reflète le plus ses tourments personnels. Il y gère les vocaux, les guitares et la basse, mais n’est plus aussi solitaire que par le passé puisque sur ce troisième album il a fait appel à deux musiciens de session : un batteur inconnu jusqu’à lors, H. Von Axis et un claviériste : Perversor. Ce dernier a beau ne pas être considéré comme un membre à part entière, il est lié depuis longtemps à XAOS OBLIVION et il avait assuré les vocaux sur le premier album. Il ne fait que prendre de plus en plus d’importance et désormais il est carrément chargé d’écrire les paroles des chansons et de faire le design du livret.
Enfin, attention ! J’ai dit « premier album » mais c’est un peu compliqué de numéroter les sorties de la formation puisqu’Antithesis of Creation est paru en 2008 mais avait été enregistré en 2005 et 2006, et que si l’album suivant, Desolation, est bien sorti officiellement après, en 2011, il contient des titres plus anciens, de 2005, qui se trouvaient déjà sur un demo à l’époque où le projet s’appelait encore OBLIVION... Donc le premier album est en fait le deuxième et vice-versa ! Et l’album qui nous intéresse dans cette chronique est bel et bien le troisième, autant de par sa date de sortie (2012) que par celle de la création des morceaux ! Comment ça ce n’est pas clair ??? Bon, je reformule : seulement un an sépare la sortie de Desolation et Nature’s Ancient Wisdom, mais il y a en fait près de 6 années qui ont passé entre la composition de l’un et de l’autre ! Et vu que dans la vie d’un homme c’est long, il faut s’attendre à une évolution !
Mais avant tout, revenons à la track list. Il n’y a que 5 morceaux mais le premier et le dernier sont une introduction instrumentale et un prologue qui servent à nous mettre en condition ou à revenir doucement sur terre ! Il n’y a du coup que trois titres réels, aussi longs que d’habitude et approchant les 10 minutes. On profite ainsi de plus de 30 minutes de musique dont le fond est le même que dans le passé avec un black lent et pesant, plus misanthropique que dépressif, mais il y a moins de mélancolie et moins d’affiliation à faire avec le doom et l’ambiant. Les ambiances se promènent quelque part entre JUDAS ISCARIOT et I SHALT BECOME, elles tentent de pénétrer notre cervelle pour effectuer un lavage de cerveau mais alors que c’était efficace sur Desolation, les aiguilles employées sont trop émoussées et ont du mal à nous percer le crâne. Si les riffs ne dépassent pas la mention passable, commentaire « peut mieux faire », c’est parce qu’ils ne s’emballent jamais et ne créent aucune surprise. L’inspiration est en cause, étant donné qu’elle est bien trop faible pour donner envie de réécouter l’album, mais les vocaux sont également responsables. Le leader s’en sortait mieux dans cet exercice et c’est dommage qu’il s’en remette à ce Perversor qui a une niveau inférieur au sien. Son chant est trop monocorde et rauque pour le style et il n’y a que lorsqu’il fait appel à des râles ou à un timbre plus torturé que l’on découvre son talent. Malheureusement ces bons passages ne rattrapent pas le reste et on a du mal à se laisser transporter.
Ce projet aurait dû rester dans les seules mains de Xaos Oblivion pour garder le niveau des sorties précédentes. L’homme est un hurleur de qualité et il doit reprendre ce rôle pour redonner vie aux morceaux. C’est ce qu’il fait très bien pour d’autres groupes, comme SYTRIS qui a sorti son premier album en 2012 et qui dépasse largement cette sortie un peu ratée...
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