Il paraît que l'amour rend aveugle et nous fait parfois faire des trucs insensés. Est-ce réellement au coeur de l'histoire du cas Mauser ? Rien n'est moins sûr. Dans le milieu des années 2000, l'homme a eu un choix à faire : la guerre, les pluies de bombes, les chars d'assault ou le charme irrésistible des tourments féminins ? La sueur, la testostérone, les cheveux gras ou la douceur et la beauté des créatures locales ? En gros,
ça ou
ça ? J'ai personnellement beau être un fervant défenseur d'un metal respectable, j'aurais à coup sûr suivi le chemin de l'ami Maurycy. Malheureusement pour lui, la donzelle semblait avoir elle-aussi envie de proposer SA musique (et forcément pas du bon vieux Death) ; il a donc fallu quitter Vader. Oui, l'homme est faible : une paire de seins et le voilà hypnotisé. Mais du moment qu'il assume.
Lors de la sortie de ce premier album d'UnSun, la presse metal s'en était donné à coeur joie sur l'étonnant départ de Mauser de Vader pour se concentrer sur ce projet aux antipodes de ses groupes habituels. Gnagnagna super guitariste, gnagnagna fou de quitter Vader, gnagnagna gacher son talent, gnagnagna musique insipide de gonzesse. Clairement, le public n'est pas le même mais un guitariste (même bon) ça se remplace. Ces critiques ont-elles un jour imaginé l'inverse ? Et si notre lover avait réussi à convaincre le grand Vader d'intégrer du chant féminin dans ses compositions ? Au moins certains ont encore la présence d'esprit de conserver les choses à leur place ; tout le monde s'accordera je pense sur le fait qu'il vaut mieux un bon guitariste de death dans un groupe de metal gothique qu'une chanteuse gothique dans un groupe de death.
Pourquoi cette chronique maintenant ? La sortie du nouveau Vader approchant, je me suis dit que tu serais heureux, cher lecteur, de pouvoir poser un commentaire passionné sur ce premier essai des Polonais qui s'en sortent ma foi pas si mal. Je ne sais pas trop quelles étaient leurs ambitions à la création de ce projet ; toujours est-il que "The End of Life" s'inscrit dans la grande tradition du metal gothique comme le laissait imaginer l'artwork (peut-on faire plus cliché ?). Compositions calibrés, refrains entêtants, chant féminin prédominant et jolies mélodies, n'ayez crainte, il n'y a rien dans cet album qui ne puisse l'écarter de la masse de productions similaires. Néanmoins, UnSun a quand même un petit truc à lui : son couple de tourtereaux, Aya et Mauser. La première possède une voix puissante et envoûtante doublée d'un adorable accent d'Europe de l'Est qui donne une autre dimension à la langue de Shakespeare ("The Other Side" et "Blindéd ba étruite" inoubliables) ; le second est un excellent guitariste qui a su apporter son savoir-faire et sa technique dans un style habituellement pauvre sur ce plan. En gros, des solos et un anglais approximatif. Voilà. Pour le reste, service minimum : la section rythmique est inexistante, entre le batterie qu'on jurerait synthétique, les guitares noyées dans le mix et la basse qui joue les ninjas. La troisième place revient finalement aux claviers quasi-omniprésents, renforçant le côté sucré de cette expérience.
Pourtant, et croyez-moi j'en suis le premier surpris, ce premier album fonctionne plutôt bien. Volontairement catchy, les compositions séduisent par l'efficacité de leurs airs, les petites surprises guitaristiques disséminées ici et là, et la naïveté qu'elles dégagent, naïveté que l'on doit principalement au chant fragile d'Aya rappelant parfois Cristina Scabbia. Les morceaux observent également une qualité quasi-constante pendant ces 42 minutes, comptant néanmoins quelques temps forts ("Whispers", "Destiny", ...) et malheureusement quelques bas, les titres les plus calmes notamment qui ont tendance à donner un peu trop dans la teen-music ("Memories", "Face the Truth"). Sans que cela soit véritablement problématique, le son aurait aussi mérité de mettre un peu plus en valeur les guitares rythmiques qui s'apparentent à un lointain bourdonnement la plupart du temps.
Ok, c'est un peu niais mais il faut bien reconnaître que c'est bien foutu. Musicalement je veux dire. "The End of Life" est ce qu'on peut appeler un album *correct* de metal gothique, efficace et scolaire, dont les chances de marquer les esprits étaient aussi grandes que celles de notre président actuel de briller un second mandat. Mais on passe un bon moment en sa compagnie, c'est déjà ça. Musicalement je veux dire.
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