Earth and Pillars - Earth I
Chronique
Earth and Pillars Earth I
EARTH AND PILLARS, un nom qui semblerait destiné à un groupe de post black metal mais qui a été choisi par ces Italiens, peut-être parce qu’ils ont apprécié le dernier album de SAOR (Aura) qui se concluait par « Pillars of the Earth ». C’est plausible, d’autant que le style est assez proche, black metal atmosphérique incitant au voyage spirituel. Mais le groupe qui vient en premier à l’esprit est plutôt DARKSPACE. C’est d’ailleurs Avantgarde, le label des Suisses, qui a découvert ces tout jeunes Italiens et leur propose de sortir un premier album par la grande porte, en fanfare ! La ressemblance est tellement flagrante que l’on se demande si Avantgarde n’avait pas envie d’avoir une roue de secours pour pallier à une éventuelle défaillance de DARKSPACE sur un III I qui se faisait attendre ! La copie n’est pas faite à l’identique, mais particulièrement troublante, et surtout d’une qualité surprenante.
Le trio de EARTH AND PILLARS semble véritablement avoir écouté encore et encore son maître pour parvenir à en reproduire fidèlement l’art. Il propose ainsi 4 morceaux très familiers eux aussi tirés du fin fond de l’espace. L’introduction de 5 minutes, totalement instrumentale, lancée par un long silence qui laisse peu à peu place à des sons d’ambiance lunaire. Une intro qui fait 5 minutes sous-entend des titres longs, très étirés, et c’est bien le cas avec 3 morceaux qui évoluent très lentement, dans des labyrinthes atmosphériques. Et « Rivers » fait 17 minutes, « Lakes » 12 et « Tides » 16 ! Chacun d’entre eux prend son temps pour avancer le plus lentement possible, tout en progressant le plus naturellement du monde. L’auditeur est totalement hypnotisé et entre dans une transe douce et agréable. EARTH AND PILLARS lui a préparé un cocon dans lequel il l’installe, le borde et le tue finalement dans son sommeil. C’est bien la formule de DARKSPACE, avec en plus la même avarice concernant les vocaux. Ils ne sont pas omniprésents et peuvent même disparaître plusieurs minutes, sans que l’on s’en rende vraiment compte, tant la musique suffit à emporter. C’est une fois qu’ils réapparaissent que l’on se dit qu’ils avaient été muets bien longtemps. Et lorsqu’ils résonnent, c’est à un autre maître de l’atmosphérique que leur timbre fait penser : LUNAR AURORA. Le spectre de leur bravoure est présent sur chaque titre lorsque des passages accélèrent et font monter la tension de plusieurs crans. Ce sont à ces moments-là que le groupe quitte l’espace pour retrouver les forêts désolées et les cieux embrumés de la pochette ainsi que les "rivières", "lacs" et "marées" des titres.
EARTH AND PILLARS sort de nulle part, mais il a tout compris au black atmosphérique. Il arrive à faire oublier le temps en mêlant les qualités de DARKSPACE et LUNAR AURORA. Ces deux seules références devraient être suffisantes pour vous donner envie d’aller jeter une oreille. N’oubliez pas le lien sur la droite ! Le label Avantgarde finit l'année en beauté et se révèle à nouveau un merveilleux dénicheur de talents.
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