En attendant la chronique du nouvel album des Grecs d’Embrace Of Thorns qui devrait suivre dans les jours/semaines à venir, intéressons-nous enfin à son prédécesseur intitulé
Praying For Absolution. Nous avions jusque-là passé celui-ci sous silence par faute de temps mais la sortie officielle il y a tout juste quelques jours de
Darkness Impenetrable est finalement l’occasion idéale pour rendre une bonne fois pour toute justice à ce disque qui aurait mérité de figurer dans ces colonnes depuis déjà belle lurette.
Pour ce troisième album, Embrace Of Thorns a fait appel aux services de l’illustrateur Croate Marko Marov plus connu sous le nom de Vatra I Sumpor. Celui-ci, remarqué pour son travail pour des groupes tels que Bestial Raids, Doombringer, Insulters ou encore Ride For Revenge, livre avec
Praying For Absolution un artwork extrêmement chargé illustrant ainsi très bien la densité du Black/Death de l’entité grecque.
Alors, quoi de neuf sous le soleil méditerranéen depuis la sortie d’
Atonement Ritual? Et bien pour commencer, Embrace Of Thorns a vu son line-up gonfler presque de moitié avec l’arrivée en 2009 de Necromancer666 aka Christ Molestor à la basse et d’Anastasis Valtsanis de Dead Congregation à la guitare (sous le pseudonyme d’Abomination Virginborn). Une collaboration qui n’aura pas duré très longtemps puisque le premier tirera sa révérence en 2013 (avec pour seul crédit sa participation à l’album
Praying For Absolution) alors que le second, probablement trop occupé avec son groupe et son label (feu Nuclear Winter), quittera la formation en 2011, juste après la sortie de ce troisième album.
Autre point d’attention, la durée des compositions qui tend ici à sensiblement s’allonger en comparaison des titres d’
Atonement Ritual. Un "défaut" pointé du doigt à l’époque par Keyser qui, dans sa chronique, exprimait une certaine frustration quant à la durée de certains morceaux dépassants tout juste les deux minutes. Il semble qu’Embrace Of Thorns ait choisit de prendre en compte les quelques griefs de mon cher et estimé collègue puisque pour le même nombre de titres (treize au total)
Praying For Absolution culmine ainsi à quarante-sept minutes contre trente-quatre pour son prédécesseur. Du coup, ceux qui ont pu partager l’avis de ce dernier au sujet du caractère quelque peu redondant des riffs du trio (à l’époque) considéreront très certainement
Praying For Absolution comme un disque plus abouti dans la mesure où le groupe semble avoir pris le temps de développer davantage ses idées tout en prenant gare à ne pas déséquilibrer ses compositions (et perdre ainsi en efficacité).
Pour le reste, Embrace Of Thorns confirme sa subtile mutation entamée sur
Atonement Ritual en proposant une fois de plus un sinistre mélange de Black/Death toujours aussi malsain et blasphématoire. Les atouts vantés par Keyser sur sa chronique sont une fois de plus ceux qui caractérisent
Praying For Absolution à savoir un équilibre parfait entre séquences punitives menées tête baissée sur la base de blasts soutenus et passages mid-tempo rampants bien plus ambiancés, révélant dans les deux cas une atmosphère particulièrement sinistre et evil (merci à tous ces riffs de l’Enfer et autres leads démoniaques à vous glacer le sang). D’ailleurs, Embrace Of Thorns continue de distiller avec parcimonie mais efficacité quelques interludes instrumentaux contribuant à rendre encore un peu plus concret (cloches, instruments orientaux, voix/murmures incantatoires...) cette ambiance épaisse et moite de caveau funéraire ("Unlocking The Gate Of Nergal", "Serpent’s Mark", "Awakening The Dead", "Incantation Of The Four Gates").
L’autre point fort d’Embrace Of Thorns est la complémentarité vocale dont le groupe fait preuve une fois de plus ici. Si Archfiend DevilPig reste le principal chanteur de la formation, celui-ci est systématiquement épaulé par deux de ses comparses à savoir Herald Of Demonic Pestilence (guitare) et Vagelis Felonis (batterie). Et si on peut bien évidemment remarquer la différence de tessiture entre chacun de ces trois protagonistes (growls plus ou moins profonds, cris, chant arraché ou déclamé...), c’est surtout la puissance et ce qui s’en dégage (notamment un sentiment de folie) qui donne aux compositions ce petit plus non négligeable. Alors que certaines de ces voix sont placées plutôt en avant dans le mix, d’autres se montrent volontairement plus en retrait afin d’apporter du relief ainsi qu’une certaine dynamique. Un détail diront certains mais qui fait une fois encore toute la différence.
Embrace Of Thorns semble donc avoir bien écouté les recommandations de Thrashocore et ainsi revu très légèrement sa copie pour présenter fin 2011 une version améliorée du déjà très convaincant
Atonement Ritual (pour information, je lui avais mis un 8). Ceux qui avaient donc trouvé à redire devraient aujourd’hui être comblé (enfin j’imagine qu’ils ne m’ont pas attendu car pour le coup, je ne suis pas spécialement en avance, ni même à l’heure...). Quoi qu’il en soit,
Praying For Absolution est un formidable album de Black/Death bien plus intéressant que son étiquette le laisse penser. La raison? Une certaine personnalité plus marquée que pour les trois quarts des groupes évoluant dans ce registre et surtout un équilibre savamment dosé de séquences mid-tempo rugueuses et menaçantes et de passages bien plus vils et malsains. En espérant que la suite soit au moins aussi convaincante.
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