Dismal - 遺·白
Chronique
Dismal 遺·白
« Oh, des Chinois qui font de black metal, vite une bonne note, rien que pour les féliciter d’avoir ce courage, dans un pays où l’on sait que la liberté n’a pas… »
"Ta gueule ! Rahahahaah !"
On s’en fout de ça. C’est comme de considérer un album encore meilleur parce que « c’est un one man’s band ! Quel mérite de tout faire tout seul. ». On s’en fout. On s’en fout. On s’en fout. C’est le résultat qui compte, on n’est pas là pour mettre des bonnes notes au processus. Alors les « Oh, une machine vient de créer un titre black metal ! ». « Celle-là, pour une femme, elle a compris l’essence de la musique ! ». « Un petit Chinois, incroyable ! »…
Bref. DISMAL est chinois. De Hong Kong pour être plus précis. Et si le nom du groupe ne le laissait pas penser, celui de l’album, et ceux des pistes étaient plus évidents. Des idéogrammes. 遺, on le retrouve aussi au Japon, et il est employé dans l’expression 遺体, « Itaï », qui est le corps, dans le sens de corps mort. De manière plus générale, il a une signification du « reste ». 白, c’est « Shiro », la couleur blanche. La pochette aussi peut avoir un côté chinois, ou plus largement asiatique. J’aime moyennement. Il fait la part belle à l’imaginaire, mais je la trouve en décalage avec la musique. Il y a bien quelques passages qui apportent la douceur que ce visuel semble contenir, et la dernière piste est sûrement le meilleur exemple, avec 12 minutes de black metal à tendance post, relaxantes, douces, et mélancoliques 90% du temps. Mais les instants restants piochent plus allègrement dans le black metal dépressif, et j’aurais apprécié une pochette plus sombre, plus urbaine même. Aucun élément qui fasse chinois et laisse entrevoir cette nationalité !
Les vocaux sont d’ailleurs les éléments les plus fidèles au genre dépressif. Deux timbres se les partagent : des pleureurs qui en font des tonnes et partent dans les aigüs et des plus graves inspirés par le doom. Ils sont assez bons, et surtout bien équilibrés, avec cependant une fâcheuse tendance sur la deuxième piste à laisser entendre une inspiration avant chaque intervention : « Haaa, blah blah blaaaaah, Haaa, blah blah blaaaah. ». On dirait Mylène Farmer...
La musique dans son ensemble est bien maîtrisée, et on se laisse vite bercer par ce cocon de mal-être, malgré le côté téléphoné trop évident. Le travail se fait bien, et il suffit qu’on ne soit pas dans son assiette pour vite avoir envie d’aller chercher sa plus belle corde et dire au revoir au son de ces compositions. Par contre faites en sorte qu’on ne tombe pas sur l’album par la suite, sinon on pensera que vous êtes un sacré fragile, et que votre mort était peut-être bien justifiée...
Ah, et si vous prenez la version CD, déjà armez-vous de patience parce que le label « est chinois et dans une situation compliquée, qui fait qu’on ne peut pas envoyez ça tout de suite hein !!! », et ensuite ayez la joie d’aprendre qu’une huitième piste vous attend : une reprise de NOCTURNAL DEPRESSION : « Nostalgia ». Enfin, appréciez le digi qui est costaud, et découvrez un livret de plusieurs pages, mais totalement vide. Toutes les pages ont été laissées blanches... comme le titre de l’album, souvenez-vous !
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