Heresiarch - Wælwulf

Cela fait bien deux ans maintenant qu’Heresiarch n’avait pas donné signe de vie. Et pour cause, le groupe néo-zélandais avait décidé quelques mois après la sortie de son premier EP sorti sur Dark Descent (Hammer Of Intransigeance) de mettre sa carrière en suspens. Cela pour une durée indéterminée suite à des problèmes récurrents de line-up. Mars 2014, Heresiarch se décide à reprendre du service avec la sortie sur Iron Bonehead d’un EP trois titres intitulé Wælwulf.

Pour l’occasion, le groupe qui a toujours fonctionné sur la base d’un duo, a fait une fois de plus appel à plusieurs musiciens de sessions. On retrouve ainsi le guitariste, bassiste et chanteur de Grave Upheaval (ici à la basse), Kris Stanley guitariste, chanteur de Stone Angels (ici à la guitare) ainsi que SE et Necros Craigos respectivement bassiste et batteur d’Impetuous Ritual et Mongrel’s Cross. Quant à l'artwork, il a été confié à un certain Nick Keller qui à déjà fait profiter de son talent quelques artistes tels que Beastwars, The Black Dahlia Murder ou Vomitous.

Un EP est par définition souvent très court. Celui-ci ne déroge pas à la règle puisqu'il propose trois titres pour seulement treize minutes. Une bonne mise en bouche avant la sortie, un jour peut-être, d'un premier album. En attendant, grâce à ces trois nouveaux morceaux, Heresiarch reprend le chemin de ce Death Metal occulte, étouffant et si caractéristique de la scène néo-zélandaise. Le groupe à beau se targuer de ne pas faire parti du Doom Cult (auquel sont rattachés Diocletian et Witchrist), la ressemblance est pourtant saisissante.
Malgré deux ans d'absence, Heresiarch ne se retrouve donc pas complément transfiguré même si l'on peut noter quelques évolutions. Cela commence par une production que je trouve pour ma part moins opaque et plus aérée. L'auditeur y gagne en compréhension et en immédiateté sans que cela viennent gêner l'atmosphère toujours aussi dense et suffocante. On notera également que les riffs se veulent plus percutants. Belliqueux et conquérant, ils ne font ainsi aucun compromis, saignants nos tympans jusqu'à nous vider complètement.
Pour le reste, rien n'a véritablement changé pour Heresiarch qui conserve ainsi cette lourdeur innée. Il faut dire qu'entre le growl écrasant de NH, les riffs implacables évoqués un peu plus haut et le parti pris rythmique, il y a de quoi en perdre ses cervicales. Si le groupe n'est pas avare en blasts et autres séquences punitives ("Wælwulf", la première partie d'"Endethraest"), il excelle également sur les passages mid-tempo tout en lourdeur. La preuve avec le très redondant "Abrecan" construit sur un même pattern répété à outrance et qui pourtant n'arrive pas à lasser. Même constat pour la seconde moitié tout aussi étouffante d'"Endethraest". Une atmosphère pesante et martiale qui correspond plutôt bien à ce Death Metal conquérant et décharné.

Si ce nouvel EP ne viendra pas bousculer l'ordre établi, il n'en reste pas moins une bonne surprise dans la mesure où Heresiarch à réussi à élever sensiblement son niveau de jeu. Trop proche d'un Diocletian pour être porté aux nues, le groupe vient tout de même de nous rappeler qu'il fallait compter avec lui. On espère simplement que cette mise en bouche alléchante sera transformée par la sortie future d'un album tout aussi convaincant.

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