Make a Change... Kill Yourself - IV
Chronique
Make a Change... Kill Yourself IV
ANGANTYR est de retour, 6 ans après Forvist ! Oui ! Sauf que ça, il va falloir attendre encore un peu pour la chronique, car Ynleborgaz, maître unique de la formation a aussi décidé de remettre en service son autre bébé : MAKE A CHANGE… KILL YOURSELF. Et là aussi, c’est exactement le même nombre d’années qu’il nous aura fait patienter. C’est en 2012 qu’était sorti Fri, troisième album du roi du black dépressif. L’album d’avant aussi était sorti la même année qu’un album d’ANGANTYR, II date de 2007, l’année de Hævn. C’est à se demander si notre Danois ne profite pas à chaque fois d’entrer en studio pour enregistrer deux albums d’un coup. Il rentabilise ainsi les frais !
Naaaaan, je dis ça, mais si ça se trouve ça n’a rien à voir. Il se peut que le bonhomme ait plutôt des moments d’inspiration qui le font travailler sur les deux groupes au même moment. En tous cas, il fait toujours plaisir à retrouver, dans l’une ou l’autre des configurations. À la base, j’étais tout aussi fan de son travail dans MAKE A CHANGE… KILL YOURSELF que pour ANGANTYR, mais l’intérêt pour le deuxième s’est peu à peu atténué au fil des sorties, et c’est le premier qui continue de me charmer à chaque fois. Certes, Fri avait perdu un peu de la magie des deux premiers épisodes, mais la faute incombait plus à une lassitude envers un style qui a été traité en long et en large depuis des années et des années qu’à un problème quelconque de composition.
Ce nouvel album souffre sûrement des mêmes reproches, avec la même formule à nouveau réemployée, mais le véritable fan ne pourra que s’en réjouir. Il n’y a que deux pistes, ce qui me fait toujours rager car même s’ils cumulent 41 minutes à eux deux, même si les pistes évoluent en leur sein, bah, ça me frustre d’en avoir que deux. C’est mental ! Le premier morceau fait 23 minutes. Le deuxième 18. Le premier, « Once Awake », commence et finit avec le bruit d’un électrocardiogramme. Comme le groupe qui reprend vie, l’appareil part d’un son continu, d’un état de mort, à celui d’un battement vivant. Et à la fin, la mort revient, électrocardiogramme plat... Entre les deux une mélodie qui évolue lentement, des guitares aigües aux riffs lents, dépareillées par une batterie souvent emballée, des vocaux torturées mais qui ont la décense de ne pas couiner ou pleurer à outrance. Les regrets, le désespoir, l’abandon, la résignation et encore un bon gros tas de faiblesses humaines sont rassemblées et lancées à notre visage dans un souffle glacial. La deuxième piste, « Shadows of a Meaningless Reality », enchaine avec les mêmes ingrédients, avec la même force négative.
Cependant, si le groupe joue dans un registre désespéré, il ne plonge pas dans le suicidaire. Il esquisse le sourire de celui qui n’a pas à se donner la mort tant il sait qu’elle est sur le point de venir à lui. J’aurai préféré plus de pistes, j’expliquais pourquoi plus haut, mais c’est une « joie » que de profiter de nouvelles pistes de ce groupe phare du dépressif...
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