chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
154 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Nocternity - Harps of the Ancient Temples

Chronique

Nocternity Harps of the Ancient Temples
« Do not expect an Onyx part II but something completely differant, deeper , hypnoitical, stripped down to the true essence. »

En annonçant fin 2014, sur les réseaux sociaux, la sortie de leur nouvel album, le groupe en profite pour mettre fin aux espoirs ainsi qu'aux éventuelles spéculations, par une simple phrase ˗ écrite par une personne sous l'emprise de l'alcool et/ou de stupéfiants, à moins que l'anglais ne soit pas son fort. Nocternity continue sa mue, dans la droite ligne des EPs Harps of the Ancient Temples et Nocternity. D'ailleurs les clins d’œil sont évidents que ce soit dans le titre de leur nouvelle réalisation, Harps of the Ancient Temples, mais encore l'artwork identique à celui de l'EP éponyme. Comment ?! Vous dites ? Ils ne se sont pas foulés ? Oui, bon.
En tout cas le retour de la formation ˗ via Iron Bonehead et sa subdivision Necroshrine Records ˗ 12 ans après Onyx, ayant marqué la scène Black Metal et les esprits, est attendu au tournant par les fans, les uns craignant d'être une nouvelle fois déçus et semés définitivement et les autres espérant un nouveaux coup de maître. Mais qu'en est-il véritablement ?


Inutile de mentir ou de sortir la fameuse formule « Oui, mais ». Si vous n'avez pas apprécié le petit changement de cap pris par Nocternity sur ses deux derniers courts formats ˗ dont trois titres remaniés se retrouvent ici ˗ il en sera de même pour cet album. Le groupe, mené par K.D. (Khal Drogo), souhaite toucher l'auditorat d'une manière plus subtile, le transcender sans avoir à sortir tout l’attirail ˗ clavier, samples ou encore envolées poignantes ˗, baissant également le tempo d'un cran. Et c'est cela qui risque de faire grincer des dents car l'ensemble est beaucoup plus frontal et moins varié. Il vous faudra du temps avant de rentrer pleinement dans les compositions qui, sous leur couvert basique et répétitif, recèlent de véritable joyaux. La formation effectue un retour en arrière en délivrant un black old school puisant dans la scène des années fin 80 et 90 (Burzum, Darkthrone ou encore Rotting Christ) et où de nombreuses influences se font nettement sentir, exigeant de l'auditorat une attention accrue. Cependant le côté low tempo qui est omniprésent ˗ particulièrement ˗ dès « River of Woe » en surprendra plus d'un, faisant aussi fuir moult amateurs/rices de black metal pur et dur, de violence ou autres joyeusetés.


D'ailleurs la première approche ne s'est pas faite sans mal de mon côté, faisant inconsciemment le parallèle avec le précédent album. Le constat est sans appel : moins complexe, peu de changement de rythme, baisse d'agressivité, la liste est longue. Mais un petit temps de maturation laissé à Harps of the Ancient Temples ainsi qu'un recul pris ˗ ne plus penser à Onyx, entre autres, et ne pas rester sur la défensive ˗ auront suffi pour me convaincre et ce dès le second essai. Vous sentez au fil des écoutes que K.D. est parvenu à se détacher de son black metal épique ˗ qui faisait pourtant son succès ˗ tout en gardant son essence, laissant aussi de côté les histoires mélancoliques et « Game of Thrones ». Il a su remanier et centrer son propos, après les huit années d’expérimentations assorties de deux EPs, délivrant une œuvre plus mature et travaillée. En même temps, les changements incessants de line-up ainsi que les appels constants à des musiciens de session n'aident pas vraiment à la création. Une problématique qui a certainement été posée et prise en compte dès 2007, au vu de la composition de la formation pour ce retour effectué cette année. Khal Drogo et W. (Whyrhd, ex-Lunar Aurora) sont désormais accompagnés de N.S. (V.V. de Dead Congregation) derrière les fûts, en tant que membres permanents du groupe.


Un trio de luxe, revêtant un voile opaque et terne, qui déroule son art tout en finesse durant 48 minutes d'une musique minimaliste mais dense. Un sentiment de menace plane sur ces huit titres, porté par un son massif et lourd, une batterie aussi carrée qu'étouffante, un chant très varié et charismatique ainsi que des ambiances feutrées hypnotiques. Celles-ci édifiées par des riffs tant prenants qu'éthérés appuyés par des nappes sonores mystiques et tournoyantes ˗ cf. « The Black Gates » ou bien « Harps of the Ancient Temples » ˗ s'infiltrent sournoisement dans vos crânes. Un effet accentué par les susurrements à la fois doux et inquiétants de W., vous ensorcelant dès les premiers titres. Les paroles arrivent tantôt parlées d'une voix cérémonielle, chuchotées de façon gracile, tantôt vomies d'une voix tant profonde qu'éraillée ou échappée de chœurs graves et solennels. Des hurlements se font entendre ça et là dans le lointain sur le morceau le plus rapide de l'album, « Titans », semblant être un mélange entre Darkthrone et Bathory ˗ impossible de ne pas penser à Under the Sign of the Black Mark à l'écoute de certaines mélodies. La production raw, mais lisible, renforce cette sensation de malaise avec des guitares grésillantes couplées à une basse plombante répétant ses riffs à l'infini.


Si le côté fabuleux reste fortement présent sur Harps of the Ancient Temples, il évolue ici vers quelque chose de plus sombre et glaçant (cf. « River of Woe »). Une atmosphère collant à merveille avec les paroles mêlant religion et mythologie grecque, où s'invitent grandiloquence et tragique. Car vous suivez un fil d'or, passant aisément d'une histoire à l'autre, toutes empreintes de mélancolie, que ce soit sur la martiale « Titans », la très intrigante « B.O.D.D. » aux sonorités tribales mais encore l'enivrante et headbangante « Opaline Eye of Death ». Vous ne pouvez vous défaire de l'emprise de cette œuvre tant profonde que grisante, dont l'accoutumance ne fera que croître avec le temps. Tout a été minutieusement calculé et préparé afin de troubler les esprits, à commencer par les riffs heavy ponctuant l'album, comme sur le titre éponyme par exemple. Des petites touches plus électrisantes et terriblement accrocheuses ˗ restant néanmoins ancrées dans le passé ˗ qui sortent de nulle part et viennent vous cueillir telle une proie facile. Nocternity tisse sa toile avec des titres de plus en plus austères et épurés où l'angoisse monte crescendo. Car la fatalité qui guette dès « The Black Gates » prend de l'ampleur au fil des minutes, davantage pesante et menaçante (« Opaline Eye of Death » et « Andromeda »). Un second longue-durée intense, finissant en apothéose sur le dernier morceau, d'une brutalité sourde mais parfaitement maîtrisée et en slow motion.


Toutefois, l'émotion ressentie à l'écoute de cet album ne sera pas aussi vive que celle procurée par Onyx. Pas de spontanéité, de fraîcheur ni même de légers frissons ici. D'où cette révélation qui demande du temps pour prendre corps : Harps of the Ancient Temples ne cherche pas forcément à s'attirer les faveurs des fans de black metal mais avant tout celles des amoureux de metal à l'ancienne, délivrant des sonorités à la fois influencées par la scène norvégienne et grecque ˗ le mélange entre riffs percutants et ambiances irréelles ˗ pays d'origine de K.D.. Une musique faite par des passionnés, pour des passionné(e)s.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Nocternity
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (6)  8.33/10
Webzines : (11)  7.27/10

plus d'infos sur
Nocternity
Nocternity
Black Metal - 1997 - Grèce
  

formats
  • CD / 2015 - Necroshrine Records
  • K7 / 2015 - Iron Bonehead Productions
  • Vinyl / 2015 - Iron Bonehead Productions

tracklist
I. The Black Gates
II. Harps of the Ancient Temples
III. Titans
IV. River of Woe

V. B.O.D.D.
VI. Blood Rite Tree
VII. Opaline Eye of Death
VIII. Andromeda

IX. Untitled (piste cachée sur la version CD)

Durée : 49.50 minutes

line up
parution
18 Avril 2015

voir aussi
Nocternity
Nocternity
Onyx (Rééd.)

2014 - Kyrck Productions & Armour
  

Essayez aussi
Runespell
Runespell
Order Of Vengeance

2018 - Iron Bonehead Productions
  
Tümëur
Tümëur
Sédition (Rééd.)

2013 - France d'Oïl Productions
  
Pestilential Shadows
Pestilential Shadows
In Memoriam, Ill Omen

2009 - Pulverised Records
  
Åskog
Åskog
Varþnaþer

2021 - Grind to Death Records
  
Nirnaeth
Nirnaeth
Thrown Athwart The Darkness

2006 - Autoproduction
  

Gorod
Leading Vision
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique