Il existe deux petites différences qui permettent de distinguer assez facilement
Unsilent Death, premier album/EP de Nails paru en 2010 et
Abandon All Life sorti cette année. Voulez-vous les connaître? Oui? Et bien c'est simple. Le premier ne dépasse pas les quinze minutes alors que le second en fait à peu près dix sept. Intéressant non? Mais attendez, ce n'est pas tout, j'ai encore mieux. La pochette du premier album est noir alors que celle du second tire davantage vers un rouge sang. Wow. Je vous sens subjugué par ce que je dis. C'est normal, il y a de quoi. En attendant, sachez que pour le reste, ces deux disques sont en tous points identiques et que si la qualité des morceaux n'avait pas été au rendez-vous, j'aurais été sacrément frustré de constater qu'il a fallu trois ans à Nails pour nous pondre seulement dix nouveaux morceaux. Alors oui, je leur en veux. Je leur en veux un peu car en proposer une petite dizaine supplémentaire n'aurait probablement pas été du luxe et que tout le monde se serait accommodé d'un album de quinze ou vingt titres pour moins de trente minutes. Pas vrai?
Non, au lieu de ça, Nails reste convaincu que dix titres c'est bien. Dix titres pour dix sept minutes sachant que l'un de ces titres fait plus de trois minutes et un autre plus de cinq. Soit, je vous laisse compter... Oui, c'est bien ça, huit titres pour moins de dix minutes. Arghhhh. Bref, vous voulez la jouer expéditif, on va la jouer expéditif bande de radins! Allez, je plaisante, je t'aime bien Nails mais uniquement parce que je me rompt les cervicales à chaque fois que je pose mes oreilles sur ta musique de dégénéré. Il faut dire que tu sais quand même y faire pour mettre tout le monde d'accord, même ceux qui n'ont pas envie de l'être.
Le groupe, une nouvelle fois bien entouré, a donc fait appel une fois de plus aux services de l'expert es-poutrage en conduits auditifs, l'incontournable Kurt Ballou. C'est donc aux God City Studios qu'à eu lieu fin décembre, entre midi et deux, l'enregistrement de ce nouvel album. Un son comme à l'accoutumé puissant, compact et rugueux qui, quoi qu'il arrive, vous donnera l'envie de vous taper la tête contre les murs. Et si la production n'y arrive pas alors le reste le fera. La bouche en cœur, le regard moqueur, Nails dégueule à nos oreilles sa vision de notre monde pourrie. Haine, désespoir, arrogance... Tous ces sentiments transpirent à l'écoute de ces dix brûlots qui s'enfilent comme papa dans maman, à l'aise. Crust, Hardcore, Grindcore... Un douloureux mélange qui s'exprime ici avec véhémence dans l'urgence la plus totale. Des guitares incisives et punitives aux riffs sclérosés ultra vicieux, une batterie intransigeante qui assène ses blasts et ses tchouka-tchouka avec une insolence déconcertante et une précision à toute épreuve et un chant à l'arraché toujours aussi peu subtil et délicat. Comme sur
Unsilent Death, le groupe calme le jeu à quelques occasions, parfois lors de breaks lourdingues ("Tyrant" à 0:30, "God's Cold Hands" à 1:11) parfois sur des morceaux tout entiers ("Wide Open Wound", "Suum Cuique"). Le résultat est ainsi sans surprise mais encore une fois d'une rare violence.
Todd Jones et Taylor Young sont donc constamment dans les bons coups (Carry On et Terror pour le premier, Twitching Tongues, Disgrace, Skinfather pour le second). Nails confirme ainsi tout le bien que je pensais déjà de lui même s'il n'a rien trouvé de mieux que de me narguer avec seulement dix titres et dix sept petites minutes au compteur. Au moins, le groupe ne nous donne pas l'occasion de trouver le temps long et surtout procure à l'auditeur un sentiment de toute puissance incroyable.
Abandon All Life fait donc office d'énergisant brut à s'envoyer sans ordonnance dès les premiers signes d'une baisse de régime. Efficacité garantie à 100%.
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