All Shall Perish - Hate. Malice. Revenge
Chronique
All Shall Perish Hate. Malice. Revenge
Saperlipopette! Fichtre! Diantre! Sacrebleu! Telle fut ma réaction après la première écoute de cet album. Bon d'accord ça ressemblait plutôt à putain!, nom d'un foutre! ou bordel de merde! Eh oui All Shall Perish ça défouraille, ça envoie du bois, ça troue le cul à mémé, ça décolle les cages à miel, choisissez votre expression favorite, tout marche.
Comme nous sommes des gens bien élevés sur Thrasho, commençons par les présentations. All Shall Perish est un groupe composé de 5 gais lurons qui nous viennent des Etat-Unis, plus précisément de Californie, et encore plus précisément d'Oakland. Le groupe a enregistré sa première démo en 2002 et a donné tous pleins de concerts dans la Bay Area. En 2003 nos amis signent un contrat avec un label Japonais, Amputated Vein Records sous lequel sort leur premier album, celui-là même dont il est question dans cette chronique. Mais pourquoi c'est marqué 2005 vous empressez-vous de demander? Et bien figurez vous que fin 2004 les joyeux Californiens sont enrôlés par le tout puissant Nuclear Blast, pour une sortie mondiale de ce "Hate. Malice. Revenge", qui a fait très bonne impression sur la scène underground.
Passons maintenant à la musique, bah oui on est quand même là pour ça. Bien que venant de la Bay Area, All Shall Perish ne donne pas vraiment dans le thrash. Leur musique pourrait être décrite comme un mix entre Dying Fetus (en plus direct et plus mélodique), Heaven Shall Burn (en plus bourrin), et Aborted (pour le chant guttural notamment), le tout saupoudré d'influences suédoises (choisissez le nom de votre groupe de death mélo favori).
Les Américains alternent passages très lourds lents ou mid-tempo, où les riffs saccadés de mammouth sont accompagnés d'une double qui pillonne sans relâche, avec des passages plus rapides et plus techniques qui blastent méchamment. On a ainsi beaucoup de changements de tempo qui rendent les morceaux plus variés et plus complexes. Les accélérations, soutenues par un très bon batteur dont le jeu n'est pas sans rappeller Kevin Talley (ex-Dying Fetus et Misery Index) vous collent littéralement au mur ("Laid To Rest","Our Own Grave", "The Spreading Disease") tandis que les riffs lourds vous donnent irrésistiblement envie de mosher avec votre voisin (à déconseiller dans les transports en commun donc!). Certains riffs peuvent même être qualifiés de groovy dans des morceaux tels que "Laid To Rest", "The Spreading Disease" ou encore "Sever The Memory". La basse est très présente, donnant encore plus de lourdeur aux titres et nous offre parfois quelques improvisations solitaires pour introduire les parties plus rapides. Miam!
Mais dans un genre brutal qui tourne souvent en rond, All Shall Perish a le mérite d'introduire dans sa brutalité quelques aspects mélodiques qui rendent les compos plus digestes. Les harmonies et autres riffs mélodiques font inmanquablement penser à la scène death mélodique suédoise. L'écoute de "Never Ending War", "Laid To Rest" ou encore "Sever The Memory" vous le prouvera.
Comme souvent dans le deathcore, All Shall Perish utilise deux voix, dont la présence est assez équilibrée. L'une est hurlée, typée hardcore un peu à la Marcus Bischoff de Heaven Shall Burn. L'autre est beaucoup plus gutturale, très impressionnante, dans la lignée des grands décolleurs de bouchons de cérumens tel que Sven d'Aborted. Elle finit par moments en couinements fort sympathiques qui ne sont pas sans rapeller un porc qu'on égorge.
Mais alors pourquoi 7.5/10 seulement? Déjà c'est une bonne note (je suis sûr que certains rêveraient d'avoir ça à leurs exams!) et puis l'album n'est pas exempt de tout défaut. Même si on sent une véritable envie de varier les compos, certains riffs ont tendance à se répéter. Heureusement l'album ne dure que 36 minutes, le sentiment d'ennui est donc minime. Deuxième défaut, l'originalité n'est pas l'atout majeur de ce disque. Les influences sont parfois trop présentes. Le groupe gagnerait à se trouver une réelle personnalité, surtout qu'on sent qu'il en a les moyens.
Malgré ces quelques défauts difficilement évitables pour un premier album, All Shall Perish est un groupe jeune, prometteur et diablement efficace qui devrait rapidement trouver son chemin parmi les cadors du genre. Ajoutez à celà une très belle pochette et vous avez là une très bonne surprise à suivre de près, de très près.
| Keyser 26 Février 2005 - 2599 lectures |
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