chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
141 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Yellow Eyes - Sick With Bloom

Chronique

Yellow Eyes Sick With Bloom
Cela fait déjà 6 ans que les Américains de Yellow Eyes se sont formés, ouvrant les hostilités en 2012 avec leur premier album Silence Threads the Evening's Cloth. Retrouvant à la tête du projet les frères Skarstad épaulé de JC – ancien batteur remplacé depuis peu par M. Rekeviks (Fell Voices, Vanum,...) – ces derniers n'ont jamais levé le pied enchaînant split, albums et EPs de façon toujours très DIY et confidentielles, favorisant leur propre label Sibir Records ainsi que des petites structures spécialisées dans les sorties cassettes et vinyles. Un travail tant passionné qu'intègre où les musiciens vont peu à peu élever leur niveau de jeu et trouver un petit succès underground. Accueillant en tant que membre à part entière leur bassiste live Alex DeMaria (Anicon), la formation tend à sortir de l'ombre avec notamment un deal signé avec Gilead Media – permettant une meilleure visibilité (cf. le nombre conséquent de chroniques et d'interviews) – pour ce Sick With Bloom réalisé en fin d'année 2015. La question principale étant de savoir si le groupe allait, sur ce dernier long-format en date, enfin se détacher de ses influences Kralliciennes un peu trop prépondérantes dans leurs œuvres.


Et la réponse est...non ! Vous retrouvez toujours ici la même rugosité, des riffs tant saccadés que dissonants mais également ce sentiment d'urgence se dégageant des compositions. Que ce soit sur le morceau titre ou encore « Mangrove, the Preserver » – pour ne citer qu'eux – impossible de passer outre ces éléments. Néanmoins vous êtes loin de leur album pastiche Hammer of Night malgré des bases identiques, à savoir une musique « hommage » à la Norvège imprégnée par Darkthrone où la nature aussi sauvage que glacée est reine. Remettant au goût du jour et à la sauce U.S. des valeurs sûres, Yellow Eyes semble donc évoluer, digérant un peu mieux ses différentes inspirations. En résulte un Sick With Bloom à la fois rêche, limite punk par moment – via une production raw – mais plus varié, arrivant à se démarquer par ses nombreux passages mélodiques et inspirés. Le groupe aère son jeu grâce à des breaks salvateurs, offrant des sonorités très lumineuses et sibyllines comme sur « Streaming from the Undergrowth » ainsi que la seconde partie du beau « Ice in the Spring ». Le décor se pose peu à peu dévoilant un pays fantasmagorique (parfaitement mis en musique, notamment sur « Streaming from the Undergrowth ») et propre aux Américains, vous invitant à traverser une frontière imaginaire afin de prendre place à leurs côtés. Les lignes de guitares sont plus harmonieuses et des boucles tant répétitives qu'entêtantes viennent tout doucement vous envelopper, comme les parties acoustiques ou bien les intro/outro ponctuant l'album.


Car tout est extrêmement bien construit, intégrant davantage d'interludes ambient et ritualistes pareillement que sur leurs EPs The Desert Mourns (2014) et Stillicide (2014), dont Sick With Bloom semble être le prolongement logique. De même, si tous ces ajouts peuvent paraître plus « faciles » de par leur plus grande lisibilité, ils apportent au contraire plus de richesse et de profondeur à l'ensemble. En effet, ces derniers éclairent d'un jour nouveau la musique de formation et soutiennent au mieux son propos avec un aspect religieux omniprésent. Des vitraux de l'artwork très épuré en passant par l'introduction du morceau titre, où Yellow Eyes vous convie à entrer dans son temple, l'album tend vers quelque chose de beaucoup plus mystique (cf. « Fallen Snag » à partir de 1:00). Certes cet élément a toujours été présent chez les Américains, s'inspirant de Liturgy – Renihilation en tête – mais dans une moindre mesure. Ainsi, au timbre particulier de Will Skarstad – renvoyant à celui de Hunter Hunt-Hendrix –, plus humain et se démarquant du chant type black metal, se greffent d'autres composants, donnant plus de corps au projet. Un choix risqué mais parfaitement maîtrisé par le quatuor qui délivre des atmosphères davantage léchées, ouvrant un plus large spectre d'émotions. Tantôt ombrageuses tantôt feutrées et rassurantes, celles-ci contrebalancent avec les piques de violences représentées par des riffs tant acérés que saccadés. Le groupe vous présente ici et là une main secourable grâce à quelques percées lumineuses au pauvre hère que vous êtes, perdu dans ce brouillard aussi opaque que froid – sur « Streaming from the Undergrowth », par exemple.


Perdant légèrement sa hargne des débuts, Yellow Eyes gagne en fluidité ainsi qu'en impact malgré des influences encore marquées et des répétitions toujours présentes. D'ailleurs si Sick With Bloom vous éblouit à la première écoute, les suivantes viennent tempérer vos élans, aucun titre ne se démarquant véritablement du lot mis à part le massif « Ice in the Spring ». En effet, cet album est à prendre dans sa globalité, idéalement agencé pour le format vinyle – et par extension cassette – dont il est question ici, l'introduction de « Mangrove, the Preserver » faisant rappel à la fin de « What Filters Through the Copper Stain ». Des défauts mineurs donc tant les Américains accumulent les bons points et confirment les efforts fournis sur leur deux derniers EP, ce dernier long-format faisant figure d'achèvement.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Yellow Eyes
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (1)  7.5/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Black Metal - 2010 - Etats-Unis
  

formats
tracklist
I. Sick With Bloom
II. Streaming from the Undergrowth
III. What Filters Through the Copper Stain
IV. The Mangrove, the Preserver
V. Fallen Snag
VI. Ice in the Spring

Durée : 43 minutes

parution
11 Décembre 2015

voir aussi
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Immersion Trench Reverie

2017 - Gilead Media
  
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Silence Threads the Evening’s Cloth

2012 - Sol y Nieve
  
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Rare Field Ceiling

2019 - Gilead Media
  

Essayez aussi
Gärgäntuäh
Gärgäntuäh
Dödenlicht (Démo)

2020 - New Era Productions
  
Weakling
Weakling
Dead as Dreams

1999 - tUMULt Records
  
Mortis Mutilati
Mortis Mutilati
The Stench of Death

2018 - Autoproduction
  
Black Sorcery
Black Sorcery
Plummeting Into The Hour Of The Wolf (EP)

2024 - Eternal Death
  
Prieuré
Prieuré
Nos prières (EP)

2021 - Vetus Capra
  

Believer
Sanity Obscure
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique
Conquer or Perish European Tour 2024
Exhumation + Initiation + V...
Lire le live report
Evildead
Toxic Grace
Lire la chronique
Anthares
After the War
Lire la chronique
Void
Horrors Of Reality
Lire la chronique
Motocultor Festival 15
Lire le live report
La photo mystère du 1 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Surgical Strike
24/7 Hate
Lire la chronique
The Hellectric Devilz
The Devilz Playground
Lire la chronique
Crushing Brain
Cenizas
Lire la chronique
Labyrinth
Unforeseen Consequences (EP)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Août 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Août 2024
Jouer à la Photo mystère
Category 7
Category 7
Lire la chronique