Desekryptor - Chasm Of Rot
Chronique
Desekryptor Chasm Of Rot (Compil.)
Originaire de Fort Wayne dans l’Indiana, Desekryptor fait partie de ces groupes émergeant de l’underground américain dont je n’arrête pas de vous rabâcher les oreilles plus ou moins régulièrement depuis maintenant plusieurs années. Groupe relativement jeune, celui-ci officie sous la forme d’un trio depuis au moins quatre ans à un train de sénateur puisqu’il n’a sorti que deux démos, un split et cette compilation qui nous intéresse aujourd’hui. Celle-ci compile sous la forme d’un CD édité par Cavernous Records (Carnal Tomb, Drenched, Filthdigger, Incinerated...) les démos Demo 2016 et Chasm Of Rot parues respectivement en 2016 (merci Captain Obvious) et 2017. Soit un total de dix titres pour une durée n’excédant pas les trente minutes.
Entre ce nom à la cool, ce logo plein de promesses, cet artwork primitif, grouillant et tentaculaire et ces couleurs bien souvent synonyme de bagarre générale, il n’a pas fallu insister pour que je jette une oreille à attentive à ce qu’avait à proposer ici Desekryptor. Et bien m’en a pris car le groupe possède à peu près tout ce qu’il faut pour me convaincre à défaut, vous vous en doutez déjà, de révolutionner quoi que ce soit.
Proposé antéchronologiquement, on trouve ainsi en premier lieu les cinq titres de Chasm Of Rot auxquels se succèdent ceux de la première démo sortie en cassette chez Ghastly Apparition Records, petit label allemand très discret ayant notamment publié la première démo des Français de Nox Irae. Si on note évidemment quelques différences en matière de production (celle de Chasm Of Rot étant un poil moins abrasive), il n’y a néanmoins rien à reprocher au travail effectué sur ces deux démos en terme de son. Et si la transition entre l’une et l’autre se fait naturellement entendre, elle s’opère toutefois sans heurt ni grincement de dents, ce qui n’est pas toujours le cas sur ce genre de compilation où il est parfois compliqué de se montrer enthousiaste face à des titres enregistrés avec les pieds, au fond d’une cave, sur un lecteur cassette Fischer Price.
Comme je le laissais entendre un peu plus haut, Desekryptor ne figurera jamais sur la liste des groupes qui ont révolutionné le genre. Est-ce néanmoins une raison pour ne pas apprécier ce que les Américains ont à proposer ? Non, certainement pas. Surtout si comme moi vous êtes clients de ce genre de Death Metal gras, caverneux et sans finesse aucune rappelant autant Morpheus Descends et Cruciamentum que Baphomet/Banished, Incantation ou Rottrevore. On retrouve ainsi sur ces deux démos ce même type de riffing infernal et blasphématoire, ces mêmes passages menés le couteau entre les dents à base de hammer blasts plus ou moins soutenus et de leads démoniaques (les débuts en fanfare de "Serpentine Scourge", "Blood Tipped Scythe", "Crypt Defiler" ou "Vermin Of Wrath" et ses airs de Diocletian, "Chasm Of Rot" à 0:32, "Apocalyptic Funeral Trance" à 0:25, etc), ces mêmes séquences écrasantes aux atmosphères sombres et fuligineuses contrastant très justement avec ces nombreux moments beaucoup plus tendus évoqués juste avant ("Serpentine Scourge" à 1:06, "Chasm Of Rot" à 2:01, "Organismacide" à 1:03, "Crypt Defiler" à 1:14), ce même growl bestial et parfois même extrêmement saturé (un peu à la façon de Pissgrave) sans oublier ces quelques pointes de groove forcément pas désagréables ("Serpentine Scourge" à 2:01, "Blood Tipped Scythe" à 0:53, "Apocalyptic Funeral Trance" à 0:49, "Crypt Defiler" à 1:28)... Bref, on est chez Desekryptor un peu comme à la maison, en terrain connu, certain de ce qui va nous tomber sur le coin du nez. Et comble du masochisme, on en redemande quitte à relancer la lecture juste après en avoir terminé. Il faut dire que trente minutes c’est court et que le groupe fait suffisamment bien les choses ici (riffs simples mais efficaces, compositions dynamiques allant droit au but, ambiance de mort...) pour que l’on n’ait pas le temps de s’ennuyer et surtout l’envie d’y revenir.
Si Desekryptor n’a pas l’air d’être le groupe le plus actif qui soit (sa dernière réalisation étant un split avec Draghkar paru il y a un an et demi via Blood Harvest Records), il serait toutefois dommage de ne pas vous pencher sur cette compilation, surtout si vous êtes un tant soit peu amateurs des quelques groupes mentionnées plus haut. En effet, le groupe américain ne propose ici rien de bien nouveau à se mettre sous la dent si ce n’est un Death Metal typiquement américain parfaitement exécuté et sans détours pour un résultat diablement efficace. Perso, je prends volontiers.
| AxGxB 29 Novembre 2019 - 698 lectures |
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