Beseech - My Darkness, Darkness
Chronique
Beseech My Darkness, Darkness
Parmi les groupes qui ne devaient pas trop vous manquer, je pense que Beseech devait se trouver en première moitié de tableau, pour peu que vous en ayez déjà entendu parlé bien sûr. Bien qu'ayant apprécié une partie de leurs travaux, j'avoue ne pas avoir trop souffert de leur split en 2006, et ce malgré un très bon funeste
"Sunless Days". Mais visiblement, les Suédois avaient encore quelque chose à ajouter. Robert Vintervind et Klas Bohlin décident alors courant 2012 d'exhumer la bête dans l'optique d'un sixième album. Ils retournent chercher leur ami Manne Engström qui avait déjà participé au groupe avant le split et enrolent trois nouveaux membres dont Johan Örnborg et Håkan Carlsson respectivement aux postes de bassiste et batteur, ainsi que la charmante Angelina Sahlgren Söder pour succéder à la sensuelle Lotta Höglin. Il leur faudra un peu plus de 3 ans pour concrétiser ce come-back... et ça démarre timidement.
Si vous étiez déjà familier de la musique des Suédois, vous devriez vous sentir chez vous car "My Darkness, Darkness" ne fait aucun doute sur l'origine de sa paternité. Si les visages ont changé, le style demeure : on retrouve dès les premières minutes cette alliance subtile entre rock et metal gothique à la fois rugueuse et résolument atmosphérique dans son approche où les murs de guitares cotoient de superbes arpèges acoustiques. Les compositions alternent d'ailleurs toujours les dynamiques, tantôt très rock ("Beating Pulse", "The Symbol", "The Ingredients"...), tantôt plus calmes ("The Shimmering", "My Darkness, Darkness"...), avec peut-être une légère touche plus moderne et électronique qu'avant. Si elle apparait moins complémentaire que pour le duo Lotta Höglin / Erik Molarin, l'association des voix de Klas et d'Angelina parvient néanmoins à restituer l'esprit originel de Beseech, plus suave et sensuelle et moins estampillée *gothique*, ce qui n'est pas forcément un mal. Un sixième album plutôt prometteur sur le papier.
Malheureusement, le résultat s'avère en fin de compte plutôt mitigé. "My Darkness, Darkness" est un bon album qui regorge de moments de grâce, ces petites mélodies simples et d'une grande beauté comme seul Beseech en a le secret. Le combo apparaît plus mature dans sa manière de composer et propose ici 11 titres qui forment un tout compact et uniforme contrairement à ce qu'on avait l'habitude d'entendre d'eux. Toutefois, cette évolution a aussi son revers et le recul pris pour l'écriture de cet album le rend plus distant sur le plan émotionnel, là où un
"Souls Highway" et un
"Sunless Days" ne se posaient pas de question au risque de se planter. Peu de faute de goûts donc mais aussi peu de temps forts malheureusement, seulement quelques très bons titres ("The Ingredients", "The Symbol", "Mr Uninvinted") et autres surprises mélodiques disséminés ici et là. "My Darkness, Darkness" se laisse finalement apprécier sans forcément nous inciter à y revenir, loin du désastre certes mais une pièce qui ne marquera pas les esprits pour autant. Enfin si ça peut remettre le groupe en selle, moi je dis pourquoi pas.
| Dead 1 Avril 2016 - 660 lectures |
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