Gwar - Battle Maximus
Chronique
Gwar Battle Maximus
Non, ce n’est pas une erreur de frappe, c’est bien moi, Sakrifiss, qui chronique le dernier GWAR. Car ce n’est pas parce que j’écoute désormais du black à 95% de mon temps que je suis insensible à d’autres styles. Bon ; je l’avoue, je m’intéresse principalement aux groupes qui m’ont apporté mes premiers émois metal, mais je ne crache absolument pas sur le heavy, le power ou un peu de death mélodique.... Du coup ce sont surtout des formations que je suis depuis près de 20 ans qui continuent de m’accompagner, et même si certaines peinent à me satisfaire, je m’obstine à me procurer leurs nouveaux albums, par fidélité, nostalgie ou encore par espoir d’un retour aux sources. Parmi les élus, IRON MAIDEN, MEGADETH, MANOWAR ou encore GWAR. C’est en 1994 que j’ai découvert ce dernier, à l’époque de la sortie d’un This Toilet Earth qui m’avait subjugué. J’ai d’ailleurs toujours les frissons en écoutant les déchaînés « Eat Steel », « Penis I See » ou « Baby Dick Fuck », j’ai toujours la chair de poule sur « The Issue of Tissue », et toujours une larme nostalgique à l’oeil quand résonne « The Insidious Soliloquy of Skulhedface » l’une de mes premières expériences d’OVNI musical. Je suis devenu fan tout de suite de ce groupe de timbrés et me suis serré ma petite ceinture de lycéen pour pouvoir m’offrir les trois albums précédents. Le premier, Hell-O, ne me convenait absolument pas même si « I’m in Love With a Dead Dog » et « Je m’appelle Jacques Cousteau » me sont restés longtemps à l’esprit, mais Scumdogs of the Universe et America must be Destroyed sont devenus des albums cultes, de ceux qui resteront à jamais à mon chevet. « Sick of You », « Vlad the Impaler », « Maggots », « Gor-Gor », « Have You Seen Me », « Ham on the Bone »… Que dire… Toute une époque...
Je tiens par contre à mettre tout de suite quelque chose au clair : c’est vrai que le fait que les musiciens soient déguisés, balancent de la peinture sur le public pendant les concerts, soient grossiers et aient un humour caca-prout a pu contribuer à mon attirance pour l’univers du groupe, mais je tords tout de suite les couilles à ceux qui diront que GWAR ce n’est que ça, qu’un groupe de guignols chez qui la musique est au second plan. Non, la musique m’a toujours retourné, et sur les albums que j’ai cités il y a de véritables perles. Par contre, l’amour ne m’a pas rendu sourd et les albums qui ont suivi This Toilet Earth m’ont de plus en plus déplu. Je trouvais toujours le nouveau pire que le dernier, la chute ne cessait pas, et je me suis véritablement forcé entre le Violence Has Arrived de 2001 et la bouse intersidérale Beyond Hell de 2006. Les compositions étaient devenues tellement similaires, passe-partout, prétextes à sortir un album histoire de ne pas être oublié que l’on touchait le fond. C’est simple, alors que Ragnarök, Carnival of Chaos et We Kill Everything avaient le désavantage de partir dans tous les sens en parodiant tous les styles imaginables (country, balade, rap... tout y est passé...) les albums suivants revenaient à du thrash à la GWAR, mais donnaient l’impression d’être une auto-parodie incontrôlée, honteuse, ridicule ! Et puis il y a eu un miracle en 2009 : Lust in Space ! Le nouvel essai avait beau poursuivre dans le même style, il renouait avec l’efficacité d’antan, et pas que sur un titre ! On retrouvait le petit riff qui tue, la petite mélodie qui relançait l’intérêt d’un morceau, les petits changements vocaux qui venaient ajouter de la sensibilité. Oui, de la sensibilité !!! Bref, cet album m’a totalement réconcilié avec mes papys préférés et je continue de prendre mon pied sur « The Uberklaw », « Lords And Masters », « Lust in Space » et compagnie ! Malheureusement ce retour à l’excellence a été plutôt éphémère car un an plus tard sortait un Bloody Pit of Horror insuffisant, n’ayant pratiquement que l’énorme « Zombies, March » comme bon argument... Mais bon, il surpassait tout de même sans problème Beyond Hell, et il s’agissait d’une précipitation sns gravité. Je croisais les doigts pour que les énergumènes retrouvent l’inspiration, quitte à prendre plus de temps ce coup-ci. Et nous y voilà, 3 ans plus tard, avec ce Battle Maximus.
Première petite considération, la pochette est totalement sans âme. Difficile de faire plus ennuyeux, et pourtant GWAR avait déjà montré des horreurs de ce côté-là de son visuel. Il n’a jamais montré autant de finesse dans ses pochettes que dans ses costumes, maquillages, concerts et clips. Assez étrange d’ailleurs tant le groupe semble mettre de l’importance dans le « hors-musical ». Tant pis, de toute façon, le livret rattrape légèrement cela. Un livret dépliable propose sur son verso une photo du groupe en entier, avec le nouveau personnage Pustulus Maximus (Brent Purgason) qui remplace aux guitares Flattus Maximus, le personnage abandonné depuis la crise cardiaque qui a coûté la vie à celui qui l’incarnait entre 2002 et 2011, le défunt Cory Smoot. Ce nouvel album lui est d’ailleurs totalement dédié comme on en reparlera plus tard... Brent n’est pas le seul petit nouveau de la bande puisqu’un certain Jamison Land reprend le rôle de Beefcake the Mighty. Comme c’est l’habitude, les musiciens passent, les personnages restent. Les trois autres membres sont donc les indéboulonnables Oderus Urungus (Dave Murray Brockie depuis les débuts, 1984), BalSac, The Jaws of Death (Michael Derks depuis 1988) et Jizmak Da Gusha (Brad Roberts depuis 1990). Quant au verso du livret, on y découvre les paroles, et vous vous attendez sûrement à la poésie qui nous fait toujours penser à Proust, Shakespeare et Fuentes.... Si, si ! D’habitude c’en est très proche ! C’est juste que ça glisse d’un poil pour donner « prouts », « sexe pire » et « fientes ». Mais voilà, ce 13ème album est moins vulgaire que les grandes heures du groupe, et se concentre plus sur des batailles de l’espace, des délires qu’il ne faut parfois mieux ne pas chercher à saisir et un peu des conneries habituelles (« Raped at Birth », c’est assez parlant non ?). Il y a cependant un petit fil conducteur simple, le départ sans retour de Flattus Maximus. Le dernier titre contient ainsi les paroles sans équivoque : « He was a brother to me, fly now Flattus, Flattus be free ».
Ah mais rassurez-vous. Le thème ne semble peut-être pas des plus joyeux, mais ce n’est pas pour ça que le groupe a fait un album tout mou pour pisseusses ! Pas du tout ! C’est au contraire un hommage à la tête haute, avec les armes à la main, comme Flattus aurait aimé être célébré ! Du coup nous avons musicalement les mêmes supplices habituels, le même « thrash punk à la GWAR » qu’on connaît depuis tant d’années. Et je vends tout de suite la mèche, ça le fait bien ! Les 51 minutes de l’album commencent par une intro de 2 minutes où Oderus nous explique la trame et nous met dans l’ambiance et ensuite les hostilités débutent. Tout de suite c’est très très chaud avec un « Madness at the Core of Time » de folie, totalement dans le ton de Lust in Space ! Une excellente entrée en matière qui perdurera en plus sur les 5 titres suivants : « Bloodbath », « They Swallowed the Sun », « Torture », « Raped at Birth » et dans une moindre mesure « Nothing Left Alive ». Ils reprennent les meilleurs ingredients des Américains : des couplets bien bourrins et efficaces dès la première écoute qui donnent envie de mettre un coup de latte à mémé, des accélérations de gros porcs qui vont et viennent mais aussi des refrains d’une simplicité abusive mais jouissive ! Et ça c’est du GWAR metal ! Ça ce sont des compos qu’eux seuls peuvent faire ! On évite l’effet autoparodique et on savoure ! Personnellement, je ne me lasse pas de cette première partie d’album surexcitée, correspondant exactement à ce que j’attends de GWAR.
Mais voilà... à partir de « I, Bonesnapper », interprété par un des esclaves de GWAR depuis l’époque X-COPS, c’est une belle sortie de piste. L’inspiration disparaît subitement et ne revient plus alors qu’on n’est qu’à la moitié de l’album . « Mr Perfect » et « Triumph of the Pig Children » n’ont pas une once de charisme et auraient pu aller polluer Beyond Hell. L’instrumental « Battle Maximus » n’est pas mauvais mais très anecdotique. Et les deux derniers titres, « Falling » et « Fly Now », ne parviennent pas non plus à s’imposer. Avec un rythme plus lent ils ont l’avantage de montrer un visage différent du groupe que l’on n’avait pas vu depuis longtemps, mais ils ont également le défaut de ne pas avoir une bonne accroche. « Fly Now », qui se veut LE titre en hommage au membre disparu, est malheureusement insipide, et ne parvient pas à faire partager l’émotion désirée.
Du coup le résultat est en demie-teinte. Autant il y a des titres ultra-plaisants, même s’ils sont toujours dans le même genre, autant d’autres sont totalement inutiles et à oublier d’urgence. En tous cas c’est sûr, je reste fan, je m’enfile les titres qui m’ont plu, et j’achèterai encore le prochain album sans l’écouter préalablement.
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | ODERUS URUNGUS mort ? Merde !!!! |
citer | RIP Gwar... Putain le choc quand meme...
Mourir a 50 ans...
Hop, toute la disco va repasser a partir de maintenant... |
citer | Par contre, on n'a pas l'air très nombreux à être fan de GWAR; Je regardais un peu le nombre de vues par chronique, et pour une fois que je fais autre chose que du black, c'est pas très convaincant ^^ Les bons titres de cet album sont vraiment réussis. Allez, un effort pour GWAR !!! |
citer | Menaceruine 08/10/2013 20:29 | | Gwar wow, hé hé moi aussi j'avais découvert Gwar avec This Toilet Earth en K7 ,c'est vrai que malgré ses airs déjantés et de grand n'importe quoi , y'avait quand même des titres pas trop mal sur l'album,Sonderkommando ,Krak Down etc...c'est le chant en particulier qui m'a marqué,presque 20 ans ça nous rajeunit pas.Même si je ne m'y remettrai pas ,c'est cool de voir une chro ici sur ce band assez atypique. |
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4 COMMENTAIRE(S)
24/03/2014 21:07
24/03/2014 13:52
Putain le choc quand meme...
Mourir a 50 ans...
Hop, toute la disco va repasser a partir de maintenant...
26/10/2013 19:18
Les bons titres de cet album sont vraiment réussis. Allez, un effort pour GWAR !!!
08/10/2013 20:29