Le cul entre plusieurs chaises (Grindcore, Hardcore, Powerviolence), Graf Orlock n’a jamais eu le succès qu’il mérite. Une honte pour un groupe aussi cool qui dès ses premiers balbutiements a su apporter une touche personnelle à une formule qui pourtant n’a en soit rien de très original. Aussi, dix ans après avoir abordé pour la première fois le cas des Américains sur les pages de votre webzine préféré, il me semblait nécessaire de rendre enfin justice à ce groupe incroyablement sous-côté qui avant
Los Angeles paru en 2012 a tout de même sorti quelques disques imparables que je me devais de mettre en lumière.
Formé sur les bancs de l’université de Californie de Los Angeles, Graf Orlock est en effet à l’origine de ce qu’il a lui même baptisé le Cinema Grind. Un genre qui n’en est pas un mais qui définit pourtant à la perfection ce que représente la formation californienne qui tire son nom du célèbre Nosferatu de Murnau et dont la particularité est d’agrémenter ses compositions de samples issus pour la grande majorité du cinéma d’action des années 80 et 90 (voire 2000 pour les sorties qui suivront). Bref, du pain béni pour tous ceux qui comme moi trempent depuis leur plus tendre adolescence dans ces films viriles et explosifs bourrés raz la gueule de répliques désormais cultes.
Après deux EPs et deux splits en compagnie de Greyskull et Hurry Up And Kill Yourself, Graf Orlock sort en juillet 2006 son tout premier album. Intitulé
Destination Time Yesterday, celui-ci voit le jour sur le label new-yorkais Level Plane Records (Pg.99, City Of Caterpillar, Saetia, Neil Perry, Usurp Synapse...) et s’inscrit dans le cadre d’une trilogie complétée en 2007 et 2009 par les sorties respectives de
Destination Time Tomorrow et
Destination Time Today. D’un point de vue strictement musical, ce premier album fait, comme je le mentionnais un peu plus haut, le pont entre Grindcore, Hardcore et Powerviolence, enchainant les bourre-pifs explosifs sans jamais vraiment dépasser la barre des deux minutes (à deux exceptions près, "Massacre! / Main Title" et "Untitled Bonus Track"). Une formule convenue mais d’une efficacité à toute épreuve que Graf Orlock va mener à coups de riffs Grindcore particulièrement abrasifs que le groupe va évidemment exécuter à toute berzingue, de blasts intenses et sauvages, de breaks et autres "stop & go" particulièrement jouissifs et efficaces et de séquences à la fibre plus chaotiques. Sur tout ce joyeux bordel viennent se poser deux voix, la première extrêmement braillarde et hystérique (mais loin d’être pénible) va participer à cette impression de chaos qui règne à l’écoute de ces vingt-sept minutes. La seconde, plus grave et épaisse, va venir la compléter de temps à autre d’une manière tout à fait judicieuse en amenant notamment davantage de coffre ainsi qu’un soupçon de retenue bienvenue.
Les jeunes californiens auraient pu se contenter d’en rester là et alors accoucher d’un premier album déjà fort sympathique. Cependant une chose est sûre, l'impact de celui-ci n’aurait pas tout à fait été le même. En effet, comme je le disais plus haut, Graf Orlock a inventé ce qu’il appelle lui même le Cinema Grind. Histoire d’apporter un peu de saveur et d’originalité à leur recette, ces derniers ont eu la très bonne idée d’y intégrer de manière habile (soit en guise d’introduction soit lors de certains breaks) tout un tas de samples qui rappelleront d’excellents souvenirs aux amateurs de cinéma d’action des années 80 et 90. Si la liste n’est pas tout à fait complète, citons ainsi parmi les films les plus emblématiques Point Break ("Year Storm"), Falling Down ("Not Economically Viable"), Road House ("Improvement Society"), Predator ("Dutch And The Demon"), Terminator 2 ("Prove It"), Indiana Jones And The Temple Of Doom ("Captives Of The Thuggee"), Robocop 2 ("Rotten Kid"), Total Recall ("Hauser"), Con Air ("Personal Stuff"), Commando ("Panic At The Galleria"), From Dusk Till Dawn ("Border Crossing"), The Big Lebowski ("Marmot") ou encore Under Siege ("A Chat With The Pentagon"). Un joli condensé de répliques cultes à connaitre sur le bout des doigts :
"Dillon.... You Son Of A Bitch!",
"Fuck You Asshole... Fuck You Asshole!",
"Kali Ma Shakti De",
"He's Dead Murphy... You’re Reading Miranda To A Corpse!”,
etc...
Si la qualité des albums de Graf Orlock s’est quelque peu étiolé avec le temps (la faute à un changement de chanteur mais aussi à des samples moins emblématiques), ce premier album (et les trois ou quatre sorties qui ont suivi) s’avère tout à fait indispensable pour n’importe quel amateur de Grindcore. Certes, les Californiens n’ont rien inventé dans la mesure où leurs compositions s’apparentent à toutes celles que l’on peut trouver dans le genre. Sauf qu’en plus d’être redoutables d’efficacité (ça riff, ça cogne, ça hurle, ça bouscule), celles-ci sont habilement sublimées par tout un tas de samples qui régalerons les amateurs de cinéma d’action américain des années 80 et 90. Bref, il n’y a là rien à jeter et on se régale de chaque moment.
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