Dethklok - The Dethalbum
Chronique
Dethklok The Dethalbum
Aujourd’hui, c’est avec fierté et port altier de tête, que je m’apprête à chroniquer un groupe - si je puis me permettre de le nommer ainsi – qui va avoir tendance à diviser. Dethklok, formation fictive de l’animé Metalocalypse va, effectivement, opposer deux écoles : Ceux pour qui faire de l’humour au sujet du Metal et de ses clichés est un blasphème total et ne mérite pas une oreille attentive au projet; contre ceux pour qui, s’il y a qualité de compo et d’interprétation, il y a un intérêt certain. Vous me direz, c’est l’éternel combat des « soi-disant trve » contre les « soi-disant beauf’ ». Combat qu’ont d’ailleurs pu susciter d’autres groupes tels que Ghost B.C., mais n’allons pas digresser à tort et à travers.
Au passage, c’est d’ailleurs tout naturellement que je me range du côté des « beaufs » à ce sujet. No shame.
Pour les non-initiés, Metalocalypse est une série d’animation américaine créée par Tommy Blacha et Brendon Small, qui parodie grossièrement les préjugés et clichés de la scène métal : les fans, les concerts, et surtout le mode de vie prétendument sombre et mortuaire des musiciens (sacrifices au malin, 50% des fans se suicidant à chaque concert, et autres joyeusetés de la vie des métalleux).
J’annonce d’ores et déjà la couleur : la bande originale est de qualité, on ne peut le nier sans avoir le nez qui pousse, et surtout particulièrement foisonnante, ce qui permet à Dethklok d’avoir à son actif pas moins de 4 albums, en 4 saisons. Intéressons-nous aujourd’hui à leur premier opus, The Dethalbum, paru en 2007.
Ce sont donc Tommy Blacha, scénariste, et Brendon Small, compositeur évoluant dans la sphère Death américaine, qui composent l’ensemble des musiques de la série. Ils ont même poussé leur délire en s’entourant d’autres musiciens tels que le mignon Bryan Beller (Steve Vai, Dream Theater,…) mais surtout le légendaire Gene Hoglan (Dark Angel, Strapping Young Lad, Devin Townsend, Fear Factory, Opeth,…) pour jouer leurs fabuleuses compositions en live.
Ils délivrent ainsi un Death à la croisée entre le genre américain et le genre suédois, parfois brutal mais toujours très mélodique, sans pour autant se vautrer dans le mélo-mielleux vomissant à la Children Of Bodom, ou dans la brutalité sanguinolente tout boyau dehors d’un bon Cannibal Corpse. L’ensemble est interprété de manière très précise, et la production est propre. J’aime personnellement la batterie mid tempo, et les accords rythmiques de guitare qui donnent particulièrement de puissance et de profondeur à leur musique. Le mot que je cherche est finalement que ce groupe fictif est totalement « crédible ».
L’album est littéralement un conglomérat de hits, plus accrocheurs les uns que les autres. L’oeuvre ouvre directement sur « Murmaider », aux couplets parfois quasiment Death/Grind, mais surtout à la rythmique terriblement entêtante. On enchaîne avec « Go Into Water » durant lequel le groupe se met, le temps de quelques minutes, dans la peau d’un Amon Amarth testostéroné. Puis « Awaken », nous fait une jolie démonstration de lead guitares et d’envolées de notes aigues et électriques à souhait. S’enchainent ainsi des morceaux plus étonnants les uns que les autres, avec la preuve certifiée que Brendon Small se touche pas mal en compositions mélodiques. L'album se poursuit avec « Detharmonics » à l’intro instrumentale totalement envoûtante et des plages de synthé très typées Samael. En terminant, de manière assez étrange, avec le générique… Finir l’album avec le générique de début. Logique.
Tout n’est pour autant pas irréprochable. Je regrette deux éléments assez majeurs. Tout d’abord, l’édition deluxe comprend en son sein de courts morceaux extraits de la série, tels que « Dethklok Gets In Tune » durant lequel le groupe peine à s’accorder, ce qui est certes, assez comique, mais particulièrement désagréable à écouter. Je ne suis pas fana des samples mi-buitages mi-voix, qui interfèrent dans la paisible écoute de l’album. Et, même si j’ai prétendu un peu plus haut que le groupe était « crédible », j’ai pu être légèrement gênée par le côté « artificiel » du chant de Nathan Explosion, interprété par Brendon Small, qui sonne parfois extrêmement retouché. Parfait exemple au début du titre « Bloodrocuted », qui pourtant me plaît assez, mais mériterait un chant beaucoup plus brut.
Les scénaristes et compositeurs de la série ne sont pas là pour nous faire de l’humour lourdingue avec force coups de bâtons et moult bruitages comiques. Ce sont des personnes qui tiennent à respecter une qualité aussi bien dans les dialogues que dans la BO. On se bidonne bien en regardant la série, mais on se retrouve finalement réuni autour d’une même passion : le Metal. Il est là, et il est bien fait. Au final, cet opus est un énorme coup de cœur pour moi, je l’ai bien écouté 600 fois (non, pas 666, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit) et je ne m’en lasse toujours pas. Si la formation daignait venir jouer en France, j’y accourrais sans me poser de question pour découvrir ce que Dethklok donne sur scène, le côté « artificiel » en moins. Et même si l’album est particulièrement agréable à écouter, je pense que rien ne vaut le visionnage de la série qui vous assurera une bande originale plutôt géniale, avec des graphismes très intéressants. L’assurance d’une chouette soirée, quoi.
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