MARDUK est vénérable pour la longueur de sa carrière, mais également pour son acharnement à délivrer une musique sans beaucoup de concessions. Mais c’est une évidence, depuis l’arrivée de Mortuus,
MARDUK avait mis un zeste de grenadine dans son infusion de sang.
Cependant, en débutant
Viktoria, on sent tout de suite que le groupe veut nous faire croire qu’il a retrouvé sa haine primitive, et il attaque à la gorge puissamment. Et le temps de trois titres, on y croit véritablement. Bim bam boum, « Werwolf » lâche les bombes. Brutal et martial, avec des vocaux aussi acérés que la pointe d’une baïonette. « June 44 » ne fait pas plus dans la dentelle, avec là encore rapidité d’exécution et martèlement de notre vocaliste favori. « Equestrian Bloodlust » enchaine sur le même rythme.
MARDUK est terriblement vilain. Même les thématiques sentent le vieux Marduk, celui de la fin des années 90, lorsque le Panzer écrasait tout, aussi fort que Hulk pas content.
Mais attention, car cet apparent retour à du bas du front s’apaise après par la suite. La durée des pistes en dit long d’ailleurs. Les trois premières font respectivement 2mn, 3mn40 et 2mn50. L’album lui-même est bien court. Malgré ses 9 morceaux, il ne cumule que 33 minutes.
Wormwood en faisait 45 !
Serpent Sermon en faisait 46 !
Frontschwein 52 ! Il n’y avait que sur ses débuts que le Suédois n’avait pas dépassé les 40 minutes. Si ce n’est pas là encore un signe d’envie de retour !!!
Sauf que ! Sauf que voilà, difficile de renier ce qu’on est devenu, et à partir du 4ème morceau de Viktoria, le
MARDUK version années 2000 montre bel et bien le bout de son nez. Cela veut dire un rythme bien plus lent pour des ambiances lourdes, malsaines, sinueuses, comme sur « Tiger I » et « Silent Night ». Cela veut dire l’intégration de riffs plus clairs, et d’un timbre plus varié, comme sur « Narva ». Ou encore une mélodie envolée, carrément épique sur "The Devil's Song". Mais ces éléments-là, ils ne sont pas autant mis en avant que sur les albums précédents, et ce sont les ambiances guerrières et dévastatrices qui prédominent tout de même.
On ressort de l’album décoiffé, avec la nette impression d’avoir écouté le plus cru et le plus direct des albums de
MARDUK depuis longtemps. Ce qui va ravir les déçus des dernières années, et peut-être décevoir les autres. De mon côté, si on me demande mon avis (« Ouiiiiiiiii ! »), je me suis lassé assez vite même si je fredonne désormais à chaque fois certains passages, dont le VIK, TOOOOOO, RIIIIII, AAAAAAA sur « Viktoria ». Je me range donc plutôt du côté de ceux qui ont préféré
FUNERAL MIST, s’il faut comme tout le monde faire un choix entre les deux...
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