Comme j'adore m'auto-citer pour démontrer ma lucidité et la pertinence de mes jugements, voici ce que j'écrivais en conclusion de ma chronique du dernier album de Decaying Purity,
The Existence Of Infinite Agony (2011):
"
avec une production adéquate et des riffs encore plus mémorisables, le prochain album pourrait être celui qui fera passer les Ottomans au niveau supérieur".
Hé bien devinez quoi? C'est exactement ce qu'il se passe sur ce
Malignant Resurrection Of The Fallen Souls, troisième album des Turcs sorti le mois dernier sur Sevared Records et illustré par le très à la mode Paolo Girardi décidément adepte de l'auto-recyclage mais qui signe malgré tout une nouvelle belle pièce. Cela me fait d'ailleurs très plaisir pour ce groupe fort sympathique que je suis depuis ses débuts et un
Phases Of Dimensional Torture prometteur (2008).
The Existence Of Infinite Agony se révélait un léger cran en-dessous tout en gardant la formation parmi les meilleurs groupes de brutal death de son pays. Ce troisième album de Decaying Purity revêtait donc une importance cruciale. Soit le combo, désormais trio suite au départ du bassiste Malik Çamlıca, restait englué dans le ventre mou de la ligue brutal death malgré ses qualités au-dessus de la moyenne, soit il donnait tout ce qu'il a pour montrer l'étendu de son potentiel. Bravo au groupe pour avoir choisi la deuxième solution!
Malignant Resurrection Of The Fallen Souls nous présente ainsi un Decaying Purity en nette progression. Car le combo d'Istanbul a réussi à élever son jeu à un niveau qui lui permet désormais de voir plus loin. Première chose qui fait la différence, la production. Puissante, claire et grasse, elle met enfin en valeur toutes les qualités de la musique de la formation. Une musique qui reste fortement ancrée dans le brutal death à l'américaine, entre Suffocation et Deeds Of Flesh. Mais plus technique, plus brutal, plus intense et plus sombre, Decaying Purity prend ici une nouvelle dimension. De "Declaration Of The Endless Wrath" à "Martial Voices From Nothingness" (oui, le groupe a gardé son goût pour les titres à rallonge qui ne veulent pas dire grand chose mais qui sonnent bien), on est pris dans une tornade de brutalité jouissive qui ne nous lâchera pas pendant 37 minutes. En clair, ça blaste à mort et ça se gratte les profondeurs de la gorge (Serkan Niron toujours plus glaireux)! Pas de solos, pas de samples, juste du bon gros brutal death qui tâche et va droit au but. Dans un souci de non redondance, Decaying Purity balance aussi pas mal de tchouka-tchouka thrash et ralentit même quelque fois la cadence sur du mid-tempo grassouillet et des riffs huileux. Insufflant ainsi, avec en plus une basse qui ressort bien, une bonne dose de groove dans sa musique sinon on ne peut plus radicale.
Là où les Stambouliotes font fort également et il s'agit du point déterminant, ce sont les riffs. Decaying Purity a toujours démontré de belles qualités dans ce domaine. C'est d'ailleurs cet aspect, au-delà de la brutalité dégagée par le combo destructeur blast-beat/vocaux glaireux, qui m'a fait croire en lui. Sur
Malignant Resurrection Of The Fallen Souls, la formation a vraiment su tirer le meilleur d'elle-même. Je leur avais notamment demandé des riffs davantage mémorisables, les Ottomans ont répondu à mon appel, tout en accélérant la vitesse et la technicité avec des guitares influencées 90s de plus en plus fouillées et complémentaires. Mustafa Gürcalioğlu étant le seul guitariste, il faudra recruter un nouveau gratteux si le groupe veut retranscrire toutes les parties. On a aussi le droit à une ambiance assombrie comme sur ce tremolo à la mélodie menaçante de "Sodomized Entities Of Holiness" à 0'22, ce qui ne pouvait que me plaire, et même quelques "nouveautés" comme ces quelques dissonances bienvenues malgré leur caractère trendy car bien placées et peu encombrantes ("Ominous Skies Over The Blessed Ones" à 2'54, "Infernal Restraints Over Purgatory" à 2'13). Le groupe a aussi eu la bonne idée de mettre de côté les harmoniques sifflées qu'il avait tendance à trop utiliser.
Decaying Purity tourne à plein régime sur ce tonitruant
Malignant Resurrection Of The Fallen Souls. Oublié le léger moins bien de
The Existence Of Infinite Agony, les Turcs font un grand pas en avant ici en signant leur meilleur album grâce à un niveau de jeu sensiblement élevé. Plus brutal, plus intense, plus technique et plus sombre, ce nouvel opus emporte tout sur son passage. Bien sûr, il subsiste encore quelques coups de moins bien, quelques motifs plus génériques ou moins intéressants qui privent l'opus d'un sans-faute mais dans l'ensemble, ce nouveau disque m'a bluffé, même si j'avais conscience du potentiel du combo. Les aficionados de brutal death US touffu devraient ainsi se délecter, en particulier du festival de blast-beats, du riffing sombre et bouillonnant (Hate Eternal n'a qu'à bien se tenir!), de la production maousse costaud sans sonner plastique et du chant ultra guttural puissant et pas ridicule. Par chez moi, c'est ce qu'on appelle une petite tuerie!
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