Dead Heat - Endless Torment
Chronique
Dead Heat Endless Torment (EP)
"Amour dès le premier regard"
Si cette petit référence complètement hors contexte ne vous dit absolument rien, c’est que vous êtes probablement trop jeunes pour savoir de quoi je parle ou alors que les souvenirs de votre enfance passée devant les dessins-animés de La Cinq, d’Antenne 2 ou de TF1 sont aujourd’hui quelque peu embrumés... En effet, cette phrase beaucoup trop romantique pour figurer sur un webzine tel que Thrashocore est en fait tirée du générique français de Jeanne et Serge, dessins-animé japonais diffusé en France à partir de 1987. Vous devez alors vous demandez pourquoi est-ce que je vous parle de cela ? Eh bien tout simplement parce que ma rencontre avec cette illustration signée une fois encore des mains talentueuses d’Hayden Hall (aka sick_slice sur Instagram) fût un véritable coup de foudre.
Car sans être d’une quelconque originalité, il y a pourtant concentré dans cette illustration tout ce que l’on peut attendre d’un groupe de Thrash / Crossover : Cette vibe californienne évidente (coucou la scène de Venice Beach), un côté délicieusement rétro évoquant naturellement la fin des années 80 et cet esprit toxique et dégoulinant ayant marqué quelques uns des plus grands artworks Thrash de cette décennie passée depuis déjà belle lurette. Bref, conquis je suis et cela dès le premier regard.
Pour ce retour aux affaires qui marque la fin d’une absence d’un peu plus de deux ans, les Californiens de Dead Heat ont vu les choses modestement avec la sortie de ce nouveau EP intitulé Endless Torment chez Triple B Records et Tankcrimes Records. Pour l’occasion c’est Armand John Anthony (Night Demon, Bewitcher, Cirith Ungol, Blood Star...) qui signe l’enregistrement de ces quelques titres alors qu’Arthur Rizk (que l’on ne présente plus) s’est quant à lui chargé du mixage et du mastering. Le résultat, sans trop de surprise, reste fidèle aux précédentes productions choisies par le groupe d’Oxnard avec un son froid et métallique terriblement incisif.
Voilà grosso modo pour les nouveautés apportées par ce EP puisqu’avec ces cinq nouvelles compositions Dead Heat va se contenter de reprendre les choses là où il les avait laissé deux ans auparavant. Mais si les désormais quatre garçons (ah oui, il semble que le guitariste Anthony Tejeda se soit fait la malle) n’ont rien changé à leur formule, ces derniers nous reviennent plus motivés que jamais. Un constat sans appel dressé à l’issu d’une première écoute particulièrement concluante entamée sur un "Endless Torment" qui aux premiers abords ne paie pas forcément de mine avec son introduction menaçante et ses premiers pas plutôt tranquilles mais qui va vite corser le ton grâce à un riffing incroyablement nerveux et surtout ultra bonnard qui ne manquera pas de faire bouger tout un tas de caboches à commencer par la mienne. Un coup d’éclat largement réitéré par la suite avec effectivement quantité de riffs Thrash particulièrement convaincants, qu’ils s’agissent de shreds sans pitié ("Smite Thee" à 0:29, "Eyes Of The Real" à 1:15, "Hard Reset" à 1:37...) ou de riffs au groove bien plus pernicieux et redoutable ("Endless Torment" à 1:41 et 3:14, "Smite Thee" à 1:12, "Eyes Of The Real" à 0:59, "Hard Reset" à 3:27...). Bref, un condensé de Thrash / Crossover qui sans rien apporter de nouveau fait tout de même sacré&ment plaisir à entendre.
Le travail de Dead Heat ne serait évidemment pas tout à fait complet sans l’apport mélodique de quelques solos et autres moments où le groupe va choisir de lever le pied. Pour ce qui est des leads et des solos, on en trouve sur "Smite Thee" à 0:08 et 1:32, "Eyes Of The Real" à 2:01, "Tears Of The Wolf" à 2:14 et "Hard Reset" à 3:12. Par contre, le seul moment où les Californiens décident de véritablement calmer le jeu c’est sur "Tears Of The Wolf", titre qui malgré quelques accélérations va essentiellement la jouer mid-tempo avec un accent mélodique (et des accointances Heavy Metal) bien plus prononcé que sur les autres titres. Dans le même registre, notons également l’introduction acoustique de « Hard Reset » qui apporte là aussi un peu plus de nuances au Thrash / Crossover des Californiens avant évidemment de repartir de plus belle…
Comme toujours avec ce genre de format, ont aurait aimé en avoir davantage à se caler sous la dent. Ceci étant dit, on ne peut que se réjouir d’assister à un tel retour tant Dead Heat n’a rien perdu de sa superbe. Usine à riffs particulièrement bien rodée, la formation originaire de la banlieue de Los Angeles régale à chaque instant même lorsque celle-ci décide de calmer le jeu. Alors en attendant que le groupe nous revienne les bras chargés de quoi faire un nouvel album, on ne boudera pas notre plaisir d’autant que de l’illustration aux compositions il n’y a absolument rien à jeter ici.
| AxGxB 13 Juillet 2023 - 650 lectures |
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