Nos oreilles peinent toujours à cicatriser suite à l’affront inutile
Under The Sign Of Hell 2011 (ou l’odieux réenregistrement plastique d’un
classique), précédé pour beaucoup du plus mauvais album de Gorgoroth à ce jour,
Quantos Possunt ad Satanitatem Trahunt. Tristesse. Les yeux tournés alors vers
God Seed, Gorgoroth-bis (post-
Ad Majorem Sathanas Gloriam) formé par les anciens King Ov Hell et Gaahl, la moue ne s’effacera pas. Pour ce neuvième album
Instinctus Beastialis (peinture magnifique de Jérôme Bosch), changement majeur pour le groupe norvégien puisque l’icône dégarnie Pest est évincée suite à son manque d’implication. Le mythique frontman sera remplacé par le Serbe Atterigner (Triumphall). Enfin uniquement pour le studio (à l’instar de Bøddel et Asklund), le célèbre Hoest (Taake) tenant le micro en concert depuis 2012. Regain Records n’étant tristement plus, le groupe signera sur le label néerlandais Soulseller Records.
Lançant l’écoute de manière assez nonchalante, convaincu d’un nouveau brûlot ancré dans une médiocrité constante, arrive « Radix Malorum » comme introduction… Réponse aux détracteurs anti-Lexomyl de
Quantos Possunt ad Satanitatem Trahunt ? Quel titre ! Outre la mélodie entêtante, la hargne de Gorgoroth (côté Infernus) délaissée depuis
Incipit Satan semble enfin refaire surface, le nouvel hurleur comme artère principale. Un chant puissant et grave (au penchant death prononcé) d’Atterigner éclipsant un Pest perdant ses prouesses démoniaques de jeunesse. Indubitablement la grosse surprise de cette cuvée 2015, le gaillard catapulte clairement la musique de Gorgoroth et joue grandement dans l’ambiance, ses simples « Epiphany », « Hail Satan », « Alpha and Omega » ou ses grognements sur le final de « Ad Omnipotens Aeterne Diabolus » (4:30) demeurent des plus jouissifs.
Un départ canon trompeur, le groupe de Bergen continue sur son mid-tempo très mélodique entamé depuis
Quantos Possunt ad Satanitatem Trahunt. Un album qui après mûres réflexions n’était pas l’étron tant hué, quelques riffs alambiqués et poussées de Pest pris à part étaient même plutôt délectables. Comment ne pas succomber à l’introduction de « Satan-Prometheus » ? La gangrène Tomas Asklund était le principal défaut, ce dernier qui après avoir spolié le cultissime
Under The Sign Of Hell (Grim s’est retourné dans sa tombe), remet une couche sur sa production ultra compressée et aseptisée. J’ai dû mal à comprendre la stratégie d’Infernus. Toucher un plus large public grâce à un son et des riffs plus « modernes » ? Rageant car il suffit d’imaginer la glorieuse production raw « nineties » du sacrosaint Grieghallen Studio adossée aux compositions pour un rendu final tout autre. Le traumatisme passé peut-être, le jeu de batterie semble cette fois moins atroce (la double pédale et les cymbales masquant la chose) mais le prochain album de Dawn risque de causer de nombreuses syncopes, j’ai peur…
Le soufflé retombe malheureusement dès le deuxième morceau « Dionysian Rite » pour reprendre timidement par intermittence. Le son étant un gros handicap dans l’atmosphère voulue, l’inspiration est aussi coupable. Comme son prédécesseur, une musique en dents de scie, cette fois souvent sauvée in extremis par les exclamations d’Atterigner. Le riffing typique d’Infernus porté par ses mélodies néo-classiques (« Kala Brahman ») côtoient des saccades « power chord » du pauvre (« Burn In His Light ») malgré l’aide de quelques guests à la guitare dont Henrik Ekeroth (ex-Dark Funeral). Comme à son habitude, la durée très limitée (31 minutes) n’aidera pas, un album coupé brusquement sur le final « queue de boudin » (fond de tiroir) « Awakening ».
La réponse tant attendue de Gorgoroth à God Seed ne satisfera pas, le groupe réitère les maux de
Quantos Possunt ad Satanitatem Trahunt, une batterie arriérée et un son « botoxé » qui plombe encore littéralement la musique ainsi que l’atmosphère noire désirée. Les compositions bien trop inégales d’Infernus aux riffs perçants dispersés et amputés seront secourues par les vociférations dévastatrices d’Atterigner. Huit morceaux dans la veine de « Radix Malorum » et God Seed aurait inexorablement mordu la poussière. Réplique de King Ov Hell dans quelques mois.
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