chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
162 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Soundgarden - Down On The Upside

Chronique

Soundgarden Down On The Upside
Phénomène popularisé aux débuts des années 90 par des médias en quête d’une nouvelle sensation musicale sur laquelle buzzer et des majors toujours aussi prompt à capitaliser sur ce genre de succès aussi soudain que lucratif, l’intérêt porté au Grunge (que l’on pourrait simplement qualifier de Rock alternatif) s’est naturellement éventé en l’espace de quelques années. Le suicide de Kurt Cobain en avril 1994 a certainement sonné la fin des festivités pour pas mal de monde, poussant ainsi ces mêmes rapaces à porter leurs intérêts sur d’autres genres comme le Punk Rock californien (The Offspring, Green Day...) ou encore le Neo Metal qui n’en était alors qu’à ses balbutiements avec la sortie du premier album de Korn.
Aussi, lorsque sort en 1996 le cinquième album de Soundgarden, on constate rapidement que les ventes sont loin d’être aussi exceptionnelles que pour son prédécesseur. Evidemment, ce critère n’a jamais permis d’établir la qualité d’un album mais il témoigne tout simplement de cette baisse d’intérêt généralisé pour ces groupes dont les plus grands succès commerciaux étaient déjà derrière eux. Une situation pas forcément évidente à gérer et qui va créer pas mal de tensions chez Soundgarden évidemment mais également chez d’autres comme Pearl Jam parti en guerre contre Ticketmaster et Alice In Chains plombé par les errances narcotiques du regretté Layne Staley. Cette deuxième moitié des années 90 va donc marquer un véritable tournant pour la scène Grunge, pas seulement en terme de popularité mais également en terme de son.

Après Superunknown, Soundgarden décide d’appréhender l’enregistrement de son nouvel album différemment de d’habitude et choisi ainsi de rentrer en studio sans producteur, avec pour seul assistant un certain Adam Kasper avec qui le groupe a déjà collaboré dans le passé. Courageux mais pas téméraire, ces derniers reprennent naturellement le chemin des Bad Animals Studios (Alice In Chains, Tad, Pearl Jam, Deftones, Mad Season...) tout en s’autorisant quelques détours du côté du Litho Studio (Pearl Jam, Mudhoney, Deftones, Botch, Mastodon...) tenu et opéré par Stone Gossard de Pearl Jam. Un disque fait à la maison, enregistré avec beaucoup moins de pression extérieure et de contraintes mais néanmoins marqué par quelques tensions internes liées notamment à l’orientation que va donner Chris Cornell à la musique de Soundgarden et à sa position de leader de plus en plus marquée au sein du groupe. Une situation de déséquilibre qui va laisser alors bien peu de place à Kim Thayil pour composer (celui-ci n’est crédité que pour un seul morceau sur tout l’album - "Never The Machine Forever").
S’il s’inscrit bien évidemment dans la continuité des deux précédents albums de Soundgarden avec lesquels le groupe a forgé son style, Down On The Upside s’en éloigne également discrètement. Moins sombre, moins lourde, moins tourmentée... la musique des Américains explore tout au long de ces soixante-cinq minutes une facette parfois plus mélodique à l’aide d’une instrumentation plus riche, sortant de ce schéma classique symbolisé par le trio guitare/basse/batterie. Une approche que Chris Cornell continuera d’ailleurs d’aborder par la suite avec plus ou moins de réussite dans la cadre de sa carrière solo entamée après le split de Soundgarden en 1997. Dispensés ici avec parcimonie, ces apports de piano, de mandoline, d’orgue, de synthétiseur Moog ou de guitare acoustique vont insuffler à l’aide de mélodies accrocheuses ("Pretty Noose", "Dusty", "Blow Up The Outside World", "Burden In My Hand"...) une atmosphère plus légère, parfois même lumineuse, à un album qui conserve pourtant tous les traits d’un disque de Soundgarden.
Car comme le dit l’adage, plus les choses changent et plus elles restent les mêmes. Down On The Upside n’est ainsi pas fondamentalement si différent de ses prédécesseurs. Si l’album paraît effectivement moins lourd dans son ensemble, il conserve cependant une nature toujours très sombre et pesante grâce à quelques titres à l’atmosphère torturée. Bien sûr, "Applebite" est sûrement l’exemple le plus flagrant mais il y en a pourtant beaucoup d’autres comme "Zero Chance", "Blow Up The Outside World", "Burden In My Hand" et ses mélodies capables justement de vous filer le bourdon, "Never The Machine Forever" et son riffing de fin tout à fait étonnant, "Tighter And Tighter", "Overfloater" ou bien ce « Boot Camp » en guise de conclusion maussade. De la même manière, on retrouve sur ce cinquième album beaucoup de titres ayant hérité des influences Punk sur lesquelles s’est bâti la musique de Soundgarden. De "Ty Cobb" à "Never Named" tous les deux marqués par un piano aux excentricités savoureuses en passant par "No Attention" ou "An Unkind" plus classiques dans la forme, Down On The Upside nous gratifie également de quelques brulots simples et accrocheurs menés pied au plancher. Si les choses ne sont donc effectivement plus tout à fait les mêmes, cela ne nous empêche pas de nous sentir ici comme à la maison.

Regardé de travers depuis sa sortie en 1996 et même complètement zappé par certains fans de Soundgarden, Down On The Upside n’en demeure pas moins un album de choix dans une discographie relativement parfaite de bout en bout. On pourra lui reprocher ce que l’on veut comme le fait d’être globalement plus simple, moins sombre et davantage calibré pour le succès mais le fait est que ça n’a jamais été le cas. Ce cinquième album marque également la fin d’une période pour Soungarden vraisemblablement plombé par ces nombreuses querelles internes liées de près ou de loin au succès rencontrés par le groupe et à tout le battage médiatique qui a suivi l’avènement du Grunge au début des années 90. Des dissensions qui aboutiront en 1997 à la séparation du groupe, signant également une autre fin, celle du Grunge tel qu’on le connait. Libéré du poids de cette entreprise cannibalisante, Chris Cornell en profitera pour se lancer dans une carrière solo plus ou moins intéressante avant de fonder Audioslave au début des années 2000. Matt Cameron ira de son côté rejoindre les rangs de Pearl Jam en 2000 pour l’enregistrement de Binaural. Un rôle qu’il tient d’ailleurs encore aujourd’hui. Enfin, Kim Thayil et Ben Shepherd choisiront quant à eux de rester dans l’ombre jusqu’à ce que Soundgarden ne se décide à refaire parler de lui courant 2012 avec la sortie de King Animal, ultime album d’une formation tout simplement remarquable ayant marqué plus d’une génération d’amateurs de Rock.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Soundgarden
Grunge
1996 - A&M Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (1)  8/10
Webzines : (4)  7.79/10

plus d'infos sur
Soundgarden
Soundgarden
Grunge - 1984 † 2017 - Etats-Unis
  

vidéos
Pretty Noose
Pretty Noose
Soundgarden

Extrait de "Down On The Upside"
  
Burden In My Hand
Burden In My Hand
Soundgarden

Extrait de "Down On The Upside"
  
Blow Up The Outside World
Blow Up The Outside World
Soundgarden

Extrait de "Down On The Upside"
  

tracklist
01.   Pretty Noose  (04:12)
02.   Rhinosaur  (03:14)
03.   Zero Chance  (04:18)
04.   Dusty  (04:34)
05.   Ty Cobb  (03:05)
06.   Blow Up The Outside World  (05:46)
07.   Burden In My Hand  (04:50)
08.   Never Named  (02:28)
09.   Applebite  (05:10)
10.   Never The Machine Forever  (03:36)
11.   Tighter & Tighter  (06:06)
12.   No Attention  (04:27)
13.   Switch Opens  (03:53)
14.   Overfloater  (05:09)
15.   An Unkind  (02:08)
16.   Boot Camp  (02:59)

Durée : 65:55

line up
parution
21 Mai 1996

voir aussi
Soundgarden
Soundgarden
Superunknown

1994 - A&M Records
  
Soundgarden
Soundgarden
Ultramega OK

1988 - SST Records
  
Soundgarden
Soundgarden
Louder Than Love

1989 - A&M Records
  
Soundgarden
Soundgarden
Badmotorfinger

1991 - A&M Records
  
Soundgarden
Soundgarden
Screaming Life / Fopp (Compil.)

1990 - Sub Pop Records
  

Essayez aussi
Jerry Cantrell
Jerry Cantrell
Boggy Depot

1998 - Columbia Records
  
Temple Of The Dog
Temple Of The Dog
Temple Of The Dog

1991 - A&M Records
  
Nirvana
Nirvana
Unplugged In New York (Live)

1994 - Geffen Records
  
Pearl Jam
Pearl Jam
MTV Unplugged (Live)

2019 - Sony Music / Epic Records
  
Soul Blind
Soul Blind
Greatest Hits Vol. I (Compil.)

2020 - Trip Machine Laboratories
  

Toxic Holocaust
Conjure And Command
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique
Inculter
Morbid Origin
Lire la chronique
Trastorned
Into The Void
Lire la chronique
Night In Gales
The Black Stream
Lire la chronique