« Hope,
A new beginning
Time,
Time to start living
Like just before we died
There's no coming back
To the place
We started from »
Les premiers mots de « All secrets known » trouvent une résonance bien particulière pour n'importe quel trentenaire qui a grandi au doux son de
« Facelift » ou de
« Dirt ». Je m'étais juré avant d'écrire cette chronique (et avant même d'avoir écouté l'album) de ne pas tomber dans le pathos, dans le mielleux à faire mouiller les yeux de la métalleuse de moins de cinquante ans. Aussi je ne reviendrai pas en détail sur l'histoire du groupe et le départ de Layne qui fut l'une des plus tristes nouvelles dans le monde musical ces dix dernières années. Toutefois il m'est apparu dès la première écoute (que dis-je? dès les premières secondes) qu'il serait complètement vain d'occulter l'aspect purement émotionnel de ce « Black Gives Way To Blue », en ce qu'il est certainement le disque le plus touchant et le plus fort émotionnellement qu'il m'est été donné d'écouter depuis... bien longtemps (« Jar Of Flies » tiens peut-être).
La question que se posaient tous les fans du quatuor de Seattle était bien évidemment de savoir quel visage allait nous montrer ce Alice In Chains nouveau. Il est déjà bien délicat en effet de reprendre le poste de frontman au sein de n'importe quel groupe; encore plus difficile lorsque le précédent a choisi de rejoindre Dimebag et Kurt Cobain; et c'est quasiment mission impossible lorsque l'on doit succéder à un homme qui cristallisait autant de charisme et de sincérité que Layne Staley. Et pourtant William DuVall l'a fait. Pas tout seul non, car l'âme d'Alice In Chains réside désormais en la personne de son guitariste et principal compositeur Jerry Cantrell qui, non content de nous avoir pondu des albums solo de grande qualité, a réussi à faire de ce « Black Gives Way To Blue » un grand album d'Alice In Chains avec notamment un début d'album qui frise le sans-faute (jusqu'à « When the sun rose again » un peu en dessous): « All secrets known » est un bijou d'émotion pure (j'ose avouer que j'ai eu les larmes aux yeux dès la première écoute) et on retrouve avec « Check my brain » le Alice In Chains plus catchy que l'on aime digne d'un « Man in the box ». William quasi inexistant sur le titre d'introduction, subtilement effacé sur la suivante, se révèle vraiment sur « Last of my kind » et prouve à tout le monde qu'il a bien les capacités vocales requises afin de supporter le lourd poids qui repose maintenant sur ses épaules. « Your decision » et sa mélodie aux faux airs d'un mix entre « Polly » et « Nutshell » est une merveille qui n'aurait pas fait tache sur l'EP « Jar Of Flies » (mon dieu ce passage après le refrain:
«no one plans to take the path that brings you lower and here you stay before us all and say it's over » j'en ai des frissons à chaque écoute) alors que « A looking in view » nous laisserait presque croire que le duo de voix Cantrell/Staley est de retour; en tout cas pas de doute permis « Black Gives Way To Blue » est bien le digne successeur de
« Facelift »,
« Dirt » et « Alice In Chains ». Mis à part donc « When the sun rose again », qui est pour moi le titre le moins bon de l'album, le groupe réussit du début à la fin à retrouver cette ambiance unique, ces mélodies parfois tordues (« Acid bubble », « Take her out »), parfois belles à en chialer (« Your decision », « Private hell » ou encore « Black gives way to blue » sur laquelle Elton John himself vient tâter du clavier!), ces refrains imparables (« Check my brain » en tête, « Your decision », « A looking in view », « Lesson learned », « Take her out », « Private hell ») tout en gardant un son définitivement rock.
Si je n'ai pas mentionné jusqu'ici les deux compères de Cantrell, Sean Kinney et Mike Inez, c'est simplement qu'ils semblent véritablement s'être quelque peu effacés pour laisser la place à Cantrell (même s'il était déjà auparavant le compositeur principal avec Layne) comme s'il avait un besoin viscéral (encore plus qu'eux) d'exorciser tout un tas de chose à travers cet album (seule « A looking in view » porte leurs noms à son crédit), mais cela n' amoindri en rien leur prestation. Quoiqu'il en soit cet album restera comme celui du renouveau d'Alice In Chains et surtout de l'intronisation de William DuVall, et je lui tire mon chapeau car il faut une sacrée paire de bollocks pour accepter de relever un tel défi. Mais au vu du résultat final on ne peut que remercier son père de lui en avoir transmis de si grosses.
Les paroles tournant beaucoup (ce n'est pas une surprise) autour des thèmes de la mort, de la disparition d'un être cher et de la vie qui continue, cet album est inévitablement teinté d'une douce mélancolie. « Black Gives Way To Blue » est juste une grosse claque, pas le genre de claque qui vous envoie au sol, mais au contraire de celles qui vous font sécher vos larmes et vous redresser pour affronter vents et marées en vous rendant plus fort que jamais
(c'est beau non?). Soyons tous rassurés en tout cas car Alice In Chains est de retour, et si la suite est aussi bonne que cette entrée en matière, on n'a pas fini d'entendre parler de la bande de Seattle. « Black Gives Way To Blue » est tout simplement l'un des albums de cette année 2009, et il ne rate la note maximale qu'à un poil de couille près. Il est à qui?
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