Grâce à ses origines, sa culture, son backround et sachant bien s'entourer (le talentueux Vicente La Camera Mariño à la harpe médiévale), Tanner Anderson – tête pensante du groupe – a su affiner son style pour délivrer un univers unique.
Aria Of Vernal Tombs, le second album de Obsequiae, en était la plus éclatante des représentations. Plus abouti et montant le niveau d'un cran, ce dernier a marqué les esprits lors de sa sortie en 2015. Quatre ans plus tard, la formation revient à la grande joie de ses fans, avec un nouveau long format. La mise en ligne des deux premiers titre de
The Palms of Sorrowed Kings, « L'autrier m'en aloie » et « Ceres in Emerald Streams », avant sa parution (2019), ne laissait présager que du bon sur la suite donnée par les musiciens.
De nouveau les paysages verdoyants et vallonnés, jonchés de vestiges, se dressent devant vos yeux au fil de l'écoute. Obsequiae raconte des histoires avec le même lyrisme – grâce notamment à l'utilisation de nombreux langages, parfois anciens –, faisant sortir des entrailles de la Terre les royaumes oubliés. Les références faites à diverses mythologies (celtique, romaine ou encore grecque), outre le fait d'offrir de fabuleux tableaux et titres tel « Ceres in Emerald Streams », viennent renforcer ce fait. La frontière semble floue entre monde réel et monde imaginaire. Le groupe aime jouer de façon subtile sur les contrastes afin de laisser libre court à l'imagination, de vous forger vos propres images. Les sonorités modernes et les sonorités traditionnelles s'entremêlent toujours subtilement – cf. les interludes instrumentales, dépassant souvent les trois minutes (comme la belle « Palästinalied ») et dont le rôle est primordial. Les morceaux défilent avec davantage de fluidité. Tanner Anderson impressionne par sa maîtrise et son sens de la mélodie. De « Morrígan » (Rhâ ! Cette basse !) à « Asleep in the Bracken », les lignes de guitares vous envoûtent aidées en cela les chœurs ou encore les samples (chants d'oiseaux, etc.) parfaitement intégrés.
« I lay gifts bestowed,
Alone in sorrow,
Leave me with all that I have left. »
La formation continue de vous faire vibrer, restant dans la continuité de son précédent long format (et notamment du titre « Orphic Rites of the Mystic »). Néanmoins,
The Palms Of Sorrowed Kings montre une facette plus épique. En effet, le côté mélancolique et l'apparente fragilité qui pouvaient se dégager autrefois – en particulier des instrumentaux – sont nettement estompés. Si une certaine tristesse découle de quelques titres, la musique vient contrebalancer cet aspect. Passages up tempos plus présents, rythme davantage soutenu, interludes lumineuses mais aussi des chœurs et des effets qui savent toucher juste, Obsequiae durcit le ton tout en gardant son essence (comme vous pouvez l'entendre sur l'excellent « Asleep in the Bracken »). Sa musique s'enrichit avec également l'ajout d'instruments traditionnels (le hammered dulcimer ou encore le psaltérion) et les vocaux féminins sur « Emanations Before The Pythia ». L'ensemble gagne en profondeur porté par le jeu de batterie musclé d'Eoghan McCloskey (cf. « In The Garden Of Hyacinths » ou le morceau titre) ainsi que la voix de Tanner Anderson semblant surgir d'une vallée encaissée, tel un écho. Un troisième chapitre des plus grandiloquents qui vous fait lever les bras au ciel et vous donnent des frissons voire un peu les deux à la fois – renvoyant, je trouve, un peu plus à la scène black metal grecque (
Triarchy of the Lost Lovers de Rotting Christ, par exemple).
Après la parution de son second opus,
Aria Of Vernal Tombs, je me demandais comment le groupe allait faire pour sortir un album aussi original et convaincant que celui-ci. Inutile de dire que ce
The Palms Of Sorrowed Kings est la plus belle des réponses. Un petit bijou de black mélodique médiéval qui ne fait que confirmer le statut de Obsequiae et accroître mon admiration.
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène