C'est donc ce disque qui aura poussé mon retour sur ces accueillantes terres thrashocoriennes après quelques temps de silence regrettable dus à des occupations extérieures beaucoup trop préoccupantes.
Askel Lähempänä Saatanaa marque lui aussi un retour : celui d'un groupe emblématique du paysage moderne d'un Black Metal finlandais qui a offert et offre encore un nombre incalculable de petites perles venues de nulle part. D'autres amis qui se reconnaîtront dans ces mots sauront s'adonner au « name dropping » bien plus habilement que moi mais dans ce registre si précis, au-delà de leurs maîtres désignés (SATANIC WARMASTER, SARGEIST, GOATMOON, BAPTISM et son génialissime
As the Darkness Enters sorti cette année et chroniqué par le collègue Sakrifiss...) fourmillent des petits groupes plein de talent qui savent rivaliser avec eux (VITSAUS, NEKROKRIST SS, etc...). Deux ans après leur dernier EP
Adventus Satanae, c'est donc un petit événement dans la sphère Black Metal Underground que de voir HORNA franchir une étape supplémentaire vers Satan avec un nouveau full-length marquée d'une magnifique couverture.
Bien entendu, cet album sue le HORNA par tous les pores, cela n'étonnera personne, et ce tout en tenant
Sanojesi Äärelle à distance. Après une introduction très liturgique qui colleront à la peau les premiers frissons, on entre directement dans le bain de ce
Askel Lähempänä Saatanaa qui impose comme a l'habitude de le faire HORNA cette alternance parfaite de riffs agressifs et véhéments, subtilement binaires et de riffs hypnotiques poignants, montrant par la même que notre apôtre du vice n'a rien perdu de sa superbe. Dès le titre éponyme introduisant ces quarante-cinq grosses minutes de danses macabres rondement menées, on comprend ce qui va nous arriver et on se délecte d'avance de la sauce bien mitonnée avec laquelle on va être mangés. Mais rester fidèle à ses racines, ce trait qui a toujours été très noble chez HORNA, n'exclut pas pour autant un certain changement, à l'image des hurlements démentiels qui émergent de la brume dès le début d'un morceau comme « Kunnia Herralle, Kuninkaalle », tuerie accrocheuse jusqu'au bout des ongles, surfant sur la recette traditionnelle d'HORNA. Le combo finlandais sait se faire à la fois terrifiant et efficace, tout ce que l'on attend d'un groupe de Black Metal qui ne serait pas vendu à la facilité. C'est pourquoi ce son est exactement adapté à la nouvelle mouture d'HORNA, une texture poisseuse et jouissive qui donne un véritable relief à sa musique.
Changement majeur, exit l'immense Corvus, figure de proue et voix des des Finlandais depuis le terrible
Envaatnags Eflos Solf Esgantaavne, place à Spellgoth que les plus mordus connaissent chez PREVALENT RESISTANCE, groupe qui sait briller par son efficacité extrême dans ce registre cher à la Finlande. Et bon sang... quelle démence, quelle intensité ! L'homme s'est intégralement dépassé. C'est la toute première chose qui frappe dans le millésime 2013 de nos Satanistes invétérés. Rassurez-vous tout de suite, la tessiture ultra criarde de Corvus ne se fera jamais regretter car Spellgoth donne tout ce qu'il a dans le ventre pour offrir un timbre très religieux, plus grave certes mais merveilleusement possédé par une foi impénétrable. Cette façon de parler à cette horde de fidèles donne envie de le suivre jusqu'au bout, jusqu'à la fin. Alternant le registre plus classique et la harangue divine, chacun de ses mots sont des flèches tirées droit dans les cœurs des auditeurs à qui ce genre de voix si particulière parlent directement. J'en fais évidemment partie... ce phrasé si profond, si bouillonnant et si grouillant, puant le sang caillé à plein nez, excite totalement ma pilosité. Entendez-le donc crever lentement sur « Aamutähden Pyhimys »... son agonie dévorante pèse dans toute sa splendeur sur le final totalement hypnotique de ce morceau. Un des passages les plus intenses de l'album avant sa conclusion finale quelque-peu affectée par un « Pala Tai palvele » qui me semble un peu en dessous mais revigorée par le très bon « Ota Omaksesi, Luoksesi », très dynamique et véhément, achevant sans fioritures ce digne rituel.
En véritable point fort de cette nouvelle offrande, notre homme compense à lui seul les passages un peu moins marquants de cet album, à l'image du mid-tempo de « Ei Aikaa Kyyneleille » qu'il habite de tout son être avec sa voix d'aliéné et qu'il tire totalement vers le haut. Les premières vagues de la transe se font sentir sur « Kuolema Kuoleman Jälkeen » auquel succède le manifeste « Yhdeksäs portti », titre ultra poignant avec lequel on avait entrouvert la porte de ce
Askel Lähempänä Saatanaa quelques mois avant sa sortie. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les promesses de ce grandiose morceau sont tenues ! Une atmosphère divinement sombre qui transcende des riffs tantôt fulgurants, tantôt mortellement pesants et profonds, servis sur un plateaux par un grésillement pile ce qu'il faut mes agneaux et qui atteint son paroxysme avec la montée finale diablement réussie. Ce grésillement distille durant tout l'album des nuées de riffs pernicieux qui ne sauteront pas forcément aux oreilles dès la première écoute mais qui s'avèrent surpuissants au fur et à mesure que l'album est assimilé, à l'image de « Kuolema Kuoleman Jälkeen » et de son blast envolé à la ride où s'affrontent la rage de Spellgoth et les trémolos transcendants de Shatraug dans un duel qui ne fera aucun survivant. Ces nombreux passages brillants éclipsent largement les quelques petites faiblesses que comporte malgré tout cet album : longueur de certains riffs, manque d'inventivité et de spontanéité pour d'autres... un album qui pourra ne pas séduire « directement » l'auditeur rompu à la griffe ravageuse d'HORNA ; moins facile d'accès peut-être, moins sanguin que son prédécesseur direct ! De toutes façons, on n'attendait pas un deuxième
Envaatnags Eflos Solf Esgantaavne ou un deuxième
Sanojesi Äärelle, ce que HORNA ne se serait jamais abaissé à faire de toutes manières. Les Finlandais brillent d'une autre façon sur ce nouvel opus, ce qui a toujours fait leur force lors de leurs nouvelles sorties : il y a forcément quelque-chose de différent qui interpellera les oreilles averties et
Askel Lähempänä Saatanaa ne déroge en rien à cette règle. Voilà bien un disque, au même titre que le dernier BAPTISM, à côté duquel il ne faudra pas passer lorsque l'on fera le décompte final de cette année 2013 qui s'annonce plutôt riche en matière de Black Metal.
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