L’activité de Cénotaphe n’a jamais été aussi chargée que ces dernières semaines. Après un EP paru début septembre, le groupe a également sorti un split en compagnie des Finlandais de Circle Of Ouroborus. Deux parutions consécutives que le groupe avait pourtant annoncé depuis plus d’un an. Mais surtout, les Français viennent d’annoncer la sortie de leur premier album à paraître en début d’année prochaine sur Nuclear War Now! Productions. Il était donc temps que je m’attelle à la chronique de cette première démo que je traine dans ma liste de réservations depuis sa sortie il y a déjà deux ans...
Sortie en novembre 2016 sur Kuunpalvelus Records,
La Larve Exulte s’est offerte à nous sans que les instigateurs à l’origine de ce projet ne nous soit révélés. Cependant, face à certaines ressemblances relativement flagrantes avec un certain Nécropole, les spéculations sont allées bon train jusqu’à ce que le voile soit finalement levé quelques mois plus tard. Formé en 2015 sur la base d’un duo, Cénotaphe compte ainsi dans ses rangs Khaosgott au chant (Frozen Graves, ex-Nécropole...) et Fog derrière tous les instruments (Norman Shores, ex-Angmar, ex-Nécropole, ex-Caverne...). Un line-up de choix qui saura faire frétiller tous les amateurs de Black Metal hexagonal.
Pour illustrer cette première démo sortie uniquement au format cassette et aujourd’hui complètement sold-out, le duo s’est tourné vers une oeuvre du peintre Tchèque Alfons Mucha (notamment connu pour ses affiches représentant l’actrice Sarah Bernhardt) qu’ils n’ont pas hésité à (faire) retravailler pour mieux se l’approprier.
Du haut de ses quatre titres et vingt-trois minutes,
La Larve Exulte tient parfaitement son rang de démo, servant ainsi de préambule à un groupe qui pourrait bien devenir l’un des meilleurs représentants français en matière de Black Metal. Car si tout n’est pas parfait sur ce premier jet, on sent néanmoins chez Cénotaphe un potentiel qui ne demande qu’à être exploité et développé (à ce titre,
Horizons atteste d’ailleurs d’une belle progression de la part du duo). Ce qui surprend en premier lieu, c’est ce parallèle évident avec Nécropole. Une certaine ressemblance que l’on doit en grande partie à Khaosgott (connu au sein de Nécropole sous le patronyme de Déchéance) et qui, par sa signature vocale si particulière, a su insuffler une identité très forte au projet mené en compagnie d’Amertume. Alors forcément, lorsque celui-ci s’en va chanter ailleurs ses textes inspirés par les plus célèbres poètes français (de Rimbaud à Verlaine en passant par Mallarmé ou Baudelaire, on appréciera la changement de thématique), l’idée de passer incognito semble complètement illusoire. Et c’est tant mieux car cette voix arrachée et désespérée est certainement l’un des gros points forts de Cénotaphe (au même titre qu’elle l’est ou l’était pour Frozen Graves et Nécropole). Il s’y mêle toujours autant de sentiments et de sensations plus ou moins diffuses : de la fierté, un certain romantisme, une intensité et une authenticité exacerbée ainsi qu’un brin d’amertume. Bref, une voix qui vous avale tout entier et vous procure de véritables frissons. Une voix puissante pour ce qu’elle évoque et ce qu’elle dégage et qui va marquer de son sceau l’identité de Cénotaphe.
Musicalement, avec Fog derrière chaque instrument, Cénotaphe n’est pas en reste et entretien encore un peu davantage ce lien de parenté qui le lie a Nécropole et Caverne (même si ici la composition semble ici être une affaire de tous). Le jeu est évidemment le même, orienté principalement vers de longues cavalcades de blasts et de tchouka-tchouka endiablés. Un rythme extrêmement soutenu que vont venir contraster ces mélodies puissantes et évocatrices (celle particulièrement entêtante de "L'Hydre Aux Mille Visages" ou bien encore celle de "Tel Est Mon Chant" à 0:41). Mais à la différence d’un
Horizons que je trouve plus abouti sur ce point, ces mélodies ne sont pas encore aussi imparables qu’elles le deviendront. Le potentiel est là, on le sent et surtout sait depuis Angmar, Caverne ou Nécropole mais le travail sur les mélodies n’est pas aussi poussé que sur
Horizons qui, pour le moment, constitue le point d’orgue de la courte discographie de Cénotaphe. En tout cas, on y décèle déjà ce caractère bien trempé mêlant agressivité sans retenue et romantisme désabusé renvoyant à la scène de Toulon et notamment à un certain Seigneur Voland.
Premier jet d’une discographie actuellement en plein mouvement,
La Larve Exulte est une démo fort convaincante, pleine de très bonnes choses mais encore un petit peu timide lorsqu’il s’agit de mettre à genoux l’auditeur à coups de mélodies épiques et désenchantées (on préféra à l’époque se tourner sur les démos de Nécropole ou celles de Caverne). En tout cas, à côté de ces deux groupes, Cénotaphe marque un certain renouveau (même si l’inspiration est à chercher du côté de formations ayant marqué les années 90) au sein de la scène Black Metal hexagonale qui semble-t-il n’est pas pour déplaire à en juger par les avis positifs qui entourent ces quelques formations musicalement irréprochables (je ne vais pas vous refaire un laïus concernant les paroles de Caverne et Nécropole, c’est inutile). Une entré en matière très réussie qui, si elle n’est pas tout à fait au niveau de ces deux autres groupes dans lesquels ont officié Fog et Khaosgott, recèle de très bonnes choses à se mettre sous la dent à commencer par une identité très forte qui saura séduire sans détour les amateurs de ce Black Metal typiquement français.
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