Doom:VS - Earthless
Chronique
Doom:VS Earthless
Penchant extrême (doom/death purgé de quelconques aspects gothiques) et dépressif de Johan Ericson, guitariste fondateur et pilier de Draconian, Doom:VS refait enfin surface, six ans après Dead Words Speak. Ce « one-man-band » formé en 2004 aura accouché de deux albums chez le célèbre Firedoom Music. Plus sombre que jamais, le groupe suédois est désormais sous l’étiquette russe Solitude Productions. Ce retour sera marqué d’un changement majeur, Johan délaisse le chant guttural au profit de celui d’un invité de prestige, le Danois Thomas Akim Grønbæk Jensen, frontman emblématique de Saturnus.
Même si je découvre Doom:VS par ce troisième album Earthless, la patte de Johan ne m’est pas inconnue. Déjà en 2003, lors de la sortie du premier opus de Draconian Where Lovers Mourn, son riffing à la fois simple et entêtant m’avait converti (dès l’ouverture « The Cry Of Silence », quel titre). Comme une lumière lointaine dans un couloir noir sans fin, ses mélodies poignantes dans la veine d’un Saturnus ou d’un Officium Triste (et évidemment d’un Draconian), se retrouvent sur chaque morceau de Earthless. On retiendra tout particulièrement les breaks fatals d’un « A Quietly Forming Collapse » (aux teintes My Dying Bride) et « White Coffins » ou encore les introductions de « Oceans Of Despair » et « The Slow Ascent ». Néanmoins l’étiquette « doom/death mélodique » ne semble pas totalement appropriée. Ce côté « accessible » s’équilibre avec le reste où l’atmosphère dépressive et noire domine nettement. A l’image de son classieux artwork, une marche lente dans les ténèbres sous un tempo apathique et une musique minimaliste aux notes monolithiques touchant de près le « funeral ». 50 minutes plombantes conclues par la déchirante « The Slow Ascent » (clin d’œil à Shape Of Despair) qui n’épargnera que peu d’auditeurs.
L’instrumentation culminant Earthless, les grognements singuliers de Thomas A.G feront malgré tout trembler les basses de vos enceintes et raviront pour sûr les adeptes de Saturnus (son timbre ne changeant pas ici). Légèrement « poussifs » et monocordes pour ma part, ma préférence restera dans ceux d’outre-tombe de Johan (allusion au précédent album). Pour ce dernier, son chant clair diffère de celui de Dead Words Speak. Un brin « nasillard », sa prestation demeure ici plutôt anecdotique (les deux derniers morceaux) et laisse d’avantage place à du « spoken word ». Toutes ces émanations de mélancolie se déversent ainsi dans nos oreilles mais non sans quelques moments de flottements. Des émotions semblant encore refoulées dans ce pavé sonore parfois étouffant, l’élan sera repris par un break assommant ou un lead perçant.
Doom:VS ne réinventera en rien le genre, reprenant tous les patterns habituels du doom/death (toute une liste de noms vient en tête) dans une certaine sobriété. Une retenue qui empêche peut-être Earthless de pleinement nous affecter. Le potentiel semble immense. Reste que les frissons sont eux bien palpables. Le talent de composition et cette ambiance maussade, hymne au désespoir, en font assurément l’une des sorties doom/death majeures de cette année. Les amateurs seront ravis. Espérons une suite dans un futur moins lointain.
| Mitch 2 Juin 2014 - 2350 lectures |
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