Hatriot - From Days Unto Darkness
Chronique
Hatriot From Days Unto Darkness
Steve Souza revenu dans le giron EXODUS, on voyait mal le frontman se maintenir dans ce qui reste à la base une déclinaison adolescente du groupe de Gary Holt : restés bloqués sur la période « Fabulous Disaster » en terme stylistique, les jeunes Nick et Cody (fils de Steve) perpétuent l’héritage du padre sans pour autant tuer le père. Si on pouvait craindre que HATRIOT ne se relève pas du départ de Zetro, son successeur a tôt fait de rassurer l’auditoire ; candidat naturel à la relève, Cody Souza n’a aucun mal à donner le change et chante avec le nez, à l’ancienne, comme papa !
Le mimétisme est tel que j’ai dû vérifier si ce bon Steve n’avait pas laissé traîner quelques enregistrements dans le studio avant de laisser ses fistons voler de leurs propres ailes. Si les détracteurs du bonhomme n’ont aucune raison de mieux supporter les vocaux criards de Cody, j’aurais plutôt tendance à saluer la performance. Du poste pour poste comme on l’aime, le duo de guitaristes Varvatakis/Paterson épaulant le bassiste à l’aide de growls bienvenus. Une légère touche moderne façon SYLOSIS (blasts à l’appui) qui ne dévie pas HATRIOT de la trajectoire fixée depuis les débuts
« Heroes Of Origin ». Soit du thrash racé, véloce et sous influence directe, à forte connotation eighties. Si l’on peut questionner l’intérêt des combos copycat reproduisant sans vergogne les formules éculées des patrons du genre, HATRIOT a déjà pour lui l’alibi de la filiation directe. Il compte surtout un son sein un guitariste à la maîtrise thrash quasi-encyclopédique, Kosta Varvatakis.
Sorte de synthèse entre Glen Alvelais et Alex Skolnick, le seul survivant aux incessants changements de line-up à ce poste (welcome Kevin Paterson à la guitare rythmique) ravira les amateurs de leads à rallonge. C’est bien simple, dès qu’il y a moyen d’en tartiner une couche, le soliste s’engouffre dans la brèche. Le plus souvent avec à propos, il faut le reconnaître, les riffs d’école Gary Holt servant de parfait point d’appui à ce niveau (« In The Mind Of The Mind » et sa 2ème partie totalement hystérique). Du tchouka tchouka prétexte à la branlette de manche donc mais pas seulement, HATRIOT variant ce qu’il faut le menu pour maintenir l’attention. Sur 52 minutes, c’est heureux qu’on puisse se relâcher quelques mesures durant sur la sombre « Daze Into Darkness », relever ça et là quelques riffs chipés au KREATOR de « Extreme Aggressions » (eighties on vous dit !) ou célébrer la mémoire de Chuck sur l’excellente « Ethereal Nightmare ». Schuldiner à l’honneur sur un patchwork death thrash assez proche de « 1000 Eyes » et qui, sans rivaliser avec la grâce du DEATH de « Symbolic », tiendrait presque la comparaison (ce final épique sur fond de gueulantes, du petit lait !).
Voilà qui a le mérite d’ouvrir quelques portes pour un HATRIOT parvenant pour la 1ère fois à livrer des compos mémorables et à tenir en haleine sur la durée, malgré une production un peu chiche et un batteur léger sur certaines séquences. Des défauts mineurs sur lesquels on passera vite l’éponge, tant HATRIOT livre ici certains de ses meilleurs titres, la vengeresse « Carnival Of Execution » en tête.
Coup de coeur thrash de l'été.
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