Bienvenue en Italie, apprêtez-vous à pénétrer dans le monde étrange de
Hertz Kankarok, formation de l’homme du même nom pratiquant un
avant-garde gothic metal particulièrement séduisant. Pour être honnête, peut-être comme vous en lisant l’étiquette, j’ai eu la tentation de fuir à grandes enjambées mais j’étais en fait bien trop émoustillé par la pochette de ce deuxième album (après «
Make Madder Music » en 2018 et l’EP «
Livores » en 2015) pour rebrousser chemin. Aussi, c’est le doigt fébrile (et peut-être aussi légèrement collant) que j’ai lancé « An Ode to the Dark Matter », une impressionnante première pièce de huit minutes vingt-sept.
Résultat immédiat, mon esprit fut happé par la grandeur décadente de cette musique. Comme j’écoutais cela au casque, j’ai tout d’abord été frappé par la qualité de la production et la puissance des guitares. Je craignais un truc mièvre, obédience gothique oblige mais surtout à cause de tous les antécédents catastrophiques de cette scène, bah je me suis fait cuire le cul direct. En effet, ce qui sous-tend chacune des compositions de
Hertz Kankarok, c’est bien la force, tantôt brute et masculine, tantôt plus « gant de velours » et féminine. Mais dans les deux cas, l’esprit s’engouffre dans ces architectures labyrinthiques et n’en ressort pas sans peine. Il faut dire que le leader a su s’entourer d’excellents musiciens, l’exécution étant largement à la hauteur de la richesse des titres.
Ainsi, l’auditeur navigue entre des vocaux clairs à la
CODE ou plus rustres sans être hurlés, d’énormes riffs martiaux, des plans
prog power metal, des orchestrations quasi opératiques, des structures qui s’emballent parfois comme un
DIABLO SWING ORCHESTRA mais également des ambiances qui ne feraient pas tâche chez
SOPOR AETURNUS (« Lost at Sea ») et alors que tout cela mis bout à bout pourrait ressembler à un tas fumant de lisier, ces artistes en font un album brillant qui ravit mon petit cœur de lapin craintif (« The Libertine and the Volcano »).
Sur son Bandcamp, l’homme précise que
Hertz Kankarok est un projet solo de
metal non conventionnel explorant la beauté dans les ténèbres. En général, ce genre de déclaration péremptoire sonne pompeux et tombe à plat sitôt écouté quelques minutes mais là, une fois n’est pas coutume, la description fait mouche. Oui, les compositions brassent un nombre considérable d’influences à priori hétérogènes mais qui copulent ici gaiement en une parfaite symbiose et oui la beauté jaillit de chaque note sans pourtant jamais être un seul instant autre chose qu’une pièce du
metal le plus noir.
En définitive, encore un album et un groupe dont je n’attendais rien si ce n’est de la déception et voilà que je me retrouve avec entre les oreilles l’un des meilleurs disques de
gothic metal que j’ai pu écouter jusqu’à présent. On sent tout du long la méticulosité qui a été apportée à l’écriture, à l’enregistrement, à l’artwork, chaque élément portant la marque du raffinement, de l’élégance mais également du désespoir.
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