chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
278 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Alonzo94 » Arkhon Infau... »

False - False

Chronique

False False
Difficile d'aborder un groupe que vous suivez depuis ses débuts et qui a su vous séduire dès leur premier EP, difficile aussi de poser des mots sur une musique et un univers très singuliers. Pourtant si leurs premières réalisations sont volontairement passées à la trappe – le court format ainsi que le split avec Barghest – impossible de se dédouaner une nouvelle fois pour la sortie de ce premier album sans titre. Car, grâce à ce dernier, False passe incontestablement un palier, délaissant son statut de formation de black metal à suivre pour celui d'une des formations les plus novatrices de sa génération. Sans avoir à forcer le trait ou dévier de leur route, les Américains délivrent la même recette atypique qui a fait leur succès, tout en développant leur concept et s'affranchissant des limites posées.


Le fait que cette nébuleuse entité ait gardé un line-up stable et travaille aux côtés de Gilead Media depuis ses débuts a certainement joué un rôle dans leur montée en puissance. Car si False avait pris tout le monde à contre-pied par une attitude plutôt discrète, loin des stéréotypes du genre, ainsi qu'un black metal hybride mélangeant l'atmosphérique, avec synthétiseur fleurant bon le symphonique, à la crasse et l'urgence du punk, aujourd'hui elle enfonce clairement le clou. Certes l'artwork réalisé par Nicole Sara Simpkins m'a quelque peu inquiétée, que ce soit par ses couleurs fauves ou bien son aspect brut et brouillon, mais il prend sens à l'écoute du premier longue durée du groupe, encore plus osé, abouti et... apocalyptique. En effet, la troupe originaire du Minnesota ajoute d'autres teintes à sa musique plus sombres et rugueuses. Les sonorités se font plus noires, furieuses, schizophrènes même – sur « Saturnalia » notamment – côtoyant allègrement des parties plus éthérées et épiques.


Un aspect maladif et incontrôlé qui prend de l'ampleur ici – risquant d'en rebuter certain(e)s – avec des lignes de guitares tant nerveuses que discordantes, renvoyant à Krallice, couplées à un chant très arraché et traînant. Chaque mot, chaque phrase semblent être sortis dans la douleur, comme si Rachel vous crachait du verre pilé en pleine face. « Saturnalia » et « Hedgecraft » sont un parfait exemple de ce black metal désincarné vous invitant à quitter vos faux prophètes, votre ignorance et toutes les choses viles afin de renaître dans l'ombre. Une mort programmée dont la cadence est menée par un batteur en mode automatique, mitraillant à tout-va. False durcit le ton sur son premier album éponyme, sans pour autant changer de thème, avec un côté cru plus tranché – proche des formations telles que Yellow Eyes ou encore Barghest – ainsi qu'une volonté de fondre sur vous dès les premières minutes pour ne plus vous lâcher au fil des titres. De longues plages éprouvantes, dépassant toutes les neuf minutes, durant lesquelles les Américains souhaitent déstabiliser, provoquer même, par les différentes cassures et cette rugosité aussi froide que moderne.


Pourtant le groupe cherche avant tout à fédérer, vous entraîner sur le chemin de la Vérité, dans le néant. Une grande traversée du désert semée d'embûches mais parsemée de quelques fulgurances, la finalité vous tenant en haleine. D'où l'omniprésence du synthétiseur qui vient se marier à une batterie ainsi que certains riffs très punk, le tout agrémenté d'une production organique – Adam Tucker étant derrière les manettes. Et malgré la pointe d'appréhension, la symbiose fonctionne à merveille. Que le rôle du synthétiseur, magnifiquement tenu par Kishel, soit placé au premier plan ou seulement comme soutien, il apporte indéniablement de la profondeur et de la force aux compositions du groupe. Tantôt complètement hallucinés à la Manes sur « Saturnalia », tantôt puissants – en particulier « Enthropy » – et influencés par la scène norvégienne, les passages atmosphériques aèrent indéniablement l'ensemble. Souvent secondés par des riffs plus éthérés, le travail de séduction qui a été mis en place dès le titre d'ouverture prend toujours plus d'ampleur au gré des minutes, vous transcendant sur « Enthropy » avec son introduction kitschouille ou arrivant à vous toucher par des notes plus sombres et mélancoliques – le morceau sans titre.


Car en dépit du côté décousu que vous pouvez ressentir à la première écoute, False développe son univers musical et son histoire en suivant une logique implacable, les pistes semblant être des chapitres. Certes les Américains délivrent ici des sonorités plus difficiles d'accès que sur leurs précédentes réalisations, néanmoins les mélodies sont toujours au centre de leurs compositions avec de nombreuses envolées des plus jouissives. Un premier album fourmillant d'idées, voire éreintant, qui s'apprécie avec le temps, vous délectant de chaque petit arrangement décelé. Il est d'ailleurs difficile de trouver des bémols, mis à part une batterie et un synthétiseur un cran en avant dans le mix. Et encore ! Cela paraît même voulu par le groupe tant sa volonté de tout annihiler est grande, Rachel en tête. Personnellement je ne suis en rien déçue par ce longue-durée d'une noirceur insondable, un subtil mélange de majesté, rugosité et fureur.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
False
Black Metal
2015 - Gilead Media
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (2)  8.5/10
Webzines : (1)  8.33/10

plus d'infos sur
False
False
Black Metal - 2010 † 2020 - Etats-Unis
  

formats
écoutez
tracklist
I. Saturnalia
II. The Deluge
III. Untitled
IV. Entropy
V. Hedgecraft

Durée : 59 minutes

parution
16 Juin 2015

voir aussi
False
False
Portent

2019 - Gilead Media
  

Essayez aussi
Helfró
Helfró
T​á​lgr​ö​f

2023 - Season Of Mist
  
Gravesend
Gravesend
Methods Of Human Disposal

2021 - 20 Buck Spin Records
  
Sad
Sad
Misty Breath of Ancient Forests

2020 - Purity Through Fire
  
Leviathan
Leviathan
Massive Conspiracy Against All Life

2008 - Moribund Records
  
Wyrd
Wyrd
Vandraren

2021 - Wolfspell Records
  

Seven Steps Of Denial
From Ashes
Lire la chronique
Deathhammer
Crimson Dawn
Lire la chronique
Flesh Storm
The Path Of The War
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Centinex
With Guts And Glory
Lire la chronique
Entretien avec Anthares
Lire le podcast
The Ultimate Soul Grinding Festival - Last Inhumate Show Ever
Illegal Corpse + Inhumate +...
Lire le live report
Warfield Within
Rise of Independence
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
R.B.Band
Chains of silence (EP)
Lire la chronique
Ordered To Kill
Endless War
Lire la chronique
Reabilitator
Fucking Thrasher
Lire la chronique
Hexecutor
…Where Spirit Withers In It...
Lire la chronique
Live Report Muscadeath 2025 2ème jour (samedi)
Lire le podcast
Live Report Muscadeath 2025 1er jour (vendredi)
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Mortal Scepter
Ethereal Dominance
Lire la chronique
Revocation
New Gods, New Masters
Lire la chronique
Ormagoden
Purphoros
Lire la chronique
Electrocutioner
Harbinger
Lire la chronique
Vio-Lence
Oppressing The Masses
Lire la chronique
Ex Tenebris Lux Acte VII
Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Lire le live report
Entretien avec DEVANGELIC
Lire le podcast
Dead Heat
Process Of Elimination
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec AVULSED
Lire le podcast
Vile Apparition
Malignity
Lire la chronique
Aragon
Aragon
Lire la chronique
Violator
Unholy Retribution
Lire la chronique
Death Feast Open Air 2025
AngelMaker + Brodequin + Ce...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère