Anvil - Hope In Hell
Chronique
Anvil Hope In Hell
Depuis Anvil: The Story of Anvil, Anvil jouit d'une nouvelle notoriété. Il est vrai que le documentaire sorti en 2009 ne pouvait que rendre attachants les trois Canadiens au parcours semé d'embûches. Sentiment tout de même mêlé de pitié face à l'échec d'un groupe de passionnés qui n'a jamais pu ou su aller plus loin que l'étiquette de second couteau. S'ensuivit en 2011 le très sympathique Juggernaut Of Justice sur The End Records après un passage par l'auto-gérance sur This Is Thirteen suite au départ de chez Massacre Records, leur label de longue date. Succès important pour le trio de Toronto qui va alors signer sur Steamhammer, l'une des maisons de disques les plus importantes d'Allemagne, et perdre au passage leur bassiste Glenn Five, qui trouve que ses deux compères Lips et Reiner ont pris la grosse tête, au profit de Sal Italiano (ex-Cities, Live After Death), un illustre inconnu. Une première collaboration qui nous emmène droit en enfer avec un Hope In Hell à la pochette ultra kitsch qui promettait du flamboyant.
Un qualificatif qu'on n'utilisera finalement pas pour ce nouvel opus qui s'avère décevant, surtout après un revigorant Juggernaut Of Justice. La recette d'Anvil n'a pourtant pas changé, comme on pouvait s'en douter de la part d'un groupe qui joue à peu près la même chose depuis plus de 30 ans. Hope In Hell, c'est du heavy metal ultra basique, simple et efficace, au feeling rock 'n roll et avec quelques relents de speed. Ici, c'est plutôt l'inspiration qui fait défaut, entre la pauvreté de riffs usés jusqu'à la corde, des rythmiques trop souvent mollassonnes et des lignes de chant qui manquent cruellement d'accroche. Certes, Lips n'a jamais été un grand chanteur mais il arrivait à passer outre grâce à une certaine mémorabilité qu'on ne retrouve pas ici. Ou très peu. "Through With You" est ainsi un véritable supplice et ce sont pas les parties de guitare insipides au possible qui relèvent le niveau (malgré un petit feeling Deep Purple sur l'intro). Et il faut voir aussi les paroles. Là non plus, Anvil ne s'est jamais distingué par des lyrics très profondes mais on se demande tout de même si les mecs sont vraiment quinquagénaires. Le final "Shut The Fuck Up" en constitue un bon exemple, quoique le morceau en lui-même passe plutôt bien en clôture d'album, avant d'enchaîner sur deux titres bonus eux aussi plutôt corrects et qui auraient très bien pu prendre la place de compositions de la tracklist officielle, au hasard "Eat Your Words", "Through With You", "Call Of Duty" ou "Mankind Machine", tentative ratée d'instaurer une ambiance froide et mécanique par quelques samples. La durée excessive (près d'une heure en comptant les bonus) engendrant une perte d'efficacité préjudiciable achève de faire de Hope In Hell un album moyen.
Le titre de ce quinzième full-length de l'Enclume serait-il trompeur alors? N'y aurait-il aucun espoir de le sauver de la noyade? Je n'irai pas jusque là car tout n'est pas perdu. Si l'on retient davantage les points négatifs surtout après une bonne dizaines d'écoutes, Hope In Hell a tout de même de bons côtés qui m'amènent à ne pas trop le flinguer au niveau de la note. Rien à redire sur la production par exemple. La basse du nouveau venu Sal Italiano apporte pas mal de groove aussi. Mais surtout, on trouve tout de même quelques bons morceaux comme "Hope In Hell" en ouverture (plutôt entraînant malgré le tempo rampant), "The Fight Is Never Won" (enfin des lignes de chant accrocheuses pour la meilleur piste du disque!), la dynamique "Pay The Toll", "Flying" (l'exemple type d'un titre ultra classique mais convaincant) et "Badass Rock 'n Roll", hommage catchy au bon vieux rock 'n roll grassouillet. Et si Lips a du mal en ce qui concerne son chant, il se rattrape sur les solos, toujours très bons avec souvent un feeling hard bluesy à l'ancienne, même si ceux-ci ont tendance à tous se ressembler.
Du coup, Hope In Hell arrive à s'écouter. Soulagé de quelques boulets, il aurait même pu viser la mention bien. Néanmoins, malgré toute la sympathique que j'ai pour les Canadiens et même si ce nouvel album n'est pas une purge totale, il ne restera pas dans les annales. Je m'écoute en même temps le nouveau Satan et honnêtement, il y a un monde entre les deux. Oui, Anvil est et restera un second couteau. Mais le trio peut tout de même faire mieux. Sans remonter au classique Metal On Metal, ils nous l'avaient bien prouvé sur Juggernaut Of Justice.
| Keyser 26 Mai 2013 - 1858 lectures |
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