Bien qu’il ait été dévoilé pour la première fois en novembre 2014 lors de la dernière édition du Nuclear War Now! Festival à travers un picture disc limité à seulement cent exemplaires,
Darkness Impenetrable, nouvel album des Grecs d’Embrace Of Thorns, n’est sorti officiellement qu’en avril dernier. Un délai de plusieurs mois bien difficile à expliquer même si on peut imaginer que c’est le temps qu’il a fallu à Alexander L. Brown, artiste talentueux mais probablement surbooké, pour offrir à ce quatrième album un artwork digne de ce nom.
Alors que
Praying For Absolution flirtait avec les cinquante minutes, Embrace Of Thorns a ici revu sa copie, allégeant son propos (dix titres au lieu de treize) sans pour autant en modifier la substance. Exit ainsi les nombreuses plages instrumentales qui ponctuaient son prédécesseur et offraient au passage un soupçon de relief supplémentaire à l’ensemble puisqu’aujourd’hui seul le titre "Der Grausame Aspekt Der Menschlichen Wirklichkeit" vient rompre avec l’intensité de ces assauts répétés et implacables.
Fort d’un line-up bien plus solide depuis l’arrivée en 2013 du jeune Antonis Lambrakis (Necrovorous), Embrace Of Thorns poursuit donc son petit bonhomme de chemin sans chercher à remettre quoi que ce soit en question. Un parti pris qui personnellement me convient très bien sachant que je terminais ma chronique de l’album précédent comme suit:
Quoi qu’il en soit, Praying For Absolution » est un formidable album de Black/Death bien plus intéressant que son étiquette le laisse penser. La raison? Une certaine personnalité plus marquée que pour les trois quarts des groupes évoluant dans ce registre et surtout un équilibre savamment dosé de séquences mid-tempo rugueuses et menaçantes et de passages bien plus vils et malsains.
Et si
Darkness Impenetrable marque le pas sur son prédécesseur, cela ne l’empêche pas pour autant d’être tout aussi redoutable. On retrouve ainsi ce qui faisait déjà le charme de
Praying For Absolution à commencer par des riffs obscurs et malfaisants habités par cette même aura blasphématoire et occulte. Malgré leur relative simplicité et le caractère parfois redondant que revêt certains patterns (qui d’ailleurs ne sont pas sans rappeler un certain Archgoat comme par exemple sur les excellents "My Hermetic Quest For Thy Blackes" et "Erect Bloodstained Totems"), Embrace Of Thorns continue de nous offrir ce qui se fait de mieux dans le genre entre tremolo vengeurs et conquérants, leads mélodiques glaciales à vous filer des frissons et autre soli un brin foutraques et chaotiques. Rien de bien nouveau de la part des méditerranéens mais un niveau de composition toujours exemplaire faisant de
Darkness Impenetrable un disque toujours aussi efficace et finalement assez immédiat. Une immédiateté que l'on doit également à une production moins dense et moins opaque. Si cela n'impact pas la qualité des compositions ni même celle de l'album, il est néanmoins évident que cela tend à rendre le propos d'Embrace Of Thorns un peu moins sale mais aussi un peu plus lisible. Un choix qui aurait pu lui être préjudiciable mais qui pour le coup renforce plutôt l'impact de ces dix titres.
Ensuite, Embrace Of Thorns ne se contente pas de foncer dans le tas tête baissée. Au contraire, la musique des Grecs se veut bien plus "subtile" et intelligente que le laisse suggérer l’étiquette "Black/Death". Comme
Praying For Absolution,
Darkness Impenetrable joui en effet d’une belle dynamique grâce à une alternance de séquences punitives menées essentiellement à coup de blasts et de riffs aliénants et de passages bien plus lourds sur lesquels se révèle encore un peu plus cette atmosphère occulte et incantatoire. Une approche qu’Embrace Of Thorns cultive depuis maintenant un petit moment mais qui continue de porter ses fruits ici encore.
Même constat au sujet de cette complémentarité vocale déjà évoquée précédemment. On retrouve ainsi le même trio de choc avec en figure de proue la voix d’Archfiend DevilPig épaulée une fois de plus par celles d’Herald Of Demonic Pestilence et Nuctemeron Bestial Ravisher Of The Divine Harmony. Un panel vocal assez large qui en plus de proposer trois tessitures différentes n’hésite pas à jouer sur plusieurs registres, passant ainsi d’un chant Black arraché et abrasif à un growl caverneux sans oublier évidement quelques passages hallucinés où les voix se mêlent et s’entrechoquent. Une manière pour Embrace Of Thorns de relever encore davantage le niveau d’intensité en insufflant une touche de folie destructrice supplémentaire à des compositions déjà pas très saines et rassurantes.
A la différence de
Praying For Absolution,
Darkness Impenetrable n’offre donc aucune nouveauté particulière à se mettre sous la dent, préférant simplement capitaliser sur les éléments novateurs de son prédécesseur. Si on repassera pour l’effet de surprise, on pourra néanmoins se réjouir une nouvelle fois de la qualité de ces dix nouvelles compositions qui montrent un groupe encore un peu plus affirmé et surtout en pleine maitrise de son style avec des titres solides et parfaitement composés. La qualité des riffs, l’intensité qui s’en dégage et cette capacité à offrir du relief à ses compositions font de
Darkness Impenetrable une nouvelle réussite à ne surtout pas sous-estimer lorsque se posera la question du bilan de fin d’année.
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