Après un album aussi décevant (voir carrément mauvais) que
"Drama", je ne n'attendais pas grand chose de ce nouveau Beseech : en effet, séduit par le fameux
"Souls Highway" et son metal atmosphérique touchant, j'ai eu du mal à apprécier l'espèce de metal gothique peu inspiré que le groupe nous offrait sur son quatrième album. Fort heureusement, les suédois se sont apparemment remis du départ de Klas Bohlin et ont même fait entrer une nouvelle recrue en la personne de Manne Engström à la six cordes. L'arrivée de ce cinquième album marque également la fin du temps de l'errance stylistique puisque Beseech s'est définitivement tourné vers un gothic rock coincé entre émotions et efficacité qui leur va à ravir.
Je ne vous dirais pas que "Sunless Days" est une révolution musicale, bien au contraire. Beseech ne s'est d'ailleurs jamais revendiqué d'une quelconque avant-garde musicale mais a toujours tenté de faire correctement son travail. Et même si ça avait lamentablement fouaré la fois d'avant, ce nouvel opus serait plutôt du genre à remettre tout ce beau monde en piste. Excepté quelques titres comme l'introduction "Innerlane" (un des meilleurs de l'album) dans une veine metal gothique à la Lacuna Coil, le gros de l'album s'articule surtout autour d'un gothic rock relativement calme mais vraiment efficace. Dans ce style, tout se joue à peu de choses pour que le courant passe ou non et il ne fait aucun doute que nos amis suédois ont trouvé ce petit plus qui fait la différence : la preuve en est ces petits refrains qui auront sûrement tendance à vous rester dans la tête après quelques écoutes...
Car c'est un fait : la qualité des compositions a pris du grade. Alors je ne sais pas si c'est l'arrivée de Manne ou si Robert (le principal compositeur) s'est simplement auto-botté le cul mais le travail des harmonies instrumentales et vocales m'impressionnerait presque. Chaque instrument y a trouvé sa place et apporte juste ce dont les morceaux ont besoin pour briller. Touchante et puissante, la musique de Beseech a vraiment trouvé son créneau et nous offre de pures perles comme "Innerlane", "Emotional Decay" ou encore "Restless Dreams". Le groupe s'est même totalement approprié un titre de Danzig ("Devil's Plaything") qui placé au milieu de l'album, parait une de leurs compositions. Au final, seuls quelques titres de moindre qualité comme le Evanescence-like "A Bittersweet Tragedy" ou le trop mielleux "Lost", viendront perturber ce doux moment de bonheur musical, rien de très grave.
Si le groupe a franchi un cap déterminant au niveau de la composition, il faut également souligner leur évolution technique, nécessaire pour que l'ensemble fonctionne. Même si on est encore loin d'un Nile (mais ici on s'en branle grave en fait), les musiciens s'écartent de la sobriété d'antan pour y mettre plus de groove, notamment au niveau de la batterie qui était sans conteste leur point le plus faible. Les deux chanteurs, Lotta Höglin et Erik Molarin n'ont jamais été aussi complémentaires, devenant aussi indispensables l'un que l'autre à l'impact émotionnel de la musique de Beseech (mais il faut dire que les lignes de chant n'y sont pas pour rien non plus). Leur prestation vocale est absolument parfaite et Lotta prendrait même des airs d'Anneke Giersbergen parfois, c'est pour dire.
Moi qui suit Beseech depuis maintenant quelques années, le mot qui me vient à l'esprit après l'écoute de ce "Sunless Days" demeure "maturité". Le groupe s'est rassemblé, a progressé, a grandit et se dévoile aujourd'hui sous un nouveau jour, nous offrant une de leurs meilleures productions depuis leur création. Avec en plus un artwork digne de ce nom et un excellent son, ce cinquième album vous fera vite oublier un
"Drama" bien pauvre et prouve par la même occasion, que la formation suédoise, contrairement à ce que laissait présager le titre, a encore de beaux jours devant elle. On attend la suite.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo