Wolfnacht - Ypervoreia
Chronique
Wolfnacht Ypervoreia
Bon allez on va jouer cartes sur table aujourd’hui. Va prendre ton petit verre de cognac, ça va t’aider à accepter ce qui approche.
WOLFNACHT, c’est un groupe NS. Mais pas le genre de groupe NS qui joue la provocation pour te dire dans 2 ans qu’il est apolitique et aimerait bien jouer dans ton festival pagan. Non, c’est le gros nsbm qui est persuadé d’être investi d’une mission et qui a poussé le vice jusqu’à choisir des titres en allemand et à chanter dans cette langue alors qu’à la base, il est grec. Pire, à se prendre en photo comme s’il était la réincarnation d’une des figures de la deuxième guerre et à parsemer ses pochettes et livrets de symboles nazis. Du coup, t’as pas droit au véritable visuel sur cette page. On fait attention quand même sur Thrasho !
Enfin, on fait attention à notre emballage, seulement. Car comme tu le sais on ne se gène pas pour présenter quand même ces groupes. Et d’ailleurs, pour te dire la vérité vraie sans fard, on aimerait en faire plus. Pas pour la musique hein ! Non, ça on s’en tape les melons de l’aspect musical du NSBM. Nous, ce qui nous plaît vraiment, en fait c’est l’idéologie. Ah siiiiii ! La discrimination dégueulasse, l’envie de revenir à l’époque de tonton 88, le jeu de cache-cache dans les caves. On est nostalgique de cette époque où l’on pouvait parler cette belle langue pleine de « schhhhh » et de « rrrrrr »… Alors à Thrasho, on essaie de faire revivre un peu tout ça. Déjà entre nous, la team, avec notre soirée spéciale du « 20 avril ». On s’y repasse les meilleures photos polémiques liées au genre - ça va des costumes de nazi arborés par le Prince Harry ou les Keyakizaka46 aux déguisements « négros » de la police -, on se raconte des blagues qui contiennent souvent les mots « détails », « gaz », « trains » ou « bretzel », on regarde le film « La Chute » d’Oliver Hirschbiegel mais en arrêtant le film 30 minutes avant sa fin trop triste, et enfin on récite des extraits de notre bouquin favori, à propos d’un « combat » de notre « héros à petite moustache ».
Et comme on aime partager, on essaie aussi de glisser ce genre de petits clins d’œil sur le site. Du coup, tu comprends bien que toutes les précautions que tu peux lire ici, ce sont des conneries, de l’enfumage. L’histoire du « les idées véhiculées par les groupes chroniqués sur le site ne reflètent en rien celles de Thrashocore et de ses chroniqueurs et ne sont la propriété que de leurs auteurs », c’est pour se dédouaner. Bah oui, en tant que bon nazillon, ou « bon aryen » (à prononcer avec la liaison, merci), je vais pas non plus assumer hein. Donc on se protège, on met notre petit texte explicatif. Qu’est-ce qu’il nous a fait marrer celui-là ! Et puis on parle du dernier album de WOLFNACHT, mais en cachant la croix gammée de la pochette (la croix « gommée » du coup), et on ne répand la néo parole qu’en filigrane ! Bloqué, tu peux rien faire. AHAHA ! Et puis même, hein, qu’est-ce que ça peut faire finalement ? Souviens-toi de ce que disait le colonel allemand de OSS117 à Herr Bramard : « C’est marrant que c’est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle. Nous sommes en 1955 ! On peut avoir une deuxième chance ? Merci !». J’ajouterais qu’on est même maintenant en 2017 ! On peut passer à autre chose ? Merci !
J’espère que tu sens l’ironie de ces premiers paragraphes, à moins que tu te sois déjà précipité sur le bouton « commentaires » pour exprimer ton dégoût, ton écœurement, ton désarroi, ton incompréhension. De l’ironie, par évidente d’en faire sur ce thème, sensible, plus que pour tout autre. Parce qu’il renvoie surtout à des faits réels et encore forts dans notre histoire. Quand on te parle de brûler des chrétiens, de tuer tout ce qui porte une croix, tu rigoles, tu fais le signe du diable avec tes doigts et tu tires la langue. Normal parce que ce n’est pas comparable, parce que cela reste dans l’esprit une symbolique. On n’imagine pas un groupe sataniste mettre à exécution ses dires et aller extirper les tripes de Don Camillo. Les paroles peuvent être pourtant tout aussi violentes et agressives, mais ce n’est vraiment pas ressenti de la même façon. On pourrait en parler des heures, le problème est assez intéressant !
Bon, tout ça pour dire qu’il faudra pourtant accepter que je parle de WOLFNACHT, pour la simple raison que je n’ai pas l’intention de faire le tri dans ce que je chronique dans le black metal. J’ai par contre la nécessité de te prévenir au cas où toi tu ne partagerais pas mon opinion et refuserais catégoriquement de t’intéresser à un groupe de cette mouvance. De mon côté je décide de garder la possibilité de m’exprimer sur cette formation vieille de bientôt 20 ans.
Cela faisait 6 ans qu’Athawolf ne nous avait pas abreuvé de son black metal. (Tu remarques que ça y est, je suis passé sur la chronique de la musique, pas de l’idéologie), et d’un Project Ordensburg de très haut niveau, contenant des morceaux qui sont restés parmi ses meilleurs, comme « Durch Nacht zum Licht » ou encore « Aryanismos ». Mais cette fois-ci Athawolf a changé quelques ingrédients à ses compositions. Avant, il était le maître du chaos, sa musique était tordue, très chargée, avec des éléments qui se chevauchaient et semblaient même gêner les autres, mais pourtant ce n’était pas le cas. On remarquait au contraire un résultat prenant, qui s’imposait même comme une évidence. Les morceaux de Ypervoreia ont perdu ce côté dérangeant pour plus d’organisation. Un plus ? Un moins ? Mouais, quelque chose de différent surtout.
On retrouve cependant quelques débris de la patte WOLFNACHT, les vocaux déchirés par exemple. Ils sont plus souvent que d’habitude accompagnés d’un autre timbre, une voix plus grave qui déclame. C’est un apport intéressant, qui amène des ambiances rituelles. Le rituel est effectivement plus présent, la musique se lance dans plus de breaks ou passages apaisés. « Ypervoreia Acropolis » se démarque grâce à son long final à la ROTTING CHRIST / KAWIR acoustique (Oui ! Il a compris qu'il était grec !!!), mais c’est surtout le dernier morceau, « At the Threshold of Madness » qui remporte la palme de l’excellence, pas seulement pour ses dernières notes bien mélancoliques au piano, mais aussi pour sa magnifique envolée mélodique à 5 minutes. C’est LE moment où je frissonne. Le coeur bondit ! Enfin ! Parce que sur les autres pistes, il n’y a pas ce genre de moment sublime. Il y a de la haine, des passages très épiques, des repos du guerrier, et tout cela mieux organisé et plus « agréable musicalement » qu’habituellement, mais il y a moins de passages miraculeux comme sur les albums précédents.
Pire, je décroche à plusieurs reprises, en plein milieu de « Entrance to the Frigid Zone » ou encore « Surrounded by Fimbulwinter »... titres qui n’appuient pas sur le bouton « plaisir intense ». Tant pis, j’écoute l’album sans tout de même rechigner, mais revient obligatoirement au précédent.
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