Tristania - Darkest White
Chronique
Tristania Darkest White
L'important changement de line-up intervenu après
"Illumination" (2007) a fait beaucoup de mal aux Norvégiens. Avec le successeur
"Rubicon", le nouveau septette reconstitué autour du duo rescapé Hidle / Moen sera reparti de très bas, de trop bas même en ce qui me concerne, à tel point que j'avais déjà balancé le combo aux oubliettes. 3 ans et une remise en question plus tard, le groupe nous revient avec ce septième album dont l'intéressant artwork n'était pas parvenu à lever tous les a priori que j'avais en tête. Mais dans mes oreilles, il n'aura fallu que quelques secondes à "Darkest White" pour faire renaître une lueur d'espoir.
Si comme moi, vous vous attentiez à de la pop metal gothique pour adolescentes boutonneuses mal dans leur peau, l'ouverture "Number" devrait recentrer le débat. A mille lieux du style outrageusement racoleur de
"Rubicon", Tristania reprend la route où il l'avait laissée après
"Illumination", en proposant d'entrée de jeu un metal gothique froid et violent aux faux airs de Moonspell, voire Cradle Of Filth (excusez du peu). Le contraste est saisissant et la surprise d'autant plus réjouissante que les Norvégiens semblent particulièrement inspirés : on est littéralement happé par l'atmosphère sombre et mélancolique déployée par ce début d'album ainsi que par le groove et la qualité du travail de composition, certes classique mais terriblement efficace. Les guitares reprennent enfin le dessus sur le chant, l'instrumentation se fait plus brute, plus acérée, et les arrangements vocaux plus discrets, accompagnant à merveille ce changement de cap. Bien qu'on ne soit plus à la Star Ac' (merci), Tristania reste un défilé de voix puisque vous en entendrez pas moins de quatre ici, se partageant l'espace, des excellents hurlements d'Anders Hidle à la touche féminine de Mariangela en passant par les prouesses vocales de nos amis Ole Vistnes et bien sûr Kjetil Nordhus qu'on ne présente plus.
Que Vibeke nous manque... Si Tristania a gommé bon nombre de défauts de son expérience précédente, il n'a, pour moi, pas su faire le bon choix de chanteuse. Malgré tout le mal qu'elle se donne, je demeure insensible à la prestation de Mariangela dont la personnalité de la signature vocale n'a d'égal que son incapacité à émouvoir. Sans cesse à fond, trop dans la technique, dans la démonstration, à aucun moment elle ne parvient à s'imposer contrairement à sa prédécesseure qui possédait ce feeling et cette sensualité si subtile. Alors il y a de quoi s'insurger lorsque s'ennuie à côté un Kjetil qui aurait su faire toute la différence. Dommage car en fin de compte, là se trouve le seul véritable défaut de "Darkest White". Bien que la première moitié de l'album soit un cran au dessus, les compositions sont toutes bonnes sans exception, même les plus calmes qui apportent une pause sans tomber dans la niaiserie. On sent que le groupe a retrouvé une seconde jeunesse et l'équilibre parfait entre rage et émotions, renouant avec cette musique d'une incroyable richesse qui a fait leur renommée. On pourra toujours reprocher à Tristania de ne faire que du Tristania et il est clair que ce septième album n'a rien d'exceptionnel sur la forme mais on plane ici tellement au dessus de la plupart des formations de metal gothique qu'il serait idiot de bouder son plaisir.
| Dead 26 Mai 2013 - 2307 lectures |
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