Eh bah dis donc, c’était vrai alors. Tout vient réellement à qui sait attendre.
ANCIENT est de retour ! Enfin ! Après 12 ans d’attente. 12 ans !!! L’équivalent d’un tour du calendrier chinois ! Ils nous avaient quitté l’année du singe, ils reviennent l’année du singe.
Mais le « ils » de 2016 n’est pas non plus le même « ils » qu’en 2004. Sur l’ultra mélodico-symphonique
Night Visit, nous trouvions Aphazel, Dhilorz, Luci et Grom. Le troisième a disparu de la circulation alors qu’il était dans le groupe depuis 1997, et le quatrième se consacre à sa deuxième famille,
HORTUS ANIMAE. Par contre, les deux premiers sont toujours parmi nous, actifs sur Back to the Land of the Dead. Et la deuxième grosse surprise, c’est qu’ils sont accompagnés d’un autre revenant… Nicholas Barker. Le batteur culte passé par
CRADLE OF FILTH et
DIMMU BORGIR tout en assurant des parties live pour
BORKNAGAR,
GORGOROTH et
ANAAL NATHRAKH.
Du coup, le groupe devient encore plus international que jamais et se présente comme on commence une blague : « C’est un Norvégien, un Italien et un Anglais qui se rencontrent et qui décident de jouer du black metal ensemble ». Sauf que la blague, d’après certains, c’était la discographie du groupe. Pas tous les albums, c’est vrai.
Svartalvheim a réussi à conserver de la crédibilité et est reconnu comme une pièce maîtresse du black en 1994. Par contre, il fallait être branché sur les ondes d’une autre planète, genre Neptune, pour ne pas avoir un sourire gêné à l’écoute de
Mad Grandiose Bloodfiends. « Du black sympho des cavernes ringard et pénible ». Du coup j’ai du mal à avouer que je l’aime bien quand même, moi… D’autres ont ri encore plus fort en 2004 avec
Night Visit. Le défaut de cet album était pourtant un détail. Proposer du black sympho d’excellence à un moment où le style vivait ses derniers moments. C’était dépassé. C’était inacceptable. Il fallait cracher dessus. Alors longtemps
ANCIENT a été sujet aux railleries, aux moqueries, à la risée de tous ceux qui ignoraient qu’Aphazel était en fait né un 1er avril. Rien à voir ? Bah on ne sait pas au final !
Quoi qu’il en soit, personnellement j’ai toujours suivi le groupe, en témoigne mon message sur l’une des chros de la formation sur Thrashocore (Vous chercherez. Ou pas). Et l’attente a été longue, parallèle à celle pour
THE KOVENANT, dont l’album
Aria Galactica est annoncée depuis des années lumières (et donc galactiques) et qui lui ne vient toujours pas.
ANCIENT nous délivre enfin, et je suis allé m’offrir un Dr Pepper pour fêter l’événement. Oui, parce que je n’ai pas eu le mien à la sortie de
Chinese Democracy... 12 ans d’attente et 12 titres. Comme si c’était fait exprès. Et en treizième piste un petit bonus pour s’excuser. Une reprise de
BATHORY, « 13 Candles ». Ça ne sert à rien. Normal c’est un bonus. L’intérêt est heureusement dans les titres originaux. On n'écoute pas
CARNIVAL IN COAL, là !
Et
ANCIENT n’a pas changé d’approche. De son oui, la production est beaucoup plus agréable aux oreilles. De dosages oui, la guitare et le clavier se sont mieux équilibrés. Mais d’approche non. Vous reconnaissez tout de suite son chanteur qui postillonne tel un serpent. Et il y a ce black metal nerveux et démoniaque mais tout à la fois léger, enrobé dans des claviers, appuyé par des guitares mélodiques, ponctué par des parties acoustiques, des chœurs grégoriens, des vocaux féminins (trop peu malheureusement, un seul titre... raaaah). Et le groupe est toujours aussi influencé par le heavy et infernalement fun. Des termes choquants pour le style ? Bien, alors passez votre chemin parce que c’est vraiment ça. Des titres comme « Land of the Dead », « Occlude the Gates » ou « The Spiral » sont jouissifs. Un point c’est tout. Ils galopent et bondissent sur les flammes de l’Enfer. Leurs soli heavy tuent. Et tous ceux qui ont vécu le black à la fin des années 90 se souviennent que les groupes sympho citaient obligatoirement des groupes heavy dans leurs influences !
Certaines pistes sont un peu en dessous du reste, je pense à « The Ancient Disarray » qui m'ennuie. Mais rien de grave. C'est plus la longueur qui peut rebuter. En l'écoutant en deux fois il passe tout seul. 65 minutes destinées aux amateurs de black "efficace et fun", j'y tiens. Mais pas à ceux qui étaient et sont restés obtus et fermés aux mélodies clavier.
Je n’ai pas parlé de l’apport de Nicholas Barker ? Il est carré, il a encore la pèche, il est bon mais je ne dirais pas que c’est lui qui porte le groupe. En tous cas, je craignais d’être déçu comme après chaque longue attente (Youhou,
ARCTURUS ! Youhou,
LIMBONIC ART) mais j’ai accroché. Sûrement parce que le groupe est parvenu à garder son aura et son style. Il n’a pas tenté de jouer son style sauce moderne, et n’a pris aucun groupe actuel en compte. Ce qui s'est fait en 12 ans lui en touche une sans faire bouger l'autre. Il reprend véritablement là où il en était, avec les légères évolutions qu’il assumait déjà entre deux sorties à l’époque…
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