Je m’étais dit que pour pimenter cet exercice parfois répétitif qu’est celui de la chronique, j’essairai de torcher celle du nouvel album de Nails en moins de vingt-deux minutes. Pourquoi une deadline aussi précise ? Et bien tout simplement car il s’agit de la durée de
You Will Never Be One Of Us, troisième album du trio californien qui marque au passage l’arrivée de Nails au sein de l’écurie Nuclear Blast. Un défi que j’aurai pu relever haut la main si je n’avais pas été distrait une fois de plus par ces clickbaits polluants Facebook :
"Découvrez les 15 filles les plus sexy de la semaine sur Instagram",
"J’ai été braqueur dans le Pas-de-Calais - maintenant, c’est fini" ou bien encore
"Axl Rose en a marre d'être un même". Bref, après deux albums sur Southern Lord, le groupe poursuit donc tranquillement son ascension sans changer quoi que ce soit à sa formule.
Calqué sur le modèle de ses deux précédents albums,
Unsilent Death et
Abandon All Life,
You Will Never Be One Of Us se compose de dix titres présentés de la manière suivante : quatre uppercuts suivis d’un bon gros coup de massue ("Violence Is Forever") puis quatre nouveaux uppercuts suivis une fois de plus d’un bon gros coup de massue ("They Come Crawling Back"). Pour réaliser l’artwork, les Californiens ont fait appel aux services de Jef Whitehead de Leviathan pour un résultat rappelant les pires bukkake croisés au détour (naturellement fortuit) de PornHub. J’exagère ? Sûrement un peu. En attendant, ces personnages ont quand même bien des têtes de phallus non ?
Enregistré pour la troisième fois consécutive par Kurt Ballou au GodCity studio,
You Will Never Be One Of Us bénéficie d’une production particulièrement percutante, plus que celles de ses deux prédécesseurs qui pourtant n’avaient déjà pas à rougir en la matière. Plus compacte et imposante, elle rend le propos de Nails encore un peu plus sauvage et agressif. A travers cette production en béton armé, c’est surtout la voix de Todd Jones que l’on remarque. Toujours aussi arrachée et abrasive, elle est par contre cette fois-ci moins en retrait et surtout nettement plus profonde et imposante qu’auparavant. Une différence a priori mineure mais qui renforce néanmoins clairement l’impact de ces compositions éclairs.
Pour ce qui est du reste, Nails continue à faire du Nails sans jamais se soucier du reste. Une application tout à fait exemplaire qui, à défaut de surprendre, fait de la formation californienne l’une des plus impressionnantes en la matière. Mêlant habilement depuis le début de sa carrière le groove du Hardcore (passages plombés à vous briser la nuque, mosh-part de neuneu à se taper la tête contre les murs...) à la frénésie du Grindcore (enchainement de séquences de blasts dans tous les sens, basse ultra saturée qui ne cesse de frétiller...), Nails ne montre aucun signe de faiblesse. Sa recette, déployée sur des formats toujours aussi courts (bien qu’il s’agisse ici de l’album le plus long de sa discographie), continue de faire effet sans que ne pointe à un seul moment un quelconque sentiment d’ennui. Pendant ces presque vingt-deux minutes, le trio va jouer avec la rage au ventre. Une pression que Nails ne relâche à aucun moment, même lorsqu’il se fait moins frontal sur les excellents "Violence Is Forever" et "They Come Crawling Back" et ses huit minutes aussi noires que cet affreux personnage sur la pochette. Vingt-deux minutes en apnée durant lesquelles l’auditeur malmené n’aura d’autre choix que celui de fermer les yeux et de laisser pleuvoir les coups sur sa chair meurtrie avec l’envie irrésistible d’y revenir encore et encore...
Véritable punition auditive,
You Will Never Be One Of Us ne déroge pas au modèle appliqué par Nails depuis 2010 et la sortie du redoutable
Unsilent Death. La seule véritable nouveauté tient ici à la qualité de la production encore plus agressive et imposante que par le passé et au chant de Todd Jones, toujours aussi hargneux et vindicatif, mais qui semble avoir gagné un peu de coffre depuis les trois dernières années. Voilà, tout est dit, ça défonce purement et simplement.
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