Sacrilegia - The Triclavian Advent
Chronique
Sacrilegia The Triclavian Advent
Discrète pendant fort longtemps la scène extrême irlandaise commence doucement mais sûrement à faire parler d’elle, portée notamment par les excellents APOSTATE VIATICUM et surtout VIRCOLAC, dont l’album tant attendu de ces derniers a reçu nombre d’avis positifs. Afin de battre le fer tant qu’il est encore chaud deux de ses membres ont décidé de s’associer pour créer un projet commun nommé SACRILEGIA, et qui possède lui aussi tous les ingrédients pour marquer les esprits. Formé l’an dernier et évoluant dans un Black/Thrash rudimentaire et expéditif le duo n’a pas perdu de temps puisqu’il sort directement son premier opus sans passer par la case Démo et/ou EP, mais cela n’est finalement pas gênant tant la réussite est au rendez-vous. En à peine plus d’une demi-heure le binôme frappe en effet très fort et à l’instar de son autre groupe a placé la barre très haut, et nul doute qu’il va figurer haut dans les traditionnels classements de fin d’année.
Car d’entrée il va donner le ton avec « Relics Of Oncomming Doom » redoutable d’efficacité et d’équilibre, vu qu’il comporte deux parties séparées qui durent relativement le même temps, et où l’instinct prime sur le reste. Après un démarrage sur les chapeaux de roue mené à cent à l’heure la suite va se faire plus écrasante via un mid-tempo qui va instantanément faire remuer les nuques et les têtes les plus récalcitrantes, pour un bonheur garanti. Dévoilant du coup tout son attirail de jeu dès le départ, le combo n’en ressort pas affaibli pour autant car la suite va être du même tonneau jouant sur l’alternance entre tabassage en règle et mid-tempo remuant, mais toujours en répartissant équitablement les rôles de chacun. Preuve en est le redoutable « Beyond The Fouler’s Snare » à la fois plus sombre mais aussi misant sur le grand-écart entre brutalité et parties plus lentes, tout en conservant sa durée semblable entre les deux opposés. Ce schéma se reproduit sur l’excellent « Bloodstained » qui est presque un copier-coller du précédent morceau, et qui est lui-aussi d’une accroche immédiate et sans concessions, où le tout ne va pas s’éterniser pour garder sa puissance. Si la technique des deux acolytes est d’une grande simplicité ils ont cependant la bonne idée de ne pas se contenter de jouer indéfiniment la même chose, même si certains plans reviennent fréquemment et finissent par se ressembler. Car en proposant suffisamment de cassures et de variations ceux-ci ne tombent pas à plat et évitent également le sentiment de linéarité si souvent présent et récurrent. D’ailleurs si l’homogénéité était jusqu’à présent de mise « On Herding Of Swine » va montrer une facette plus primitive et frontale, mais qui réussit son pari une fois de plus.
En effet ici le côté thrashisant va être mis en avant via des pointes de vitesses redoutables et épiques (qui semblent inspirées par les vieux DESTRÖYER 666) qui mènent les débats à toute allure, et ne laissent ainsi que peu de place aux moments plus lents et lourds mis ici sur le bord de la route. Parfait pour prendre le volant et cavaler sur les routes désertes ce titre s’embarrasse moins de fioritures que les précédents, mais conserve là-encore un vrai feeling qui fait plaisir à entendre, comme avec la surprenante reprise qui va suivre. Signée de l’obscur groupe australien du même nom (actif de 1982 à 2001) « Armoured Angel » sorti initialement sur la démo « Wings Of Death » de 1989 reprend assez fidèlement l’original qui était du pur Speed Metal à l’ancienne (et composé là-aussi de deux passages distincts), où l’explosivité se complétait d’un rythme un peu plus posé et entraînant, mais qui donnait toujours envie de sillonner l’outback sous une canicule suffocante. Le constat est le même pour le dépouillé et basique « The Unhallowed » qui lui aussi mise tout sur la vitesse et qui ne ralentit aucunement, faisant de ce fait la composition la plus radicale de tout ce long-format, qui pourtant ne fait aucune concession et est presque déjà terminé.
Car si « Unheeded Warnings » pointe le bout de son nez il se montre paradoxalement un peu en dessous de ce qui a été proposé, la faute à une longueur un peu excessive qui donne la sensation de se répéter inutilement, et se termine du coup de façon un peu planplan malgré ses bons points. Mais cette petite baisse de régime n’est pas grave, vu que le court instrumental « As With Spears We Come » (qui fait office d’Outro) clôt les hostilités comme il faut, et dont on ressort avec le sourire jusqu’aux oreilles, tant on a pris son pied sans décrocher du train en marche. Avec son allure agréable et son entrain communicatif cet opus est un plaisir de A à Z qui renvoie pas mal d’années en arrière, celles où le tape-trading était le seul moyen de découvrir des nouveautés et où la veste à patch était à son apogée. Portée par une production naturelle et propre et un feeling qui reste intact de la première à la dernière seconde, la musique des irlandais est d’une grosse solidité et passe comme une lettre à la poste. Typiquement le genre de galette qui défoule et fait du bien et qu’on appréciera de remettre régulièrement dans n’importe quelles circonstances, tant elle vieillit bien à l’instar du whisky local, autant dire qu’il serait dommage de passer à côté !
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