Seulement un an après l'excellent “Under The Sign Of Hell”, Gorgoroth revient en force avec son nouvel opus, j'ai nommé, le grand , le beau : « Destroyer » . En effet comme il est indiqué en sous-titre, Gorgoroth s'accable ici avec ce nouveau pamphlet antichrétien de la lourde tâche de nous expliquer l'art et les subtilitées de : "comment philospher avec le marteau ?", question pour le moins existentielle.
Avec cet album, Gorgoroth entre également dans la cour des grands en passant chez le label allemand Nuclear Blast, comptant parmi les leaders mondiaux en la matière. La signature d'un groupe de true black metal chez un major est toujours un sujet de controverse pour les fans, Gorgoroth serait-il devenu un groupe à trends pour autant ?
Que nenni ! Le combo n'a pas lâché la violence, la crasse, et la haine qui le caractérisait, au contraire, cet album va être l'occasion pour lui de repousser ses propres limites, de prouver au reste du monde que Gorgoroth en a encore dans le ventre après avoir enfanté un monstre de la trempe de
« Under The Sign Of Hell ».
L'apocalypse est annoncée, et l'on prend effectivement très cher à la première écoute de ce nouveau rejeton. Très cher, mais également très surpris par le chaos sonore dans lequel on se retrouve plongé, et j'avoue ne pas avoir apprécié la surprise d'emblée . La fange vous entoure jusqu'au cou, les voix distordues et les guitares saturées vous assaillent de toutes parts avant même d'avoir pu comprendre ce qui se passait. C'est à la fois tout et le néant, chaque instrument se perdant dans ce champ de bataille sonore. On ne discerne ni riffs, ni voix, ni structure apparente, seulement un tout, une masse grouillante et uniforme. Mais à la différence de certains groupes de true ayant une production sale mais apte à contribuer à l'ambiance de la musique, on a le sentiment par moments que le groupe va trop loin, le nihilisme de la prod empechant d'apprécier les compositions à leur juste titre, d'où un sentiment de gâchis.
L'autre défaut majeur de cet album est son aspect très inégal. On passe de très bon titres à la « Open The Gates » s'inscrivant directement dans la grande tradition de Gorgoroth, à des titres moyens voir médiocres du style « Destroyer » ou « Blodoffer » (en fait, dès que Gaahl chante). L'inconstance de cette qualitée est le résultat d'un line-up instable composé de trois chanteurs, deux batteurs, deux guitaristes, un bassiste ainsi qu'un claviériste, changeant quasiment à chaque chanson, et de titres issus de différentes périodes d'enregistrements, allant de 1994 à 1998. Ainsi on se retrouve sur la même galette avec des titres n'ayant pas grand chose en commun, certains étant plus ancrés true black metal (période Pest), d'autres plus expérimentaux (période Gaahl), le tout formant un ensemble très hétérogène, faisant plus office de compilation qu'autre chose, il faut bien le dire.
Une fois passé ces petits désagréments, on passe quand même un bon moment de black metal à écouter cette compil'... euuh album, qui rassemblera tout les fans de Gorgoroth mais aussi ceux de Darkthrone, le disque se terminant sur une reprise absolument méconnaissable de « Slottet I Det Fjerne », titre judicieusement choisi car étant certainement l'un des meilleurs du trône sombre. La production répugnante associée à la voix agonisante d'Infernus rendrait cette reprise presque encore plus touchante que l'originale, un must à écouter pour tout fan du duo Norvégien !
En résumé, nous avons ici à faire à un album charnière, marquant l'évolution du groupe et faisant la liaison entre deux époques. Certainement pas le meilleur de Gorgoroth, mais qui réussira parfaitement dans son but de vous apprendre à philosopher avec le marteau et de vous apporter votre dose de misanthropie quotidienne.
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