Leandra - Isomorphine
Chronique
Leandra Isomorphine
Leandra... Wow ça ne me rajeunit pas d'évoquer la découverte du projet de cette charmante demoiselle dont le premier album
"Metamorphine" m'avait fait fort impression en 2008. Sans doute absorbé par bien d'autres choses, je suis passé totalement à côté de cette suite sobrement appelée "Isomorphine" sortie fin 2013. A ma décharge, on ne peut pas non plus dire que cette seconde production de la jeune allemande ait fait le buzz : à l'exception de son Facebook et de quelques chroniques majoritairement allemandes que l'on peut trouver sur le net, difficile d'avoir de plus amples informations. Au départ assez stupéfait par le relatif anonymat qui entoure cette oeuvre, il suffit en réalité de mettre le nez dedans pour comprendre.
Cet album n'a pas dû souffrir d'un traitement particulier de la part de son label Drakkar en terme de promotion, bien que je ne serais pas étonné qu'ils aient principalement ciblé le webzinat outre Rhin. Quoiqu'il en soit, si l'on trouve aussi peu de réactions à son sujet, c'est probablement que personne ne s'est donné la peine d'en donner et j'aurais bien une raison à cela : sa qualité. Pas franchement original,
"Metamorphine" avait le mérite d'imposer une atmosphère intimiste et mélancolique, dans un style cohérent entre trip-hop et gothique avec ce qu'il convient d'émotions pour cet exercice. Cinq ans plus tard, Ophelia se prend les pieds dans le tapis en tentant d'avancer : sa musique s'éparpille et se perd dans des compositions hétérogènes qui oscillent entre les piano/voix de ses débuts, de la darkwave gothique ou encore de l'électro pop à la limite de la Dance par moment. Les émotions froides et sincères d'autrefois ont été troquées contre des ambiances d'une platitude et d'une mièvrerie qui ne prend à aucun moment. Toute la profondeur qui faisait la beauté du précédent opus semble s'être envolée pour ce résultat qui reste en surface, à l'image de cette affreuse pochette dont l'excès de maquillage en dit long. Et ça n'est malheureusement pas les duos en compagnie de Stephan Groth (Apoptygma Berzerk) et de son pote Dorian Deveraux (Jesus on Extasy) qui feront la différence.
J'avoue avoir un peu de mal à comprendre comment la miss a pu tomber si bas. Leandra a tout pour elle : la beauté, la voix, et la musicalité nécessaire pour y parvenir et elle le prouve ici malgré tout. Son chant possède une réelle identité, sa maîtrise de l'électronique demeure impeccable et ses talents de pianiste ne font aucun doute. Sur la forme, ce second essai surpasse de loin la richesse du premier, fourmillant de petites subtilités disséminées un peu partout et proposant des sonorités synthétiques de très bon goût qui auraient pu aboutir à de grandes choses avec un travail de composition plus intéressant. En fin de compte, seuls les titres les plus naturels tirent leur épingle du jeu : les entrées en matière "The Narcissist Song" et "Grace" ainsi que "Revenge". Pour le reste, il vous faudra serrer les dents pour aller au bout de ces 55 minutes, éviter de bailler sur les monotones "Calling" et "I Know", de (sou)rire sur les revivals 80's "Matter of Time" et "Undecided" ou encore de vous caresser en public sur "I'm over it". Je taquine, je taquine, mais croyez bien qu'il s'agit là pour moi d'une réelle déception. Alors en attendant des jours meilleurs, tachons d'oublier ce faux pas et souhaitons à Ophelia un bon rétablissement.
| Dead 18 Juillet 2015 - 374 lectures |
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