Seth - The Howling Spirit
Chronique
Seth The Howling Spirit
Je remets tout de suite les pendules à l’heure : si vous espériez que ce retour du groupe culte français signifiait une suite aux Blessures de l’Âme, vous étiez bien naïf. Bien entendu c’était légitime puisque tout le monde et moi en tête a rêvé d’une suite à cet album culte qui continue d’être considéré comme une référence de son époque, mais il aurait été miraculeux qu’au bout de 9 ans d’absence studio les Bordelais se décident à réécrire leur histoire. Alors non, ils n’ont pas ressorti les claviers mélodiques et ont plutôt repris à peu près là ils nous avaient laissés. Normal en fait puisque la fine équipe est celle du dernier album en date, celle de ce Era-Decay sorti en 2004 et menée par les fondateurs Heimoth et Alsvid. Ils ont retrouvé les increvables Black Messiah (vocaux) et Cyriex (guitares). On remarquera juste que le bassiste Helldryk, qui était pourtant là à la reformation en 2011, a cédé sa place à Eguil Voisin, que certains connaissent pour ses grattages chez REVERENCE. Ce n’est donc pas ce line-up qui aurait pu satisfaire les fans du SETH des années 90 qui grommelleront à nouveau qu’un groupe devrait changer de nom s’il s’éloigne de son style, et que SETH aurait dû passer à HUITH ou NEUFH depuis un moment.
The Howling Spirit est donc destiné à ceux qui ont su faire le deuil et qui sont encore curieux de voir le visage actuel de la formation. Et bien ce visage, il a eu du mal à me convaincre, tout d’abord par la dominance de tendances death dans leur black brutal. Le jeu des guitares est se montre encore plus pointu et technique que jamais et très difficile appréciable pour un amoureux du ressenti tel que moi. Ainsi, je suis resté imperméable à beaucoup de parties, principalement la partie centrale de l’album avec la triplette « He Whose Heart is Heavy with Sin », « Ten Barrels » et « Scars Born Bleeding Stars ». Ces trois morceaux défilent sans avoir grand chose à faire ressentir et sont loin d’être convaincants. Ils glissent sur la peau sans réussir à faire frémir comme sait le faire AOSOTH par exemple. Le seul moment qui fait redresser les oreilles durant ces morceaux se trouve sur « Ten Barrels », lorsqu’un hurlement lâche un « De ses méfaits » fort bien senti. Dommage cependant que l’on comprenne « Deuxième effet » car une petite voix intérieure a tendance à venir nous souffler la suite : « Deuxième effet ? Kiss Cool ! ». C’est agaçant, même si le groupe n’y est pas pour grand chose...
Alors attention car cet ennui ne dure que sur la partie centrale, d’ailleurs bien entourée par deux excellents intermèdes à la guitare sèche (eh bien il est là le deuxième effet Kiss Cool !). Les autres morceaux, précédents et suivants, s’en sortent beaucoup mieux parce qu’ils offrent plus de variété. Ils viennent bien plus titiller les oreilles par d’efficaces mélanges entre le black brutal moderne à tendance orthodoxe déjà cité et des passages plus tortueux (« Killing My Eyes »), plus calmes ou bien carrément plus planants. Il y de belles incrustations de choeurs et autres déclamations sur « One Ear to the Earth, One Eye on Heaven » et « In Aching Agony » propose même de bonnes ambiances à la BORKNAGAR / ENSLAVED à partir de 2.30. Entre parenthèse, ce titre est un peu trompeur étant donné qu’il ouvre l’album. Ceux qui jugent sur un seul titre seront déçus car le reste fait preuve de moins d’ouverture. C’est malheureux vu que c’est lorsque SETH emploie de tels artifices qu’il se magnifie. On aurait aimé en avoir bien plus, comme les vocaux en français en fait. Ces derniers sont noyés parmi ceux en anglais et difficilement audibles. Il n’y a guère que sur « Mort-luisant » que l’on peut profiter de leur parfait emploi, bien compréhensibles autour de la 3ème minute puis de la 5ème.
Il faudra donc se satisfaire de quelques éclairs de génie, perdus dans des compositions qui ont du mal à vraiment accrocher l’auditeur. Il faut aussi se rendre à une évidence : SETH ne parvient pas à affirmer sa personnalité sur cet album. Je ne peux que me demander à chaque écoute si je serai capable de le reconnaître en blind test tant il manque une patte originale. Finalement qu’est-ce qui pourrait pousser à plus aduler ces Français qu’un autre groupe en 2013 ? Pour l’instant je ne trouve pas la réponse, mais je suis persuadé que l’un d’entre vous l’a et qu’il se fera un plaisir d’en parler dans les commentaires. Par contre, je ne remets pas en compte l’importance scénique du groupe puisqu’effectivement ces vieux briscards semblent être devenus des bêtes de concert qui électrisent les salles. Dommage que sur album cela ne soit pas aussi flagrant...
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